Le samedi 2 août 2025, la ville de Porto-Novo a vibré au rythme de la 2ᵉ édition du Festival des Masques, un évènement haut en couleur dédié à la valorisation des traditions, des arts et de la créativité béninoise.
Pour marquer officiellement le lancement des festivités, le Ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel ABIMBOLA, s’est rendu sur les principaux sites d’animation. Il était accompagné de Marie AKPOTROSSOU, Préfet du département de l’Ouémé, et de Monsieur Charlemagne YANKOTY, Maire de Porto-Novo.
Les autorités ont visité plusieurs lieux emblématiques accueillant les prestations culturelles, notamment MIGAN, DANGBÉ KLUNON HONTO, LOKOSSA, ABESSAN et HOUNGBÒ HONTO. À chaque étape, elles ont pu apprécier l’ambiance chaleureuse et festive portée par une forte affluence du public, venu célébrer l’identité culturelle à travers danses, musiques, et mascarades traditionnelles. Cette forte mobilisation témoigne de l’enthousiasme croissant du public pour cet évènement qui s’impose, d’année en année, comme un véritable hommage au patrimoine immatériel du Bénin. Depuis le samedi 2 août 2025, Porto-Novo rayonne aux couleurs de la deuxième édition du Festival des Masques, un évènement culturel majeur qui a transformé la ville en un carrefour de traditions africaines. C’est à la Place historique de Dangbé Klunon Honto, haut lieu de mémoire et de spiritualité, que s’est déployée pendant deux jours une célébration vibrante du patrimoine vivant, attirant une foule nombreuse et enthousiaste.
Point d’orgue du spectacle : les prestations envoûtantes des masques venus d’ailleurs. Les puissants N’newi du Nigéria, le fascinant Zaouli et l’énergique Goli de la Côte d’Ivoire ont tour à tour captivé le public par leurs danses rituelles mêlant mysticisme, énergie et technicité. Chacun de leurs mouvements racontait une histoire, portait un symbole, et témoignait d’une culture enracinée et transmise avec rigueur. Le public, composé de touristes, de passionnés de traditions, de familles et de curieux, a afflué dès les premières heures. Le rythme effréné des percussions, les chants traditionnels et les ovations spontanées ont donné au lieu une ambiance quasi envoûtante. Dans cette fusion entre sacré et spectacle, l’émotion était palpable et le lien entre passé et présent, évident. La dimension symbolique de l’évènement a été renforcée par la présence de figures importantes : dignitaires royaux, chefs traditionnels, représentants culturels et officiels, tous réunis pour saluer la vitalité des arts rituels. Le regard émerveillé des visiteurs venus de l’étranger, immortalisant la scène avec leurs téléphones, témoignait du rayonnement international que prend ce rendez-vous.
Festival des Masques, un pont entre les peuples et les cultures
Au-delà du divertissement, le Festival des Masques s’affirme comme un pont entre les peuples et les cultures. À travers cette célébration collective, Porto-Novo confirme son rôle de capitale culturelle, porteuse d’un message de dialogue, de transmission et de fierté identitaire. Une fête populaire profondément enracinée, qui parle à l’âme autant qu’aux sens. La Place Migan s’est transformée pendant deux jours en un véritable théâtre sacré où les esprits des ancêtres sont descendus parmi les vivants. Véritable cœur battant de la tradition yoruba et goun, cet endroit emblématique a pris vie au rythme des tambours, annonçant l’arrivée des Egungun, ces masques majestueux qui incarnent le pont sacré entre le monde visible et l’invisible. Les « Egun Egun », vêtus de costumes somptueux ornés de perles, de brocards et de symboles mystiques, ont envahi la scène avec une énergie inouïe. Leurs danses rituelles, codifiées et puissantes, ont fasciné la foule. Tourbillonnant et virevoltant, ils ont imposé leur présence avec une force qui mêlait mystère, beauté et puissance spirituelle, entraînant le public dans une ferveur collective unique.
Autour d’eux, la foule massée sur la place a répondu avec un enthousiasme débordant : cris de joie, chants, battements de mains, tout se mêlait dans une ambiance exaltée et chaleureuse. Enfants, jeunes, adultes et sages du quartier étaient unis dans cette célébration, témoignant que l’animation de la place Migan n’était pas seulement un spectacle, mais un moment de communion profonde. Ce rassemblement à la place Migan a ainsi offert plus qu’un festival : il a offert un véritable voyage au cœur des racines culturelles et spirituelles du peuple, un moment où la mémoire des ancêtres prend vie et éclaire la communauté toute entière.
Sortie du mythique masque Gounouko
Le week-end du Festival des Masques 2025 à Porto-Novo a été marqué également par un moment rare et profondément symbolique : la sortie du mythique masque Gounouko sur la place Abessan. Dans une ambiance de ferveur et de recueillement, le masque sacré a offert une prestation impressionnante, mêlant rituel, art et spiritualité. Symbole vivant des quatre éléments : l’air avec Ayidohouêdo, le feu par Ogou, l’eau représentée par Shango et la terre incarnée par Sakpata, le Gounouko est porteur des forces fondamentales de l’univers. Sa sortie, exceptionnelle et toujours chargée de sens, accompagne les moments cruciaux de la vie communautaire : naissances, épidémies, ou évènements majeurs. Sur une place Abessan noire de monde, le Gounouko a captivé les spectateurs par sa danse en spirale, ses formes mouvantes et sa présence imposante. Le rythme soutenu des tambours, les incantations des initiés et l’enthousiasme de la foule ont transformé le lieu en un véritable espace sacré, où l’invisible dialogue avec le visible. Parmi les spectateurs, habitants de Porto-Novo, visiteurs venus de tout le pays, artistes, têtes couronnées et dignitaires traditionnels ont salué ce moment d’intensité rare. La présence du chef suprême du Gounouko a conféré à l’évènement une solennité particulière, témoignant du respect profond pour cette tradition millénaire.
A.E