Défense des intérêts des étudiants : La FNEB célèbre ses 35 ans sous le signe de l’engagement et de la réflexion

• Le ministre Bakari et le Prof Djogbénou appellent à l’unité et à la transmission des valeurs • Le P/BEF Marius Tchomakou réussit la mobilisation d’anciens sociétaires de la FNEB

Plus grande faîtière de la couche estudiantine béninoise, la Fédération nationale des étudiants du Bénin (FNEB) a lancé, jeudi 24 avril 2025, la commémoration de ses 35 années d’existence à l’Université d’Abomey-Calavi. Moment d’introspection sur les luttes passées et de projection pour un monde étudiant épanoui, ce rendez-vous a mobilisé d’anciennes figures du mouvement étudiant ainsi que des autorités universitaires et gouvernementales.

Créée depuis 1990, la Fédération nationale des étudiants du Bénin (FNEB) au fil des années, s’est imposée comme une institution de référence dans le paysage universitaire béninois. Trente-cinq (35) ans après sa fondation, l’organisation aujourd’hui porte-voix des étudiants auprès des autorités à divers niveaux, engage une série d’activités pour marquer cet anniversaire. A ce titre, le jeudi 24 avril 2025, elle a procédé en présence d’un public composite : étudiants, anciennes figures du mouvement étudiants, professeurs, acteurs politiques et institutionnels, au lancement des festivités de ladite célébration. Placée sous le thème « 35 ans de résilience et d’impact, la FNEB au service de l’étudiant », cette commémoration entend projeter la mémoire militante d’un mouvement qui n’a cessé de se réinventer, en dépit des contextes changeants. Dans son discours d’ouverture, Marius Tchomakou, président de la FNEB, a tenu à replacer cette commémoration dans le sillage des combats historiques de la Fédération. « Depuis sa création, la FNEB s’est forgée une identité forte, bâtie sous des principes clairs. La défense des droits matériels et moraux des étudiants, la promotion de la démocratie universitaire, l’exigence de justice sociale et de transparence, le rejet des compromissions et des manipulations politiques.», a-t-il introduit. Conscient des exigences de la modernité et des besoins croissants de la communauté universitaire pour former un capital humain de qualité, apte à porter le développement du Bénin, Marius Tchomakou va renchérir en précisant que “la FNEB, pour demeurer pertinente, doit se réinventer. Elle doit s’ouvrir davantage aux disciplines, aux territoires, aux nouvelles formes de lutte. Elle doit parler le langage de la jeunesse sans perdre celui des principes. Elle doit former des esprits autonomes, conscients et capables d’initiatives”. Azath Ahouansè, président du comité d’organisation, a, pour sa part salué la mobilisation des étudiants tout en exprimant un souhait : « Que cette cérémonie soit le point de départ d’une commémoration riche en symbole, en réflexion et en action. ». C’est alors que va intervenir Kolade Josué Azandegbey, représentant le ministère de l’Enseignement supérieur. Rappelant que le militantisme étudiant fait face à de nouveaux enjeux, il a appelé à une adaptation constante. « Le contexte, va-t-il dire, a changé, les défis sont multiples et nombreux, il faut donc adapter les formes sans trahir les principes. Renouvelez les méthodes sans renier les valeurs. ».

Le MAE Bakari et le Prof Djogbénou appellent à l’unité et à la transmission des valeurs

Alors que partout, l’appel à l’unité et au vivre ensemble fait écho pour un monde meilleur et un développement plus inclusif, les anciens sociétaires de la FNEB présents à l’occasion, n’ont pas manqué d’appeler la jeune génération à l’ouverture d’esprit et à l’acceptation de l’autre, en dépit la divergence d’opinion. Dans une prise de parole sobre mais poignante, Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères et sociétaire de la FNEB, a évoqué la valeur du lien national cultivé au sein du mouvement. « Quand on milite au sein de la FNEB, on ne fait pas de différence entre Béninois d’une région, Béninois d’une ethnie, Béninois d’une religion », va faire savoir l’autorité ministérielle, plaidant pour un panafricanisme d’ouverture axé sur le dialogue et le respect des diversités.

 

« Le panafricanisme que certains voudraient nous vendre est un panafricanisme qui détruit, un panafricanisme qui brûle (..) mais ce qui est important pour notre pays , c’est le développement. C’est faire en sorte que chaque beninois, chaque béninoise se porte mieux demain», a-t-il confié.

 

Le professeur Joseph Djogbénou, lui aussi ancien sociétaire et président de la FNEB, saluant la résilience du mouvement étudiant et sa capacité à se réinventer a invité la jeunesse a plus que s’engager mais à s’embarquer « Il ne faut pas seulement être engagé, il faut être embarqué. Être embarqué, c’est contribuer aux décisions qui engagent sa communauté, qui engage sa nation et surtout lorsque nous sommes des Africains, parce que nous sommes dans un contexte africain où nous avons tout approuvé, où nous avons tout construit », a-t-il déclaré. Il a également invité la jeune génération à contribuer aux différentes décisions de développement s’ils ont la possibilité.

La journée a été rythmée par plusieurs panels qui ont permis d’aborder les nouveaux défis du militantisme universitaire. Occasion pour les intervenants de souligner l’urgence de renouveler les formes d’engagement en phase avec les réalités du temps. Il est à noter que cette célébration a été pour les Institutions Spécialisées (IS) de la FNEB, représenté par Walter Gbessi, Directeur de publication du journal Le Héraut, de lancer un appel à la solidarité des anciens sociétaires désormais en position d’influence, pour le retour des subventions autrefois à elles accordées. À 35 ans, la FNEB entame une nouvelle séquence de son histoire. Ni nostalgique ni figée, elle s’appuie sur son héritage pour redessiner les contours d’un engagement au service d’une génération confrontée à de nouveaux défis.

Morel GOUKOUE (Stag)

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