Face à la polémique et aux mauvaises informations distillées dans l’opinion publique relativement aux dispositions fiscales et sociales du budget de l’Etat, gestion 2025, les Directeurs généraux de l’économie, des impôts et du budget ont tenu, vendredi 27 décembre 2024, une conférence de presse, au Ministère de l’économie et des finances. Occasion pour chaque département de clarifier les objectifs, les mesures fiscales et les priorités sociales qui sous-tendent le budget de l’Etat, gestion 2025.
Dans un contexte de vives discussions autour des mesures fiscales et sociales du budget de l’État 2025, les Directeurs généraux de l’économie, des impôts et du budget ont pris la parole pour dissiper les malentendus. Vendredi 27 décembre 2024, lors d’une conférence de presse tenue au Ministère de l’Économie et des Finances, Aristide Mèdénou, Nicolas Yènoussi et Rodrigue Chaou ont apporté des clarifications sur les dispositions du budget. Chiffré à 3.551 milliards de francs CFA, le budget 2025 de l’État, se veut, selon le Directeur général de l’économie, Aristide Mèdénou, de maintenir une croissance solide, tout en soutenant les ménages et les entreprises à travers des mesures fiscales plus souples et un élargissement de l’assiette fiscale. Ce, pour un taux de croissance attendu à 6,8% permettant au Bénin d’être l’une des économies les plus dynamiques de la région. Avec un endettement contenu à environ 52 % du PIB, bien en dessous de la norme régionale de 70 %, le gouvernement entend maintenir cette trajectoire tout en réduisant le déficit budgétaire à moins de 3 %. « Nous voulons continuer à garder cette bonne dynamique », notamment en évitant toute explosion de la dette, va assurer le DGE, Aristide Mèdénou.
Des mesures fiscales sans nouveaux impôts
De son côté, Nicolas Yènoussi, Directeur Général des Impôts, a tenu à rassurer : il n’y a aucune nouvelle taxe ni augmentation des taux existants. Il a mis l’accent sur les mesures qui visent à alléger la pression fiscale sur les PME et les ménages, notamment les exonérations sur l’importation de voitures neuves et les équipements de production. « Contrairement à ce qui est distillé dans l’opinion, l’exonération sur les voitures neuves n’est pas une mesure destinée aux fortunés », a-t-il expliqué. Cette disposition, qui a permis de multiplier par six les importations de véhicules neufs, reste un levier essentiel pour moderniser le parc automobile. Mieux, selon le DGI, l’importation de voitures neuves reste exonérée de droits de douane et de TVA, une mesure qui a favorisé l’augmentation des importations, passant de 1 025 véhicules en 2019 à plus de 6 000 aujourd’hui. En outre, la réduction des droits d’accises sur les boissons alcoolisées et le tabac vise à contrer le commerce illicite et à redynamiser les recettes officielles, sans encourager la consommation de ces produits. Sur la situation fiscale des casinos, Nicolas Yènoussi a affirmé que « le gouvernement veille à ce que le secteur des jeux ne devienne pas un secteur ouvert aux jeunes », en augmentant les taxes de 10 à 15 %.
Priorités sociales : vers une couverture accrue
Rodrigue Chaou, Directeur Général du Budget, a quant à lui détaillé les mesures sociales incluses dans le budget 2025. Le programme d’alimentation scolaire, qui couvre actuellement 80 % des écoles publiques, atteindra 100 % l’année prochaine, nourrissant ainsi plus de 1,3 million d’écoliers et créant des emplois pour 20 000 femmes de ménage. Le DGB a également mis en lumière l’engagement du gouvernement à financer la gratuité des frais de scolarité pour les filles dans 20 communes pilotes, et à poursuivre l’intégration des Aspirants au Métier d’Enseignant (AME). « Le gouvernement dépense 9 milliards chaque année pour payer les frais de scolarité de nos enfants », a-t-il rappelé, tout en insistant sur les efforts pour optimiser les dépenses publiques. Ces dépenses sociales prioritaires représentent désormais 41 % des ressources allouées aux ministères et institutions de l’État. Ainsi, à travers ces mesures, le budget 2025 se présente comme un plan équilibré, alliant relance économique et protection sociale, avec une attention particulière aux catégories les plus vulnérables.
Angelo DOWINHAN