Le dernier rapport du Fonds Monétaire International sur les perspectives économiques régionales, publié en octobre 2024, prévoit un avenir encourageant pour l’Afrique de l’Ouest. Le Niger affichera la plus forte croissance de la région avec un taux de 7,3 %, tandis que le Bénin suivra avec 6,5 %. Malgré ces bonnes nouvelles, la croissance globale en Afrique subsaharienne reste insuffisante pour relever les défis socio-économiques majeurs.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a livré un aperçu des perspectives économiques de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique subsaharienne dans son rapport d’octobre 2024. Ce document, dévoilé le 25 octobre à Washington, présente des projections optimistes pour plusieurs pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), avec des taux de croissance économique particulièrement élevés pour le Niger et le Bénin. Selon le FMI, le Niger se distingue par un taux de croissance attendu de 7,3 % en 2025, suivi de près par le Bénin avec 6,5 %. Ces performances économiques remarquables sont attribuées à des réformes structurelles et à une stabilisation progressive dans un contexte régional tendu. Le Burkina Faso devrait enregistrer une croissance de 5,8 %, tandis que la Côte d’Ivoire, moteur traditionnel de la sous-région, verra son économie croître de 6,4 %. En Guinée-Bissau et au Togo, des hausses de 5 % et 5,3 % respectivement sont attendues, illustrant une dynamique positive à travers l’UEMOA. Le Sénégal, quant à lui, est annoncé comme le champion de la croissance en Afrique de l’Ouest pour 2025, avec des taux potentiellement supérieurs à ceux observés dans les autres économies de la région, bien que le rapport ne détaille pas encore ce chiffre. Toutefois, malgré ces prévisions prometteuses dans certains pays, le FMI tire la sonnette d’alarme quant aux performances globales de l’Afrique subsaharienne. Le rapport prévoit une croissance modérée de 3,6 % pour 2024, un taux identique à celui de 2023. Ce chiffre, bien qu’en légère hausse à 4,2 % pour 2025, demeure insuffisant pour répondre aux besoins croissants de la population ou réduire significativement les niveaux de pauvreté dans la région. Le FMI rappelle que des efforts doivent être faits pour accélérer la transformation économique et promouvoir une croissance plus inclusive. « Les défis restent énormes pour l’Afrique subsaharienne, en particulier face à la pauvreté persistante, à l’insécurité et aux crises alimentaires. Une croissance plus forte et durable est nécessaire pour améliorer la vie des populations », indique le rapport. Au Mali, où l’instabilité politique freine les réformes économiques, la croissance devrait atteindre 4,4 % en 2025, reflétant les difficultés du pays à maintenir un rythme de développement soutenu dans un contexte de conflit. Néanmoins, la stabilité observée dans d’autres parties de l’UEMOA pourrait soutenir la résilience de la zone face aux incertitudes géopolitiques. Alors que la région continue de faire face à de multiples défis, ces perspectives montrent que des poches de dynamisme existent, offrant des opportunités pour renforcer la stabilité économique et sociale. Les gouvernements de la sous-région, encouragés par ces projections positives, devront mettre en œuvre des politiques visant à maximiser ces gains tout en réduisant les vulnérabilités structurelles.
Rafiou Lawal