La multiplication des conflits entre agriculteurs et éleveurs a contraint de nombreux éleveurs de Bembèrèkè à quitter leurs localités d’origine pour des destinations lointaines, comme le Ghana. Cet exode engendre des conséquences néfastes, notamment la dégradation du marché à bétail de Gamia, qui joue un rôle crucial dans l’économie locale en soutenant les revenus des éleveurs, commerçants, restaurateurs et transporteurs.
Face à ces défis, le Fonds National de Développement Agricole (FNDA), en collaboration avec la Mairie et l’Union Communale des Producteurs et Éleveurs de Ruminants (UCOPER) de Bembèrèkè, a financé la construction d’un couloir de passage à Gamia. Ce projet, inscrit dans le cadre de l’appel à projets de la Subvention aux investissements structurants (Guichet 1.1), s’aligne avec la politique de sédentarisation promue par le Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
L’inauguration de cette infrastructure, longue de 32 kilomètres, a eu lieu le mercredi 23 octobre 2024 à Takou-Gando. Le couloir de passage, délimité par 336 balises de deux mètres de hauteur, permet de sécuriser la mobilité des troupeaux tout en réduisant les tensions entre agriculteurs et éleveurs. Les balises, disposées à des intervalles de 100 mètres et peintes en blanc et rouge, tracent les limites de ce couloir de 50 mètres de large.
Ce passage comprend également trois centres de vaccination, deux aires de pâturage et plusieurs retenues d’eau pour abreuver les animaux. Cette infrastructure s’impose non seulement comme un levier de développement économique, mais aussi comme un facteur clé d’inclusion sociale. L’élevage représente une part significative de l’économie locale à Bembèrèkè, avec un cheptel de 17.650 têtes de bovins et plus de 27.000 bénéficiaires dans l’arrondissement de Gamia.
Le marché de Gamia, l’un des plus importants centres d’échange de bétail dans le département du Borgou, attire des éleveurs et commerçants de toute la région, et même d’au-delà des frontières nationales. Grâce à ce couloir de passage, la mobilité pastorale est sécurisée, surtout en saison des pluies et pendant les périodes de petites transhumances. L’infrastructure contribue à apaiser les conflits entre agriculteurs et éleveurs en limitant l’intrusion des cultures dans les zones de pâturage.
Ce projet, réalisé grâce à la coopération entre le FNDA, la DDAEP Borgou, l’ATDA Pôle 4, la Mairie de Bembèrèkè, l’UDOPER, l’UCOPER et l’arrondissement de Gamia, représente un exemple de collaboration fructueuse entre les acteurs locaux et nationaux pour la promotion d’un développement rural durable.
S.T