Près d’une centaine de travailleurs œuvrant sur le chantier des logements sociaux de Ouèdo, dans la commune d’Abomey-Calavi, dénoncent une situation critique. Face à des menaces de licenciement arbitraire et des retards de paiement allant de trois à cinq mois, ces ouvriers ont manifesté, mardi 1er octobre 2024, devant les locaux de la société espagnole PNHG, responsable du projet.
Maçons, peintres, carreleurs, staffeurs et menuisiers, tous employés par la filiale béninoise de PNHG, crient leur indignation non seulement contre les salaires impayés, mais aussi contre les conditions de travail qu’ils jugent inhumaines. Selon leurs témoignages, les heures de travail prévues dans leur contrat sont souvent allongées de manière abusive, sans compensation. Alors qu’ils devraient travailler de 8h à 12h, puis de 14h à 17h, ils sont contraints de se présenter avant 7h et finissent souvent leur journée à 19h. Certains sont même sollicités les dimanches, sans rémunération supplémentaire. Un exemple frappant est celui de Julien DOSSOU, peintre et chef d’équipe, qui raconte avoir été injustement licencié. Bien qu’il ait prouvé sa présence continue au travail, il a reçu une notification indiquant qu’il avait manqué sept jours de suite, entraînant son renvoi immédiat. Malgré ses preuves, la menace de licenciement plane toujours. Après plusieurs semaines de négociations infructueuses, une note avait promis aux travailleurs un paiement en plusieurs phases, devant commencer le 2 septembre et se terminer le 10 septembre 2024. Cependant, à ce jour, aucune explication ni versement n’ont été effectués, laissant les ouvriers dans une situation d’incertitude totale. Appuyés par des représentants de la CSTB et de l’ODHP, les travailleurs ont rencontré un responsable de PNHG qui a reconnu les retards de paiement et promis de régulariser la situation. Toutefois, les ouvriers, exaspérés, réclament une véritable justice et l’intervention personnelle du chef de l’État pour que leurs droits soient respectés et que la vérité éclate. La situation reste tendue, alors que les ouvriers espèrent que leurs revendications légitimes seront enfin entendues et qu’ils pourront récupérer le fruit de leur dur labeur.
Rafiou Lawal