Difficile cohabitation SE-Maires : L’ASCAP et Prof Dandi GNAMOU font des suggestions

La difficile collaboration maires-SE depuis la réforme de la décentralisation est un secret de polichinelle. L’ Association des Sciences Constitutionnelle, Administrative et Politique du Benin (ASCAP) présidée par la Professeur Dandi GNAMOU s’en préoccupe et organisé le vendredi 31 mai 2024 à Cotonou, une conférence-débat. Elle a connu la participation des Préfets du Littoral et de l’Atlantique, des secrétaires exécutifs de quelques mairies du Benin.

« Les secrétaires exécutifs des mairies, des incompris de la réformes de 2022? », c’est le thème de cette conférence débat. Il s’agissait pour l’ASCAP qui bénéficie du soutien technique de la Fondation Hanns Seidel, de redéfinir le rôle du Maire, la place et le rôle des secrétaires exécutifs dans la gouvernance locale, les mécanismes de mise en œuvre de la responsabilité des exécutifs. La mise en œuvre de la réforme du secteur de la décentralisation devrait apporter une transparence dans la gouvernance locale. Le Maire s’occupant essentiellement du volet politique et du suivi des orientations de développement donnée par le conseil communal, et le secrétaire exécutif s’occupant de la gestion administrative de la commune et est l’ordonnateur du budget. Le moins que l’on puisse dire, est que les fruits ne tenant pas encore la promesse des fleurs avec un climat de conflits permanents entre maires et SE. Un climat délétère de suspicion et de méfiance entre les deux responsables des Mairies. Ce qu’ont d’ailleurs souligné dans leurs  interventions la Représentante résidente de la Fondation Hanns Seidel, Mme Aridja FRANK et le Préfet du Littoral, Alain OROUNLA. Pour la présidente de l’ASCAP, la démocratie ne se limite pas aux élections nationales, elle doit être vécue au quotidien, au niveau local. La professeure Dandi GNAMOU a ensuite salué la réforme du secteur de la décentralisation consacrée par la loi n•2021-14 du 20 décembre 2021 portant code de l’administration territoriale. Seulement dira-t-elle, après deux ans d’expérimentation du nouveau modèle, des interrogations surgissent sur la qualité du diagnostic qui fonde la réforme et sur la faisabilité des mécanismes proposés. Selon la Présidente de la Haute Cour de justice, il faut agir et dans l’urgence, c’est pourquoi, elle propose que l’élite et la science jouent leur rôle de manière constructive, que la démocratie locale soit vivante et inclusive, que la bonne gouvernance soit appliquée avec rigueur et que la responsabilité pénale des gouvernants soit effectivement mise en œuvre. Plusieurs communications ont été données au cours de cette conférence débats.

Angelo DOWINHAN

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