Hier mercredi 27 mars 2024 s’est tenue à Cotonou, la première concertation 2024 entre la Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association professionnelles de banques et établissements financiers (APBEF- Bénin). Cette séance qui a porté sur trois points essentiels et le dernier trimestre de 2023, a noté la bonne forme du secteur bancaire béninois, des activités bancaires résilientes, et la majorité des agrégats au vert avec une hausse des crédits en 2023.
Situation économique et état du système bancaire du Bénin à fin décembre 2023, situation du rapatriement des recettes d’exportation à fin décembre 2023, dispositions relatives au renouvellement des comptes en devises (Instruction n°08/07/2011/RFE du 13 juillet 2011). Ce sont là les trois points au menu de la séance qui a réuni l’ l’Association professionnelles de banques et établissements financiers du Bénin (APBEF) et la Direction nationale Bénin de la BCEAO.
En ce qui concerne la situation économique et le secteur bancaire, on note une embellie en 2023. Cela se traduit par la consolidation de 8,3% du total bilan des banques, ressorti à 6.418,9 milliards de francs CFA contre 5.924,5 milliards à fin décembre 2022. La qualité du portefeuille des banques au Bénin s’est également améliorée. A fin 2023, le taux brut de dégradation du portefeuille s’est affiché à 4,8% contre 7,2% un an plus tôt. Un taux ressorti en dessous de la moyenne sous-régionale notée à 8,7%. Cela a permis un meilleur accompagnement de l’économie nationale marqué par la hausse des crédits bancaires accordés. De 2.627,4 milliards en 2022, les banques béninoises ont accordé 3.079,9 milliards FCFA de crédits en 2023, ce qui traduit une croissance de 17,2%. « La place est globalement solvable avec un ratio de solvabilité de 15,45% pour une norme minimum requise de 11,50% » en a conclu la BCEAO qui a salué la bonne dynamique et la performance du secteur bancaire au Bénin en 2023. Toutefois, il s’agit de performance globale, et la réalité n’est pas la même au niveau individuel. C’est pour quoi, la BCEAO a exhorté chaque banque à poursuivre les efforts à l’interne pour améliorer ou continuer par améliorer ses performances individuelles. Ainsi, « des marges de progrès subsistent en ce qui concerne l’homogénéité des taux brut de dégradation du portefeuille individuels autour de la moyenne de la place, la trésorerie propre des banques dont le déficit demeure à un niveau assez préoccupant » a souligné Emmanuel Junior Assilamehoo, Directeur national de la BCEAO pour le Bénin. Dans ce sens, les Directeurs Généraux et représentants des banques ont été sensibilisées à l’effet de prendre toutes les mesures nécessaires en vue de l’amélioration de l’équilibre entre les emplois et les ressources de leurs établissements.
Réagissant aux performances, Komi Lazare Noulékou, Président de l’APBEF Bénin a reconnu que la solvabilité des banques est meilleure aux années antérieures. Il en de même de certains autres agrégats qui se sont sensiblement améliorés dans le temps. En jetant un regard dans le passé, le président Apbef Bénin a rappelé que le taux de dégradation du portefeuille est passé par exemple de plus de 20% en 2016 à 7,18 % en 2022pour maintenant atteindre 4,8% en 2023, ce qui témoigne de ce que, les banques béninoises ont un portefeuille sain. Mais l’effort doit se poursuivre croit savoir Komi Lazare Noulékou, selon qui, l’objectif, est d’aller à 3% voire en dessous. Mais cela n’aurait été possible sans l’accompagnement du pouvoir public qu’a tenu à saluer et remercier le président APBEF Bénin pour les réformes mises initiées et en œuvre depuis quelques années. Entre autres, le président APBEF a évoqué la réforme de l’Agence nationale du domaine et du foncier (ANDF) avec des titres fonciers crédibles et inattaquables et en un temps record. « Aujourd’hui, en quatre mois, vous pouvez avoir le Titre Foncier en partant de l’Attestation de détention coutumière» a-t-il témoigné. Cela s’ajoute la réforme qui a abouti à la création du tribunal de commerce pour connaître des litiges commerciaux suivi de la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) qui « a permis aussi de discipliner un peu les débiteurs ». « Aujourd’hui, ce n’est plus facile de prendre un crédit et de ne pas payer »… En plus de tout cela, les banques à l’interne, ont pris conscience de ce qu’il fallait renforcer la gouvernance, la formation et les sensibilisations des acteurs. En définitive, le marché bancaire béninois est dans une bonne dynamique et continue de s’améliorer pour un meilleur accompagnement du développement.
O.w