Répression des infractions routières Flambée des prix des casques au Bénin : la sécurité routière, un pactole ?

Depuis l’entrée en vigueur de mesures répressives visant à contrôler le non-port de casques par les usagers de deux roues au Bénin, le coût de ces équipements de sécurité a grimpé en flèche, créant ainsi un fardeau financier pour de nombreux citoyens. Alors qu’en janvier dernier, un casque pouvait être acquis pour environ 5500 FCFA, les prix ont presque doublé, atteignant désormais entre 12 000 FCFA et 15 000 FCFA, voire plus dans certains cas.
Cette hausse spectaculaire des prix a suscité des inquiétudes et des frustrations parmi la population, en particulier parmi ceux qui dépendent des engins à deux roues pour leurs déplacements quotidiens. Pour beaucoup de Béninois, l’achat d’un casque de qualité à ces nouveaux tarifs représente un défi financier considérable, mettant en péril leur capacité à se conformer à la réglementation en matière de sécurité routière.
Cette augmentation soudaine et significative des prix peut être attribuée à plusieurs facteurs. Tout d’abord, la demande accrue de casques suite à l’application stricte des sanctions pour non-port a probablement exercé une pression sur l’offre existante, ce qui a naturellement entraîné une hausse des prix. J’ai payé un casque en janvier à 6000 FCFA. «Je reviens vers le même produit maintenant, on me dit 15.000 FCFA et le dernier prix est à 12.000 FCFA» témoigne Mathieu S. A côté, Dame Lauresse fait la même remarque et souligne que les prix sont passés du simple au double.
Pour les usagers de deux roues, cette situation présente un dilemme difficile. D’un côté, il est impératif de respecter les lois et réglementations en matière de sécurité routière pour protéger leur propre vie et celle des autres. D’un autre côté, les coûts élevés des casques rendent cette conformité financièrement difficile, voire impossible, pour de nombreux ménages à faible revenu. Alors que seul le conducteur était astreint jusqu’à récemment, tous usagers aussi bien le conducteur que celui remorqué doit porter son casque depuis le 1 er mars. La Police Républicaine en charge du contrôle ne faire aucune concession à ce sujet. Face à cette réalité, il est impératif que les autorités compétentes examinent de près cette situation et cherchent des solutions viables. Des mesures telles que des subventions pour les casques de sécurité ou des programmes de sensibilisation visant à encourager l’utilisation responsable des engins à deux roues pourraient contribuer à atténuer les effets néfastes de cette flambée des prix. En fin de compte, la sécurité routière ne devrait pas être un luxe réservé à ceux qui peuvent se permettre de payer des prix exorbitants pour un équipement de base. Il est essentiel que des mesures soient prises pour garantir que tous les citoyens, quel que soit leur niveau de revenu, aient accès à des moyens abordables de se conformer aux normes de sécurité routière et de protéger leur vie sur les routes du Bénin.

Angelo D.

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