L’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP) organise depuis le mardi 24 octobre 2023, une rencontre avec les autorités religieuses à Abomey dans le cadre d’un dialogue relatif aux données nominatives rituelles ou confessionnelles et leur impact sur l’identification. C’est le représentant du Directeur général de l’ANIP, Herbert Assogba qui a procédé à l’ouverture des travaux de ces assises qui vont durer trois jours.
Cette rencontre vise entre autres à établir une plateforme de discussion pour les autorités religieuses, les experts en identification, les juristes et les spécialistes de la protection des données ; à analyser les implications juridiques, éthiques et culturelles de l’intégration des données nominatives rituelles ou confessionnelles dans les systèmes d’identification et enfin à développer des recommandations pratiques pour la collecte, le stockage et l’utilisation de ces données tout en respectant les valeurs religieuses et les droits individuels conformément à la loi sur la protection des données personnelles. Au cours des travaux, les participants auront donc à passer en revue les implications juridiques, éthiques et culturelles de l’intégration de données nominatives rituelles ou confessionnelles dans les systèmes d’identification grâce à cette plateforme. En effet, les enfants après la naissance sont internés à un âge donné, dans des couvents religieux. Après leur séjour dans les couvents, d’autres prénoms rituels leur sont attribués en remplacement des prénoms initiaux. Dans ce cas, ces données nominatives et personnelles ne sont pas prises en compte dans le Ravip. Il est donc obligatoire de faire une procédure judiciaire d’adjonction et/ou de soustraction de prénoms, qui aboutira à la délivrance d’une décision de justice à base de laquelle les corrections seront opérées afin de mettre à jour les données nominatives et personnelles dans le Registre national des personnes physiques (Rnpp). Ces cas sont légion dans les communautés mais malheureusement les populations ne comprennent toujours pas la procédure pour s’en sortir d’affaire. C’est ce qui justifie la tenue de ces assises à Abomey. Dans son mot de bienvenue, le secrétaire général de la préfecture d’Abomey, Julien Wankpo a exprimé sa profonde gratitude aux autorités de l’ANIP pour l’organisation de cette rencontre qui réunit une cinquantaine de responsables religieux se réclamant de toutes les obédiences et dont la finalité est de mettre en place un espace de dialogue avec les autorités religieuses sur les données nominatives rituelles ou confessionnelles et leurs impacts sur l’identification des personnes.
Ouvrant les travaux, le représentant du directeur général de l’ANIP, Herbert Assogba, a fait savoir que les données nominatives rituelles ou confessionnelles dans le contexte de l’identification des individus sont importantes pour l’ANIP. « C’est donc pour assurer une approche inclusive et respectueuse des valeurs religieuses que l’Anip engage désormais un dialogue constructif avec ces autorités religieuses », a-t-il ajouté. Selon ses propos, les réalités socio-culturelles influencent fortement la constance, impriment une forte influence sur ces données nominatives et personnelles surtout au niveau des confessions traditionnelles. A preuve dans les religions traditionnelles, les prénoms sont donnés des jours après la naissance, suite à des cérémonies rituelles. La même situation s’observe au niveau des confessions chrétiennes et musulmanes où le prénom n’est donné généralement à l’enfant qu’après son baptême. Ainsi, lorsque ces prénoms sont donnés aux enfants avant leur enrôlement au RAVIP, ces informations relatives aux données nominatives rituelles ou confessionnelles sont prises en compte systématiquement au registre national des personnes physiques ce qui limite les variations éventuelles par rapport aux données nominatives et personnelles de la personne.
Dec