Evaluation du climat des affaires au Bénin : La méthodologie B-Ready de la Banque Mondiale dévoilée aux décideurs

Mis en œuvre en remplacement du Rapport « Doing Business », le nouveau projet-phare de la Banque mondiale, Business Ready (B-Ready) mobilise depuis hier, 23 octobre 2023, hauts cadres du public et du privé béninois. Prévue pour durer quatre (04) jours, cette rencontre qui se déroule au Palais des Congrès s’inscrit dans la dynamique de familiariser les différentes parties aux bonnes pratiques et méthodologies de ce nouvel outil d’évaluation de l’environnement des affaires et du climat de l’investissement dans la plupart des économies du monde. 
Après la suspension en 2021 de la publication « Doing Business » en raison d’« irrégularités dans les données » des rapports 2018 et 2020, le Groupe de la Banque Mondiale (BM) met en œuvre une nouvelle étude, le Business Ready (B-Ready), baromètre du climat des affaires et des investissements dans 180 économies du monde entier. Pour sa mise en place efficace dans les Etats en vue de susciter l’émulation pour une croissance durable et inclusive, la méthodologie de cet de référence se doit d’être approprié par les décideurs du public comme du privé. C’est conscient donc de ce défi que le Ministère de l’économie et des finances (MEF), en collaboration avec la Banque mondiale, a ouvert lundi 23 octobre 2023, l’« atelier national sur l’approche conceptuelle et la méthodologie Business Ready ». S’étendant sur quatre (04) jours, cette rencontre qui réunit directeurs généraux et centraux de l’administration publique ainsi que les patrons du privé, se veut, d’une part, de fournir une présentation détaillée de la méthodologie du projet, y compris la portée globale et des informations spécifiques au sujet. D’autre part, selon le Conseiller Technique au suivi des réformes du Mef, Ilyass Sina, cette rencontre tient du souci de sensibiliser à cette nouvelle initiative d’analyse comparative et de diffuser son potentiel en matière de plaidoyer en faveur de réformes, de conseils politiques et de recherche sur le développement. « (…) dès la première évaluation en 2026, il est important que le Bénin soit prêt, et fasse partie des mieux classés », a-t-il soutenu à l’ouverture des travaux. Spécialiste principale du secteur privé à la Banque mondiale, Kaliza Karuretwa, a, à l’occasion, indiqué que la nouvelle approche B-Ready qui prend en compte 15 ans de notions du Doing Business, « fournira une évaluation quantitative de l’environnement des affaires pour le développement du secteur privé, et sera publié chaque année. Mieux, va-t-elle faire remarquer, « B-Ready est une innovation majeure » en ce sens qu’elle permettra « la promotion des réformes économiques, en facilitant le dialogue entre les gouvernements, la société civile (y compris le secteur privé et d’autres institutions de développement ».
Tout en se réjouissant de la renaissance de ce baromètre avec une approche plus équilibrée, de l’évaluation de l’environnement des affaires, la Directrice Adjointe de Cabinet (DAC) du Ministère de l’économie et des finances (MEF), Adidjatou Hassan Zanouvi, a souligné : « les réformes que nous réalisons ne se limitent pas uniquement au cadre restreint du rapport de la banque mondiale ». « Elles doivent, va-t-elle assurer, toucher en profondeur l’économie de notre pays, façonnant nos spécificités, avec un dialogue inclusif et dynamique avec le secteur privé. ». Passant en revue les multiples réformes pour la transformation structurelle de l’économie béninoise, elle n’a pas manqué d’inviter l’ensemble des cadres à s’engager pour la réussite de la mission.

De la méthodologie du B-Ready
La nouvelle méthodologie d’évaluation du climat des affaires prend en compte 10 indicateurs au lieu de 12 (avec le Doing Business). Il s’agit entre autres de : création d’entreprise, implantation des entreprises, services d’utilité publique, emploi, commerce internationale, fiscalité, règlement des litiges, marchés et concurrence, et insolvabilité des entreprises. Pour chacun des critères, B-Ready, à en croire l’équipe de la Banque mondiale, évaluera dans chaque pays, la qualité de la règlementation, les délais et coûts de service, l’adoption du numérique, la durabilité environnementale et la participation des femmes. La collecte des données repose principalement sur les données fournies par les experts du secteur privé. Des données fournies par un échantillon représentatif d’entreprises actives et formellement enregistrées seront également prises en compte.

S.T

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