Neuf mois après la mise en service du Bureau d’embauche unique (BUE) pour la gestion des occasionnels sur la plateforme portuaire de Cotonou, c’est presque la désillusion chez les dockers. Suite au décès subite de l’un des leurs le dimanche 15 octobre dernier au hall des dockers, ils vivent tous entre colère, plainte et lamentation. Ils appellent le chef de l’Etat, le président Patrice Talon au secours.
Du retour des toilettes, Hounkpevi Nephthali Coffi nouait encore les cordes de son pantalon quand il a été pris par une vive crise. Malgré la spontanéité de ses collègues venus à son secours, le dysfonctionnement de l’infirmerie de l’ancienne Sobemap et les fermes consignes de l’administrateur du BEU sur le déplacement de l’ambulance de service ont fait qu’il n’a pu être sauvé. Le désormais feu Hounkpevi Nephthali Coffi, la cinquantaine, laisse derrière lui une femme et plusieurs enfants. Et pourtant, c’est pour remédier à ces drames où bon nombre de Dockers ont perdu la vie et améliorer leur condition de travail que le Bureau d’Embauche Unique a été créé. Mais grande a été la désolation de ce beau monde car, depuis le 1er février 2023, les choses ne vont que de mal en pire. Cela semble être la conséquence d’un malaise profond liée à la gestion du bureau d’embauche unique qui pour beaucoup serait une trahison envers la grande masse.
…disparition des primes, colère et plainte dans le rang des dockers
« Aucun acquis (les primes, les tours de gardiennage et d’entretien, etc…) n’a été préservé et pire encore, tout le système du BEU n’est que du copié collé du fonctionnement de l’ancienne SOBEMAP et de Bénin Terminal qui emploie également un bon nombre d’agent occasionnel», regrette un responsable syndical des dockers qui requiert l’anonymat. Selon ses explications, les deux administrateurs nommés pour la gestion du BEU naviguent à vue car ils n’apportent rien de concret et de nouveau aux agents occasionnels.
« Il faut vraiment que le Chef de l’Etat vienne à notre secours car, nous nous sentons trahi et abusé. Ce n’est pas le BEU auquel on s’attend ça » s’exclame Anatole très remonté qui poursuit : « Les administrateurs nommés ne pensent qu’à eux même et ne font rien pour que le BEU soit profitable aux occasionnels. Sincèrement, ça ne va pas », dira ce témoin oculaire du drame du dimanche 15 octobre dans lequel Hounkpevi Nephthali Coffi a trouvé la mort.
« Moi je pense que c’est le gouvernement qui es en train de nous trahir car, depuis 9 mois, nous n’avons aucune idée du cahier de charge des administrateurs, nous n’avons pas la convention collective et tous les acquis que nous avions à la Sobemap et qui ne nous suffisaient pas sont en train de nous être arraché sans que personne n’en parle. Imaginez, dans toute société il y a les prêts scolaires pour la rentrée scolaire. Nous n’en avons pas eu droit ici avec le BEU et toutes nos primes sont bloquées en plus. Ce n’est pas normal car le chef de l’Etat même qui a instauré le BEU ne dit rien malgré nos lamentations », regrette un autre responsable syndical, membre du collectif des syndicats des dockers.
Selon ses dires, la situation actuelle des dockers est très déplorable. Car estime-t-il : « le gouvernement a décidé de créer le BEU et nous étions tous content parce qu’on y croyait. Mais depuis que le BEU est fonctionnel, c’est de la désillusion pour nous. Ils nous ont exposé davantage. On nous a transféré de la Sobemap pour nous confier à deux individus inexpérimentés qui ne savent quoi faire de nous. Non seulement ils n’ont pas préservé les acquis qu’on avait et qui n’étaient pas suffisant mais ils n’ont rien apporté de plus pour nous aider à sortir de la précarité. Ils nous enfoncent de jour en jour et les dockers tombent et mœurs comme des mouches » va-t-il ajouté avant de crier : « Talon au secours ».
Pour dire que la création depuis bientôt dix moi du bureau d’embauche unique n’a rien apporté de nouveau aux agents occasionnels de la plateforme portuaire de Cotonou. Entre plainte e colère, ils espèrent toujours que les chosent s’arrangent au mieux afin de leur éviter le pire qui n’est que fréquent dans leur monde.
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