L’ONG Espoir de la famille grâce à l’appui financier de Urgent Action FundAfrica (Uaf) a organisé le vendredi 25 août 2023 l’hôtel Édith palace à Porto-Novo, un plaidoyer à l’endroit des leaders religieux et communautaires pour la prise en compte des droits à la santé sexuelle et reproductive.
Améliorer d’ici Novembre 2023, les connaissances, attitudes et croyances de la communauté sur les questions de la santé sexuelle et reproductive en occurrence l’avortement, les conditions d’accès à l’avortement pour accroître le nombre de défenseurs du droit à la santé sexuelle et reproductive et à l’avortement sécurisé parmi les leaders communautaires et religieux au profit des filles et femmes de 15 à 49 ans. Tel est l’objectif de cette activité axée sur le plaidoyer à l’endroit des leaders religieux et communautaires pour la prise en compte des droits à la santé sexuelle et reproductive. Lançant officiellement les travaux au moyen d’une cérémonie d’ouverture, le Directeur Exécutif de l’ong Espoir de la famille, César Ahouantchédé, a rappelé aux participants combien leur rôle important dans l’amélioration des droits à la santé sexuelle et reproductive pour l’atteinte effective des objectifs du projet. Il a ensuite convié ceux-ci à faire siennes les différentes thématiques qui seront développées notamment les dangers des grossesses non désirées et des avortements clandestins en République du Bénin alors qu’une loi a été prise par les gouvernants autorisant les avortements sécurisés.
La coordonnatrice du programme à l’issue de la cérémonie, prenant la parole a d’abord remercié les participants pour le déplacement car dit-il, cela montre à quel point les initiatives visant le bien-être communautaire sont importantes aux yeux de tous avant d’affirmer qu’à travers cette activité, ils seront désormais aguerris pour jouer leur partition afin de l’atteinte des objectifs.
Cette rencontre a permis de renforcer les connaissances de ces leaders religieux et communautaires sur les droits en Santé Reproductive et Sexuels et sur l’accès à l’information en santé reproductive par les adolescents et jeunes. Elle a également servi de cadre pour amener les communautés religieuses à promouvoir la santé, en l’occurrence la procréation responsable et l’accès aux méthodes contraceptives par les couples y compris les jeunes et adolescents. Cette session a donné, en outre, l’occasion de consolider le rôle et la capacité des communautés religieuses à mettre en place des interventions contre les grossesses non désirées et les violences basées sur le genre (Vbg) en amenant les participants à renforcer leurs connaissances.
Pour Thierry Lawale, coordonnateur de l’Agence nationale de soins de santé primaires (Anssp), la question des droits à la santé sexuelle et reproductive reste avant des problèmes sociaux et non religieux, cependant, les leaders religieux et communautaires ont un grand rôle à y jouer. S’appuyant sur une approche holistique et profitantde ses années d’expériences dans le domaine sanitaire, il a tenté d’apporter une réponse à la thématique à lui assignée. En effet, il a mis un point d’honneur sur la question de l’avortement sécurisé, la planification familiale ainsi que les consultations prénatales. « Si nous arrivons à contrôler les naissances ou à protéger la santé de la femme nous allons finir avec beaucoup de problèmes » va-t-il compléter avant de s’adresser aux participants en les interpellant sur le rôle pivot qu’ils doivent jouer. À la fin de cette activité, les participants ont vu leurs capacités renforcées sur les mêmes thématiques.
Pour ce qui concerne l’environnement juridique des Dssr au Bénin, Kpadé Firmine Seth a laissé choir que préserver sa propre santé sexuelle et reproductive requiert l’accès à des informations exactes et à la méthode de contraception sûre, efficace et abordable de son choix. Pour elle, tout individu est titulaire de droit et l’état central, titulaire des obligations a ratifié certains instruments dont le protocole de Maputo, la déclaration universelle des droits de l’homme, la charte africaine de la jeunesse et bien d’autres pour protéger ces droits. Poussant plus loin le bouchon, elle ajoute qu’au plan national, plusieurs lois ont été votées par le législateur béninois. Au nombre de celles-ci dont l’ultime assaut est de protéger la femme et sa progéniture en luttant contre certaines dérives figure la loi 2021 du 20 décembre 2021 modifiant et complétant la loi 2003-04 du 03 mars 2021 relative à la santé sexuelle et de la reproduction. « cette loi est celle qui consacre l’égalité des sexes en matière de santé de la reproduction et le caractère universel fondamental du droit à la santé de la reproduction » va-t-elle compléter.
Loin donc de tous les préjugés et des interprétations tous azimuts autour de cette loi, l’expert a fait remarquer qu’il s’agit d’une loi qui protège la femme et plus loin les familles, contrairement à ce que pensent plusieurs. Voilà pourquoi elle va finir par exhorter les participants à une large vulgarisation de l’information afin de sauver des vies. Il faut noter que cette série de formation s’est achevée par une série de recommandation suivie d’une photo de famille.
Angelo DOWINHAN