Le peuple béninois a vécu ce 1er août 2023, les festivités marquant le 63ème anniversaire de l’accession de son pays à la souveraineté internationale. Une commémoration qui s’est voulu particulière de par son caractère et qui par-dessus tout, a montré le degré d’amour que voue désormais le Bénin à son voisin frère le Nigéria.
Pas de message du Chef de l’Etat à la Nation la veille, retard dans le chronogramme habituel du défilé militaire et civil, l’imprésario fait en français et en anglais, absence d’une partie de l’opposition et surtout des anciens présidents. Voilà en quelque sorte les différents aspects qui caractérisent la célébration officielle des 63 ans d’indépendance du Bénin. En effet, plus rien n’est impossible au bénin depuis 2016 avec l’avènement du gouvernement de la Rupture. Les habitudes sont bousculées à tel point que le traditionnel message du Chef de l’Etat à la Nation est devenue facultatif pour le président. Le peuple béninois, malgré son espérance à entendre son premier citoyen parler de l’état de la nation, des avancées, des perspectives et des défis à relever, est resté sur sa faim.
Pour la célébration officielle, rien n’était plus important aux yeux des autorités béninoises que l’invité d’honneur à cette célébration et sa forte délégation. Le président nigérian, Bolla Ahmed Tinubu, en compagnie du richissime homme d’affaire nigérian, Aliko Dangoté, de deux ministres et une demis douzaine de gouverneurs des six états fédéraux frontaliers du Bénin ont participé aux côté du chef de l’état béninois, aux défilé militaire et civile. En témoigne les différents propos tenus par le président béninois Patrice Talon et son hôte nigérian Bola Ahmed Tinubu lors du point de presse conjoint tenu à l’issue des festivités de cette commémoration. La preuve bien évidement de l’excellente relation de coopération qui existe désormais entre les deux pays frères qui viennent de tourner dos à plus de cinq années de bras de fer.
Et pour monter à ses hôtes toute son attention et sa fraternité, l’interprétation des différentes étapes du défilé militaire et civile a été traduite à chaque étape en anglais afin de permettre à la forte délégation du Nigéria de se sentir à l’aise pour bien contempler la beauté et la magnanimité de l’armée béninoise et de son arsenal.
Une armée, faut-il le dire sans réserve, n’a pas été au meilleur de sa forme lors de ce défilé. La music qui a accompagné le défilé pédestre et motorisée n’a pas convaincu et le spectacle souvent donné dans la prestance et la cadence des différentes unités et détachements n’a pas été des plus beau. Pendant ce temps, une bonne partie du pays arrosée par une pluie inhabituelle au 1er août.
Le cliché passé sous silence mais très important pour cette célébration est bien évidement, l’absence de la grande opposition et des deux anciens chef d’état que sont Thomas Boni Yayi et Nicéphore Soglo. En effet, l’absence des députés du plus grand parti d’opposition au Bénin, Les Démocrates à cette célébration n’est pas chose anodine. Elle témoigne qu’on le veuille ou pas, du climat politique enclin de méfiance, de contestation et de mécontentement dû à la situation carcérale de Joël Aïvo et de Rékyath Madougou et autres, sans oublié les exilés dont la libération et le retour au pays sont resté tout le temps, le premier chapitre de revendication du parti Les Démocrates. Si l’ancien président Boni Yayi a pu expliquer clairement sa position sur ce fait et justifier son absence à cette cérémonie, il est plus qu’évident que les membres du parti dont il est le président d’honneur lui emboitent les pas afin de montrer à la face du monde et à la forte délégation du Nigéria, que malgré le sourire amadoueur, il y a maldonne au pays.
Pour dire que malgré la souffrance qu’endure les béninois, la fête du 1er août a eu lieu au grand bonheur de la délégation Nigériane sans un brin de compassion et d’encouragement du président béninois à l’endroit de son peuple.
Yannick S.