La Direction Nationale de la BCEAO pour le Bénin tenu hier jeudi 16 février 2023, la journée de diffusion des comptes extérieurs du Bénin au titre de l’année 2021. C’était par visioconférence avec la participation d’acteurs de l’administration publique, organismes internationaux, secteurs privé et bancaire, chercheurs, universitaires et la presse sous la houlette du Directeur National de la BCEAO pour le Bénin, Emmanuel ASSILAMEHOO et du Directeur de cabinet du Ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Hermann Orou TAKOU. Au menu, l’analyse des résultats de la balance des paiements de l’année 2021 et de la position extérieure globale à fin décembre 2021 du Bénin.
« En 2021, les échanges extérieurs du Bénin se sont déroulés dans un contexte international marqué par une reprise économique vigoureuse dans la plupart des pays et une activité économique nationale dont le taux de croissance est estimé à 7,2% contre 3,8% en 2020. Le solde global de la balance des paiements affiche un excédent plus élevé en 2021 (597.462,3 millions 1) qu’une année plus tôt (306.937,9 millions) ». C’est ce qui ressort de de la diffusion des comptes extérieurs 2021 du Bénin qui a permis d’analyser des résultats de la balance des paiements de l’année 2021 et de la position extérieure globale à fin décembre 2021 du pays. On note un excès de couverture du déficit des transactions courantes par l’excédent du compte de capital et les entrées nettes de flux financiers enregistrées en termes d’investissements de portefeuille et d’investissements directs. Le déficit des transactions courantes s’est établi à 4,2% en 2021 contre 1,7% en 2020. L’importations de biens s’est accru de +22,4% contre +17,4% pour les exportations, combinée à une hausse des importations nettes de services (+44,9%) et des paiements nets de revenus primaires (+50,6%). Le compte du revenu primaire s’est creusé de 35.292,1millions en s’établissant à 104.990,2 millions en 2021 du fait d’intérêts payés au titre de la dette publique extérieure (-56.747,5 millions). Il en est de même des revenus nets versés (-53.252,1 millions) aux investisseurs directs étrangers. Quant à la Position Extérieure Globale (PEG), un passif financier net de 4.261.673,2 millions FCFA se dégage au 31 décembre 2021 contre 3.952.792,3 millions FCFA l’année précédente. Le stock des actifs a également progressé atteignant 3.424.961,3 millions FCFA au 31 décembre 2021 contre 2.592.948,6 millions FCFA en 2020. Avec des passifs constitués d’emprunts extérieurs (+40,4%), d’investissements directs (+26,4%) et d’investissements de portefeuille (+21,0%) contractés auprès des autres pays (53,1%), des pays de l’UEMOA (32,6%) et de la Zone euro (14,3%) ; les actifs sont détenus sous forme d’investissements de portefeuille (57,0%), notamment de titres publics acquis sur le marché régional de la dette publique, d’avoir de réserve (14,9%) et de prêts (13,7%). Ces actifs sont concentrés dans la zone UEMOA (67,4%). Les variations nettes induites par des changements d’actifs et de passifs se sont établies à 48.122,4millions, du fait des fluctuations du taux de change.
Maintenir le cap et renforcer les efforts
Au vu des résultats, la BECAO a souligné la nécessité de corriger le déficit structurel du compte courant de la balance des paiements et de renforcer les entrées de ressources au niveau du compte financier. Pour se faire, le gouvernement est encouragé à Poursuivre les actions de diversification de l’économie, en favorisant les initiatives du secteur privé visant le renforcement des capacités de transformation des produits agricoles, autrefois exportés à l’état brut; Continuer le renforcement du cadre d’investissement par l’assouplissement des procédures, la disponibilité des services publics, l’amélioration de l’accès à l’énergie et à l’eau de meilleure qualité ; poursuivre les actions de consolidation de la coopération commerciale avec le Nigeria et les autres pays de la sous-région ; poursuivre le renforcement de la gestion de la dette, en continuant de viser la réduction du coût et des risques de change dans la stratégie d’endettement. Pour sa part, le secteur privé doit s’organiser pour les opportunités offertes par le Gouvernement, en la zone économique spéciale de Glo-Djigbé avec de gros investissement. Il est ressorti un faible taux de rapatriement des recettes d’exportations, la BCEAO a exhorté le secteur privé à encaisser et rapatrier les recettes d’exportation conformément aux dispositions du Règlement des relations financières extérieures.
Rafiou LAWAL