L’Afrique de l’Ouest fait, aujourd’hui, face à d’énormes défis de développement et regroupe des pays qui sont parmi les moins avancés du monde. La plupart des problèmes qu’on y rencontre ont une dimension régionale, car les facteurs qui les sous-tendent ne se limitent pas seulement aux frontières nationales. La pauvreté, l’insécurité alimentaire, la précarité des infrastructures de transport et de communication, les maladies infectieuses humaines et animales, la dégradation des ressources naturelles et la détérioration de l’environnement, sont des défis que doivent relever ces différents pays. L’approche régionale de ces problèmes apparaît donc, comme la plus efficace pour leur trouver les solutions convenables, de manière coordonnée et concertée.
L’objet principal de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) est de réussir l’intégration économique dans la sous-région, afin d’assurer de façon durable le développement socioéconomique de l’espace communautaire. C’est pourquoi, les premières priorités des instances de l’UEMOA doivent viser à rendre ce marché concurrentiel, à renforcer la compétitivité des opérateurs économiques et à mettre en place un environnement juridique rationnel et harmonisé.
C’est sous ces défis que son excellence Patrice Talon est désigné président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa). C’est au cours du sommet de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) tenu à Accra, vendredi 25 mars dernier. «C’est la première fois que le président de la République accepte après plusieurs demandes de prendre la tête d’une de nos institutions sous-régionales. Au vu de ces performances et du leadership dont le président ne cesse de faire montre de pouvoir jouer un rôle pour l’intégration sous-régionale, qui s’inscrit en toute logique dans la stratégie du développement durable. Il faut noter que cette stratégie nécessite tout d’abord la mise en œuvre d’une bonne gouvernance.
l’Uemoa est une institution créée depuis 1994 et qui comprend huit pays. Cette institution œuvre pour l’édification en Afrique de l’Ouest d’un espace économique harmonisé et intégré au sein duquel est assurée une totale liberté de circulation des personnes, des capitaux, des services et des facteurs de production. La Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement est l’organe suprême de l’Uemoa et son attribution principale est de définir les grandes orientations de la politique de l’Union. Elle se réunit au moins en session ordinaire une fois par an et peut tenir plusieurs sessions extraordinaires.
« Le mandat du Président Patrice TALON sera placé sous le signe d’une volonté de réformes, d’une bonne gouvernance assumée, dans un esprit de concertation permanente avec les autres Chefs d’État. Son intention n’est pas de donner des leçons à qui que ce soit, mais de rechercher des solutions appropriées pour les progrès dans la sous-région ».
Il est à noter qu’avant d’accepter de prendre la Présidence de l’UEMOA, Patrice TALON a posé une condition, celle de faire coïncider le pays qui détient la Présidence du Conseil des Ministres, avec le pays qui détient la Présidence de la Conférence des chefs d’État et de Gouvernement. Une réforme qui a pour objectif essentiel de faciliter la cohésion dans la définition et la célérité dans la conduite des grandes orientations politiques de l’Union. Une réforme acceptée par les autres Chefs d’État et qui remet ainsi en place, le Ministre de l’Économie et des Finances béninois, Monsieur Romuald WADAGNI.
De belles perspectives s’ouvrent donc pour l’UEMOA grâce à la vision du tout nouveau Président.
Lui qui de par son leadership à toujours prôner la bonne gouvernance. Il n’y a pas de développement durable sans bonne gouvernance. C’est ce qui explique le fait que les instances de l’UEMOA doivent continuer à asseoir les instruments d’une bonne gouvernance de l’Union. Cette bonne gouvernance passe par la mise en place d’organes de régulation pertinents et efficaces : organes de direction, de contrôle juridictionnel et démocratique – organes de gestion monétaire et d’investissement – organes consultatifs…
La bonne gouvernance passe, dans ce contexte, par la mise en œuvre des politiques communes visant l’harmonisation des législations, la surveillance multilatérale et la réalisation du marché commun. La stratégie de développement durable devrait ensuite s’appuyer sur des politiques sectorielles communes.
L’Espace UEMOA doit être économiquement créatif et productif. Les objectifs des politiques sectorielles communes doivent vises en priorité :
–le développement des ressources humaines,
– la construction d’un appareil productif intégré, et,
– le développement des infrastructures économiques.
Dr Harry VIDEROT
Consultant senior en management des entreprises et organisations