L’organisation Force royale pour la réconciliation et pour la paix en Afrique (Forra), entourée de la Fondation Malèhossou et autres organisations socio-humanitaires œuvrant pour la paix durable au Bénin ont présenté aux médias, devant un parterre de têtes couronnées, de leaders religieux et de partis politiques, le bilan des actions engagées depuis deux ans pour une paix durable au Bénin. A l’occasion, ils ont martelé leur engagement à poursuivre le combat et exhorté les uns et les autres à adopter des comportements de paix.
Pour une paix durable et la réconciliation des fils et filles du Bénin, les organisations socio-humanitaires et les confessions religieuses ne se reposent pas. Depuis deux ans, ces acteurs ont pris d’importantes initiatives même si à ce jour, les résultats peinent à satisfaire. En situant le contexte de cette assise qui a réuni têtes couronnées et autres leaders politiques et religieuses, « nous avons tenté de vous dire que nous n’avons pas échoué, mais que nous n’avons pas eu les réponses appropriées, le résultat escompté qui est la paix et la réconciliation. Pendant deux ans, quatre mois et dix jours aujourd’hui, nous avons mené le combat sans répit du Nord au Sud. La FORRA, accompagnée de la fondation Malèhossou, Zakat et Top Africa, nous avons parcouru toutes les institutions de la République, les partis politiques de l’opposition et de la mouvance. A chaque étape, le discours a été le même, mais aujourd’hui, le constat est amer». C’est du moins le point sommaire fait par Lucien Mèdjico,Sg/Forra et président du Comité de mobilisation pour la paix (Cmp). Face à cette situation, ils ont décidé de réunir les acteurs politiques et autres leaders religieuses pour en discuter. Si un dégel semble avoir été amorcé, du chemin reste en raison des clivages demeurés persistants avec de nombreux prisonniers et des exilés. En reconnaissant les efforts du Chef de l’Etat Patrice Talon pour le développement, une seule hirondelle ne saurait faire le printemps, ont-ils expliqué. Ainsi, ils ont exhorté chacun des acteurs à faire profil bas pour construire le tissu de l’unité national gage de paix et de développement durable. A cet effet, « cette assise est comme une mini-conférence ou une assise de paix pour nous permettre de construire notre pays », a fait savoir sa majesté Dada Aglinmassè Gbèhinto, président de la FORRA. Ils entendent par-là, apporter leur soutien aux peuples pour le retour de la paix. Sa majesté Davié Hossou Tèdo a bouché la même trompette après avoir salué l’assistance pour le combat. « Notre seul objectif est la paix pour notre pays. Nous irons rencontrer le Chef de l’Etat, discuter avec lui. Certes, il travaille pour le développement de notre pays, mais qu’ils acceptent nous recevoir pour qu’ensemble, on puisse bâtir ce pays », a-t-il déclaré. Tout à tour, les différentes têtes couronnées ont salué les pas posés depuis plus de deux ans par la FORRA, la fondation Malèhossou et autres organisations, et ont promis demeurer à leurs côtés en leur prodiguant de sages conseils. Deuxième adjoint du secrétaire exécutif national du parti Force Cauri pour un Bénin Emergent présent à cette assise, El-farouk Soumanou a, lui aussi, salué la pertinence de ces organisations socio-humanitaires. Il les a exhortées à ne pas juger les acteurs, mais à se rapprocher de chacun d’eux pour des discussions franches afin de réconcilier en toute objectivité les positions. Il a surtout invité à la neutralité. « En tant que médiateur, vous devez revoir votre discours, vous devez rester neutre et éviter de juger les parties. En ce moment, où nous sommes attaqués, sans savoir d’où est-ce que ça vient, nous devons nous réconcilier avec nous-mêmes et nous unir pour le combat ». Aussi, le représentant de la FCBE a promis la disponibilité du parti à s’impliquer, s’il le faut. « S’il faut s’impliquer, nous sommes prêts », a-t-il promis. Un engagement qui a réconforté les organisations socio-humanitaires. Vice-président de la Fondation Malèhossou et Secrétaire général de l’Union islamique du Bénin, l’Imam Malik Moutawakil Boukari, a, quant à lui, exhorté à la sincérité des acteurs politiques. Chaque fautif doit se repentir, a-t-il fait savoir avant de préciser que la solution à la « crise » dépendra du Chef de l’Etat Patrice Talon qui a tout pouvoir dans la République. Toutefois, chacun des acteurs doit se repentir, un préalable au retour à l’unité. En s’adressant à l’assistance, il a exhorté les autorités religieuses et têtes couronnées à sauvegarder leur dignité car, c’est cela qui témoignera de la qualité et de la neutralité de la lutte en cours. Aussi les acteurs politiques de tout bord doivent poser des actes de paix et surtout avoir l’humilité car, sans humilité, pas de réconciliation ni de paix, et sans paix, pas de développement». Il a pour finir, dénoncé l’attitude hypocrite des politiques plus préoccupés par les législatives de 2023 que par le combat pour la paix. Mais pour leur part, les organisations socio-humanitaires continueront à jouer leur partition.
R.F