Regard sur… A quoi sert l’Union Africaine ? 

En dépit des Organisations, Communautés économiques et institutions sous régionales, le continent africain reste marqué par une sévère gouvernance mi-figue mi-raisin. Et visiblement, les institutions qui sont censées être celles des peuples, dérogent à leurs missions. Résultat : le Continent renoue progressivement avec les Coups d’Etat, en plus du Djihadisme déjà ambiant. Dans ce numéro de votre Rubrique « Regard sur… », votre quotidien s’intéresse au sujet avec des propositions susceptibles de contribuer à la création de l’AFRIQUE voulue par les peuples.

 

Dans un ouvrage paru en 2017, dépôt légal n°9705 du 23/10/17, à Cotonou, dans sa deuxième édition, mise à jour et épuisée, sous le titre : « Les Politiques d’intégration en Afrique », l’auteur exprime ses craintes sous forme d’Exhortation aux Autorités politiques d’Afrique ; afin d’éviter que l’Union Africaine, une construction politique et intellectuelle de belle facture ne devienne pas aussi comme l’Organisation de l’Unité Africaine (O.U.A), par la suite, inefficace et inadaptée, d’où la création de l’Union Africaine (U.A.).

Le 25 Mais 1963 a été créé l’ancêtre de l’Union Africaine, qu’est l’O.U.A., par 32 Etats africains. Son siège est établi à Addis-Abeba, en Ethiopie. Le Traité créant l’Union Africaine, appelé Acte constitutif de l’Union Africaine, a été signé le 11 Juin 2000 à Lomé, au Togo. Mais ce n’est que le 29 juillet 2002 que l’U.A. s’est substituée à l’O.U.A. En juillet 2003, au Sommet de Maputo, au Mozambique, furent mises en place certaines Institutions panafricaines, dont la Commission de l’Union Africaine, le Parlement panafricain et le Conseil de Paix et de Sécurité (C.P.S). Ainsi, en cette année 2022, l’U.A. est dans sa 20ème année d’existence opérationnelle.

Les buts de l’Union Africaine sont d’œuvrer à la promotion de la démocratie, des droits de l’homme et du Développement, à travers l’Afrique et par l’augmentation des investissements (extérieurs) par l’intermédiaire de plusieurs mécanismes institutionnels : NEPAD, ZLECAf… Ce Programme de prospérité 2063 de l’U.A. a prévu également la création des Institutions monétaires supranationales : le Fonds Monétaire Africain (F.M.A) et la Banque Centrale Africaine , avec une Monnaie unique africaine. C’est pourquoi 08 Communautés Economiques Régionales (C.E.R.) ont été créées ou confirmées, prélude à la création de la monnaie unique africaine. Car, chacune de ces C.E.R. doit créer une monnaie unique régionale, avec des progrès réels d’intégration capables d’atteindre les objectifs de création de la monnaie unique africaine, et par conséquent les Etats-Unis d’Afrique dont la nature (Fédération ou Etat-unitaire) restait à opter.

Les résultats attendus de ces Institutions Intergouvernementales (O.I.G.), y compris l’efficacité de la Commission de l’U.A. sont très en deçà des attentes des populations. Cette situation n’explique-t-elle pas, en partie, le retour des changements de Régimes politiques, les coups d’ETAT militaires, des années d’après les indépendances ? On note de même l’insécurité dans le Sahel et ambiante en Afrique, la pauvreté dans un environnement plus délicat avec la survenue de la Covid-19. La CEDEAO, dans une étude publiée le 21 janvier 2022, relative à l’impact socio-économique du Covid-19 souligne que l’extrême pauvreté en Afrique de l’ouest a augmenté de près de 3% en 2021 : plus de 25 millions de personnes sont incapables de satisfaire leurs besoins alimentaires de base. La Banque Africaine de Développement (BAD), dans son Rapport 2020 avait révélé l’importance de la pauvreté et des inégalités en Afrique par rapport au reste des quatre (04) autres Continents.

Constatant les évènements des dernières années, en Afrique de l’ouest, et la gestion parfois atypique des O.I.G. (CEDEAO/UEMOA), le seul moyen politique efficace pour faire face aux diverses crises, serait-il l’intrusion des armées dans la gouvernance publique ? N’est-ce pas dans les attributions des Etats, des O.I.G. y compris l’U.A. de promouvoir la capacité des populations africaines à exercer leur mission naturelle et politique de veille citoyenne ? Une telle stratégie, dans un cadre transparent, légal permet d’éviter la violence et le recours aux armées nationales.

Quel mécanisme inventer pour prévenir et éviter les crises ? Car la légitimité d’un élu (Président de la République, Maire, etc.) n’est pas supérieure à l’Intérêt Général de la nation, d’une Collectivité ou Communauté d’un Etat donné.

Le Protocole additionnel sur la bonne gouvernance de la CEDEAO, comme le Conseil de Paix et de Sécurité de l’U.A. sont à adapter aux besoins des populations africaines : Créer une Unité Africaine des peuples pour effacer l’image d’une Afrique de corporation des Chefs d’Etat déconnectés des réalités du continent ; « Chaque pays vote sa constitution », selon Jean-Claude Brou, Président de la Commission de la CEDEAO. Eviter ainsi, des changements constitutionnels non appropriés, des élections non inclusives, non démocratiques et transparentes… De telles situations sont sources de frustrations, et tôt ou tard, engendrent des conflits aux conséquences imprévisibles pour la nation considérée et susceptibles de freiner l’intégration africaine.

L’Afrique devrait changer ses stratégies de développement et de gestion des souverainetés nationales, en pratiquant une gouvernance publique de compassion et d’amour : ce principe divin permettra aux africains de faire des prouesses. Parce que le regard de miséricorde de Jésus, Homme et Dieu, change tout, transforme tout, même ce qui est humainement impossible.

Sylvestre T. & Crespin N.

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