4ème congrès ordinaire de la CGTB : Des militants dénoncent des irrégularités à exigent la reprise des travaux

Après le 4ème congrès ordinaire du mouvement syndical, des voix s’élèvent et contestent le nouveau bureau élu. Face à la presse hier à Cotonou, des protestataires réunis au sein du comité pour la restauration de l’ordre statutaire à la CGTB ont étalé les raisons de leur colère. Dans la déclaration lue à la presse, Jean-Luc HOUENOU, porte-parole du comité parle de passage en force lors des assises du 16 décembre dernier par le secrétaire général Moudassirou BACHABI et les siens, en dehors et au mépris des textes qui régissent le fonctionnement de l’organisation. Le comité exige donc la reprise pure et simple dudit congrès.

(LIRE LEUR DECLARATION)

Jean-Luc HOUENOU, porte-parole du comité pour la restauration de l’ordre statutaire à la CGTB

Déclaration au sujet du quatrième congrès ordinaire

Le 16 Décembre 2021 s’est tenu à Cotonou, dans un contexte de division et d’impréparation, le 4e congrès ordinaire de la CGTB. La violation des textes et le défaut de consensus qui caractérisaient cette importante assise de l’organisation ont conduit à la mise sur pied d’un bureau illégale et illégitime. Il s’en est suivi la création du comité pour la restauration de l’ordre statutaire à la CGTB. Au lendemain dudit congrès, le comité a procédé à l’analyse la situation et fait la déclaration qui suit :

 

  • Du climat nauséabond d’avant congrès

Au lendemain du congrès de Décembre 2016 la gouvernance BACHABI Moudassirou a été la plus exécrable. Elle était caractérisée entre autres par une guerre de leadership, une gestion solitaire des affaires courantes et de multiples malversations financières.

  • La guerre de leadership

De 2017 à 2020, la CGTB était bipolarisée. La guerre de leadership entre le SG BACHABI et son 1er adjoint avait conduit la confédération dans une crise sans précédent avec en toile de fond, les désignations au CES, à la CNSS et dans le comité de gestion des fonds des organisations syndicales (COGEFOS). Finalement les deux responsables en quêté des positions juteuses ont pu atteindre les objectifs, objets de leur combat hypocrite : l’un s’est désigné au CES et l’autre a atterrit à la CNSS après un deuxième séjour au COGEFOS. Seule la CGTB a perdu car le climat de suspicion et de méfiance réciproque né de cette guerre d’intérêt a été entretenu par le camarade BACHABI et a conduit à la parodie de congrès du 16 décembre 2021

  • La malversation financière et autres gâchis financiers

en 2017, à la sa prise de fonction, le SG BACHABI, Moudassirou, sans l’avis du SEN a procédé à la rupture du contrat d’un employé de la confédération qui a totalisé plus d’une quinzaine d’années dans les liens contractuels. Il s’en est suivi un procès à l’issue duquel la CGTB a été condamnée à payer plusieurs millions à l’employée abusivement licenciée. C’était le début du gaspillage des ressources de la confédération. Au-delà même du gâchis financier, l’issue de ce procès était un camouflet pour la CGTB qui disposait pourtant d’un centre d’assistance juridique aux salariés.

Le gâchis s’est poursuivi avec le détournement de la somme de deux millions cinq cent mille francs (2.500.000F CFA) par le camarade BACHABI Moudassirou. En effet, selon ses dires à la réunion de crise des 3 et 4 juin 2019, le camarade BACHABI déclarait que déférant aux plaintes  de ses adjoints qui estiment n’avoir aucun avantage particulier malgré leur présence permanente dans la maison, il a ordonné aux fins de partage, entre les adjoints, le Trésorier  Général et lui de la somme de 2.500.000F. Le chèque fut signé et le retrait opéré par l’un des adjoints. Mais, accusé immédiatement de détournement par le SEN, il s’était confondu en excuses.

Cet aveu avait révolté plus d’un et a donné à la réunion toute autre tournure : supplications, pardon, prières, tout était au rendez-vous pour échapper à la suspension dans un contexte  où les désignations au CES étaient imminentes.

Finalement cette réunion extraordinaire démarrée le 03 juin 2019 à 13h s’est achevée le 04 juin à 5h 35 minutes avec le vote à l’encontre du SG BACHABI et de son trésorier général de la sanction Avertissement.

Il convient de souligner qu’au lendemain de cette sanction infligée au camarade BACHABI Moudassirou, d’autres agissements non moins graves émanant de lui avaient conduit à la réunion extraordinaire du 26 juin 2019 au cours de laquelle il a été suspendu de ses fonctions de Secrétaire Général Confédéral.

Mais après intervention des aînés et le constat de l’imminence des élections professionnelles, la levée de suspension est intervenue plus tôt.

  • De l’impréparation du congrès

Il est véritablement étonnant qu’un congrès organisé après un tel feuilleton ne se résume qu’à la désignation d’un nouvel exécutif.

Ce congrès devrait être une occasion pour :

  • Analyser les difficultés de la confédération et proposer des solutions
  • Proposer des stratégies de remobilisation visant à améliorer le taux de la confédération aux élections professionnelles de 2026
  • Rédiger ou actualiser le cahier de revendications
  • Définir les objectifs de syndicalisation
  • Elaborer et valider le plan d’action de la confédération pour l’année 2022.
  • Faire des recommandations.

Mais tel ne fut pas le cas. Les travaux en commission n’étaient pas les bienvenus. Il fallait tout simplement présenter aux congressistes le nouvel exécutif qui confirme le plan du camarade BACHABI. Tout porte à croire que les prochaines élections professionnelles n’intéressent pas le camarade BACHABI. Certainement que l’objectif visé par le camarade BACHABI est de courtiser les partenaires tels que CNV, solidarité mondiale, CSI Afrique etc., leur vendre une hypothétique harmonie et démocratie interne à la CGTB afin de les tondre.

 

  • Des irrégularités du congrès.

Plusieurs irrégularités ont émaillé le 4e congrès de la CGTB dans le fond et dans la formes. Même si certaines paraissent banales, d’autres sont des plus inimaginables Deux cas retiendront notre attention au cours de la présente déclaration :

  • Désignation singulière de la commission de candidature.

Selon l’article 17 du Règlement Intérieur, « une commission de candidature mise en place par le SEN reçoit les candidatures et après étude, propose une liste consensuelle à l’approbation des congressistes ».

Il apparaît clairement que le choix des membres de la commission de candidature est du ressort du SEN. Malheureusement tel n’a pas été le cas : les membres de cette commission n’ont été connus qu’au cours les travaux du congrès. Les membres du SEN qui, selon les textes, devraient les désigner les ont vus (en cette qualité) pour la première fois au cours des travaux du congrès.

Aussi faudrait-il souligner que cette commission malicieusement imposée au SEN et par finir au congrès est composée essentiellement des proches du SG BACHABI Moudassirou.

Il s’agit là d’une violation grave des textes, dans le but de déstabilisation de la CHTB, confédération fruit de nos multiples sacrifices.

  • Désignation d’un non congressiste comme président du présidium.

L’article 6 des statuts de la CGTB indique très clairement ceux qui peuvent prendre part au congrès avec voix délibérative. Cette disposition exclut observateurs et invités. L’article 15 du règlement intérieur ajoute que les invités et observateurs ne sont ni électeurs ni éligibles.

Malgré ces dispositions statutaires et règlementaires assez limpides, le camarade BACHABI Moudassirou a opéré un deuxième hold up : imposer un observateur non congressiste comme président du présidium au mépris des textes. Curieusement, c’est le même qui, quelques jours plus tôt était imposé par le SG BACHABI comme président de la commission de candidature qu’il revient imposer comme président du présidium du congrès. Une deuxième illégalité qui confirme à n’en point douter la farouche détermination du SG BACHABI Moudassirou à détruire une confédération qui lui a pourtant tout donné.

Même si ce président imposé à toutes les étapes du congrès n’est pas un inconnu de la CGTB, l’irrégularité constante qui caractérise sa désignation, couplée de ses liens trop poussés avec le camarade BACHABI ne laissaient présager d’aucun bureau consensuel à l’issue du 4e congrès.

 

  • DU BUREAU DIT CONSENSUEL

L’adjectif consensuel vient du latin consensus qui signifie accord, adhésion. Un bureau consensuel est celui qui repose sur un consensus, qui satisfait plus ou moins tout le monde. Il doit contenir indifféremment toutes les parties.

En optant pour ce mode de désignation depuis 2016, la CGTB entend anticiper sur les crises récurrentes consécutives aux scrutins de listes. Aucune organisation sociale ne peut atteindre ses objectifs si, à l’issue d’un congrès, une liste en compétition  gagne tous les postes de l’exécutif.

Cette innovation introduite en 2016 dans les textes fondamentaux de la CGTB sous la bienveillante attention du camarade Pascal TODJINOU était le point de départ d’une CGTB plus unie, plus forte et plus compétitive. D’ailleurs l’expérience de 2016  avait accouché d’un exécutif consensuel intégrant toutes les parties à la compétition. C’était sous le leadership éclairé du camarade TODJINOU.

En 2021, cinq ans donc après cette heureuse expérience, le bureau dit consensuel sorti de la commission KISSI Codjo Michel :

 

  • Ecarte systématiquement :
  • tous les membres du SEN qui, après l’aveu, de détournement des 2.500.000F des comptes de la CGTB avaient voté à son encontre la sanction
  • tous les membres du SEN ceux qui, à la réunion extraordinaire du 26 juin 2019 avaient suspendu le camarade BACHABI de son poste de secrétaire général.
  • tous les membres du SEN qui après la levée de suspension du camarade BACHABI ne sont pas repartis, malgré sa réputation douteuse, s’acoquiner à lui.
  • tous les membres du SEN dont l’indifférence au cours de la crise de 2019, ne permettait pas de les situer dans un camp.
  • Et maintient dans le bureau dit consensuel :
  • tous les membres du SEN qui, malgré l’aveu dans la nuit du 03 juin 2019 par le camarade BACHABI de détournement de 2.500.000F l’avaient farouchement soutenu ;
  • tous les membres du SEN, qui devant les multiples malversations financières couplées des incongruités de la gestion des ressources humaines du camarade BACHABI, s’étaient abstenus de voter une sanction contre lui mais se nourrissaient de l’espoir qu’il améliorera ses pratiques et sa gouvernance.

Voilà en résumé les critères supposés objectifs qui ont gouverné les travaux de la commission KISSI, en particulier le maintien ou non des membres du SEN dans le nouvel exécutif.

Quand on n’a pas soutenu BACHABI dans la gabegie financière, quand on n’a pas couvert les incongruités de sa gestion d’un voile de virginité, quand on n’a pas chanté et dansé les louanges de BACHABI, on ne mérite pas de rester dans le nouvel exécutif.

C’est ce qui est fait de l’héritage laissée par le brave TODJINOU.

Il y a donc bien de raison de s’inquiéter sur le devenir de la CGTB

 

  • LES CRAINTES POUR LE DEVENIR DE LA CGTB

Il y a bien de raison de s’inquiéter sur le devenir de la CGTB

  • le SG BACHABI, sans crainte aucune, avoue au cours d’une réunion du SEN avoir ordonné le retrait des comptes de la CGTB, d’une somme de 2 500 000F aux fins de partage entre ses adjoints, le trésorier général et lui puis écope d’un avertissement.
  • des années après, il n’a pas pu rembourser les fonds détournés. Mais déclare la guerre aux membres du SEN, devant qui, il a demandé pardon durant toute la nuit du 03 au 04 juin 2019 et pris un engagement de bonne conduite. Ceux qui devant ses gémissements à peines voilés lui ont infligé un avertissement en lieu et place d’une suspension couplée d’une poursuite devant la justice sont devenus pour lui des bêtes à abattre.
  • pendant les élections professionnelles, aucun budget n’a été élaboré et validé par le SEN. Et jusqu’au dernier congrès aucun membre du SEN n’a su combien la préparation et l’organisation des élections professionnelles ont coûté à la CGTB. Tout ce que l’on sait, c’est que le SG BACHABI et à sa suite deux autres membres du SEN (qui chantent et dansent ses louanges) se sont promenés dans le Bénin avec plusieurs millions de Francs.

Au regard de tout ce qui précède, il apparaître clairement que le SG BACHABI a visiblement du mal à résister  devant le bien public.

En procédant par malice et avec la complicité malheureuse d’un aîné dont le nom devait normalement inspirer confiance à l’isolement de toutes voix discordantes, le SG BACHABI veut avoir les codées franche pour poursuivre et accélérer l’œuvre criminelle de détournement et de pillage des ressources de la confédéré et tondre les partenaires qui annoncent déjà la reprise prochaine de leur coopération avec la CGTB.

  • Si près d’un million de francs CFA (selon leurs dires) ont été engloutis dans la réparation du Minibus de la CGTB avant d’être mis en reforme et céder à 800 000F, il y a bien de raison de s’inquiéter sur le soit prochain qui sera réservé aux biens de la confédération.

Il ne serait donc pas surprenant à cette allure d’entendre dire bientôt :

  • que CAB-Auto-Moto, garage hautement équipé appartenant à la CGTB est devenir improductif et cédé.
  • que les fermes agricoles de la CGTB situées dans les communes du plateau ont été morales et vendus.

Il est donc incontestable que les problèmes de la CGTB ont pour cause : violation des textes, mauvaise gouvernance et gestion l’obscure et hasardeuse des finances de la confédération.

 

  • DES PERSPECTIVES

Face à ce tableau suffisamment sombre couplé de l’issue malheureuse du 4e congrès ordinaire de la confédération le comité :

  • dénonce :
  • le détournement des ressources de la confédération par le SG BACHABI Moudassirou,
  • les irrégularités monstrueuses ayant émaillé le 4e congrès de la CGTB,
  • conteste la légalité et la légitimité du SEN qui en est issu défaut de consensus et violation flagrante des textes.
  • exige la mise sur pied d’un comité de crise et l’organisation courant 1er trimestre 2022 d’un congrès extraordinaire.

 

Le comité espère que le camarade BACHABI Moudassirou prendra la mesure de cette situation malheureuse créée et entretenue par lui et parer au plus pressé pour sortir notre confédération de l’abîme.

Dans tous les cas, tout en observant l’évolution de la situation, le comité se réserve le droit d’exercer en son temps les voies de recours qui lui sont offertes.

 

Fait à Cotonou, le 17 / 12 / 2021

Pour le collectif

 

HOUENOU Jean-Luc

 

 

 

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