Dans une déclaration face à la persistance de l’imposition de la vaccination aux travailleurs et au peuple béninois, le SG de la COSI BENIN dénonce et condamne la mesure puis invite le gouvernement à :Mettre fin aux intimidations et acharnements contre les travailleurs et le peuple béninois et punir leurs auteurs ; Privilégier le dialogue et poursuivre la sensibilisation des travailleurs et du peuple afin que nos concitoyens aillent se faire vacciner librement, sans aucune contrainte ou pression ; Rendre gratuits les tests de dépistage de l’infection à la COVID-19; et à Continuer la sensibilisation pour le respect strict des mesures barrières.
CONFÉDÉRATION DES ORGANISATIONS SYNDICALES INDÉPENDANTES DU BÉNIN (COSI-BÉNIN)
Déclaration face à la persistance de l’imposition de la vaccination aux travailleurs et au peuple béninois
Il nous est revenu avec insistance que depuis le mercredi 20 octobre 2021, les responsables de presque tous les services publics de notre pays conditionnent l’accès aux locaux abritant les structures qu’ils dirigent à la présentation de la preuve de vaccination contre la COVID – 19 ou du résultat négatif du test PCR datant de moins de 48 heures. Ainsi, des milliers de travailleurs des ministères, des hôpitaux et centres de santé, des préfectures, des mairies et plusieurs autres structures publiques sont:
interdits d’accès à leurs lieux de travail ;
recensés et menacés de suspension de salaire, de licenciement et de privation d’autres avantages par les responsables qui dirigent les structures centrales et déconcentrées de l’Etat ;
privés des documents administratifs qu’ils demandent pour différents usages ou des congés qui leurs sont dus, si la preuve de la vaccination anti-COVID-19 n’était pas jointe à leurs demandes.
Ces agissements observés dans les services publics sont d’une époque révolue. Ils violent le droit de travail aussi bien au plan national qu’international. C’est pourquoi il faut y mettre immédiatement fin.
Par ailleurs, les populations qui croupissent déjà dans la misère à cause de la mauvaise gouvernance de notre pays par les régimes qui se sont succédés à sa tête, sont interdits d’accès aux locaux des services publics. On note un acharnement contre ces populations qui sont privées de différents actes administratifs que les mairies, les préfectures, les directions techniques et déconcentrées de l’Etat doivent leur délivrer. Il n’est plus possible aux personnes non vaccinées d’obtenir, et ce, dans plusieurs mairies de notre pays, des pièces de l’état civil telles que l’acte de naissance, la carte d’identité nationale et autres. La conséquence de cet acharnement contre le peuple est le ralentissement des activités économiques dans le pays, la chute drastique des recettes publiques et l’accroissement de la misère des populations.
En décidant de conditionner l’accès aux services publics à la présentation de preuve de vaccination ou de résultat négatif au test PCR datant de moins de 48 heures par les travailleurs et les populations, le conseil des ministres, en sa séance du mercredi 20 octobre 2021, viole de façon flagrante les dispositions législatives et réglementaires de notre pays. Il nous paraît important de rappeler quelques-unes de ces dispositions violées par le conseil des ministres à travers sa décision. Il s’agit de:
L’article 15 de la constitution qui stipule que : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité et à l’intégrité de sa personne »
L’article 6 de la loi n°2020-37 du 03 février 2021, portant protection de la santé des personnes en République du Bénin qui stipule que : « Toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé. La personne malade a le droit :
au respect de sa vie privée et de sa dignité
à l’information et au respect de la confidentialité
à l’expression de sa volonté, notamment par rapport au choix du médecin, à la participation à la décision médicale, au soulagement de la douleur. »
L’article 7 de la loi n°2020-37 du 03 février 2021 qui précise clairement que tout patient a le droit d’accepter ou de refuser un acte médical ou l’application d’un acte médical.
La COSI-BENIN, par la présente déclaration, dénonce et condamne l’imposition de la vaccination anti-COVID-19 aux travailleurs et au peuple puis invite le gouvernement à :
Mettre fin aux intimidations et acharnements contre les travailleurs et le peuple béninois et punir leurs auteurs ;
Privilégier le dialogue et poursuivre la sensibilisation des travailleurs et du peuple afin que nos concitoyens aillent se faire vacciner librement, sans aucune contrainte ou pression ;
Rendre gratuits les tests de dépistage de l’infection à la COVID-19;
Continuer la sensibilisation pour le respect strict des mesures barrières.
La COSI-BENIN reste attachée au respect des textes législatifs et réglementaires de notre pays et partage les peines des victimes des conséquences de l’imposition de la vaccination anti-COVID-19.
Elle espère que le gouvernement prendra la mesure de la situation et tiendra grand compte de ses propositions pour le bonheur des travailleurs, des usagers des services publics et du peuple béninois tout entier.
Fait à Cotonou, le 28 octobre 2021
Le Secrétaire Général de la COSI-BÉNIN
Noël CHADARE