Ce jeudi 24 octobre 2024, les députés de la 9ème législature de l’Assemblée nationale du Bénin ont fait leur rentrée. Lors de l’ouverture de cette deuxième session ordinaire de l’année, le Président de l’Assemblée, Louis Gbèhounou Vlavonou, s’est exprimé sur la tentative présumée de coup d’État qui alimente les débats depuis plusieurs semaines dans le pays. Il a exhorté ses collègues à la retenue et au respect des principes constitutionnels, en particulier celui de la séparation des pouvoirs, en attendant que la justice se prononce.
Avant d’aborder cette question brûlante, le Président Vlavonou a tenu à rendre grâce à Dieu, rappelant l’importance de la foi dans la gestion des affaires publiques et la préservation de la paix. Il a évoqué la protection divine dont bénéficie le pays, notamment depuis la conférence nationale de 1990, qui a marqué le début du processus démocratique au Bénin. « Qui parmi nous n’a pas ressenti une certaine frayeur en apprenant, par la voix du procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), qu’un complot contre la sûreté de l’État était en préparation ? », a-t-il lancé, soulignant la gravité de l’accusation et les conséquences dramatiques que cela aurait pu avoir pour les institutions de la République, y compris l’Assemblée nationale.
Poursuivant son discours, le Président a rappelé que, selon les informations disponibles, ce projet de coup d’État aurait pu entraîner la dissolution du Parlement et l’arrestation de son président. Toutefois, il a exprimé sa reconnaissance au Tout-Puissant pour avoir épargné le pays de ce chaos.
En conclusion, le Président Vlavonou a insisté sur la nécessité de laisser la justice faire son travail sans interférence. « Ce dossier relève exclusivement du judiciaire », a-t-il déclaré, en rappelant l’article 17 de la Constitution qui garantit la présomption d’innocence à toute personne accusée jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée dans un procès équitable. Il a donc appelé à éviter toute ingérence parlementaire, en soulignant que la séparation des pouvoirs doit être scrupuleusement respectée pour garantir un traitement impartial de cette affaire.
L’appel du Président de l’Assemblée nationale vise à calmer les passions et à préserver l’État de droit dans cette période sensible, alors que les enquêtes se poursuivent.
Rafiou Lawal
