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Bénin/7ème mandature de la HAAC : Dr Jeanne AGNILA MEDAGBE jette son regard de spécialiste et parle de «Guépards de la presse »

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« Il me parait impérieux que les professionnels de la presse toutes tendances confondues sachent pour qui voter », estime-t-elle.

Depuis quelques jours, votre journal s’est fait le devoir de se rapprocher de Docteure Jeanne AGNILA MEDAGBE, consultante, experte et spécialiste du Droit des médias, afin de recueillir son point de vue sur les grands enjeux de la prochaine mandature de la Haac.

 

Lire la substance de ses propos

 

« La haute autorité de l’audiovisuel et de la communication est lun des acquis fondamentaux de notre démocratie, si chèrement acquise. Elle doit son existence à notre constitution de 1990 qui d’ailleurs en précise les fondements et sa raison d’être, notamment en son article 24 qui dispose : « La liberté de la presse est reconnue et garantie par l’État. Elle est protégée par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication dans les conditions fixées par une loi organique ». On en déduit que la Haac est un outil de mise en œuvre des principes démocratiques afférents à l’expression via les médias. Elle mérite donc sa place dans la sphère des institutions de l’État. On peut néanmoins questionner son fonctionnement et les missions si fondamentales et essentielles qui lui sont assignées, avant de nous appesantir sur les qualités intrinsèques de tout conseiller à la Haac.

 

Quid des missions?

D’entrée de jeu, je me permets de féliciter la mandature finissante, la 6ème et de remercier le Président sortant de cette institution Rémi Prosper Moretti pour le travail abattu. Je crois qu’ils n’ont pas vraiment démérité, quoi qu’aucune œuvre humaine ne soit parfaite. C’est dire qu’il y a néanmoins à redire. L’objectif n’étant pas de faire le procès de la mandature finissante mais de rappeler les missions de la Haac, je vais donc vous épargner de mon avis.

 

Les missions de l’autorité administrative indépendante qu’est censée être la Haac sont énormes. Elles découlent de la loi organique régissant l’institution et de la constitution. Il en ressort essentiellement que la Haac a pour attributions :

-D’assurer et de garantir la liberté de la presse;

-De veiller au respect de la déontologie et à l’accès équitable des partis politiques, des associations et des citoyens aux moyens officiels d’information et de communication;

-De garantir l’utilisation appropriée des médias par les institutions de la république.

 

Ces missions essentielles desquelles découlent plusieurs autres, requièrent de la part des conseillers, une certaine attitude et des atouts comportementaux.

 

Quid des défis et qualités des conseillers?

Etre conseiller à la Haac n’est pas une banalité, mais une mission républicaine et démocratique.

C’est vrai, la sixième mandature fait ses valises et la course effrénée a commencé au niveau des journalistes en vue de la désignation de leurs représentants. Sauf qu’il ne faut pas oublier qu’avec la réforme de 2022, le mandat desdits conseillers est désormais de cinq ans renouvelable une fois. Tout est donc encore possible !

 

Le Président de la République et certainement l’Assemblée nationale réfléchissent déjà aux propositions à effectuer. Car, en vertu de l’article 17 de la loi organique de la Haac, le Président de la République désigne trois (03) membres, l’Assemblée nationale également trois (03) membres puis trois (03) représentants de la presse dont deux journalistes et un technicien.

En attendant le 9 juin 2024, date à laquelle nous connaîtront les trois représentants des professionnels des médias, dans cette auguste institution, il est important de rappeler que c’est bien cette mandature qui va gérer les élections générales de 2026. Ces élections générales de 2026, tel que nous le sentons seront les premières au Bénin et elles seront d’une rudesse particulière au vu des grands enjeux qu’elles présentent.

 

En effet, ce sera pour la première fois que le Bénin ira aux élections avec les modifications apportées au code électoral voté par L’Assemblée Nationale et qui suscite assez de controverses. Si ce code est qualifié de crisogène par les partis de l’opposition, il est le bienvenu pour la mouvance qui affirme qu’il arrêtera la transhumance politique et le vagabondage. Ce nouveau code bouleverse sans nul doute les donnes et nous présente un tout autre schéma politique. De ce fait, la 7ème mandature de la Haac aura fort à faire pour gérer de façon professionnelle la période de la précampagne, de la campagne, et de l’après campagne de ces élections générales. La tâche sera ardue, nécessitant un grand professionnalisme, un sens élevé de responsabilité, de probité, car élections générales supposent, élections communales, législatives et Présidentielles.

Que dire de l’élection des trois (03) représentants des professionnels des médias?

Il me parait impérieux que les professionnels de la presse toutes tendances confondues sachent pour qui voter. Il est un devoir pour les électeurs de jauger la capacité des prochains représentants à faire face à toutes sortes de pressions. Il leur faudra voter pour des Guépards de la presse, prêts à représenter dignement les médias, capables de faire honneur à l’institution et d’éviter au Bénin des troubles post-électoraux.

S’agissant des six autres conseillers, les institutions de la république, en charge de les désigner y veilleront assurément.

Passée l’étape de la désignation, les conseillers de la septième mandature mériteraient d’être outillés pour faire face aux multiples enjeux. Ceci ne fera que les armer pour une meilleure mise en œuvre de leur cahier de charge déjà complexe »

Coll externe

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