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Drame du match Bénin-Sénégal au stade GMK : Encore des commissions croque-morts ? 

(Quid des résultats de la commission d’enquête du drame de Dassa-Zoumé?) 

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A l’occasion du match Bénin-Sénégal comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations Côte-d’Ivoire 2023, le samedi 17 juin 2023, le Bénin a enregistré un drame meurtrier au terme de la confrontation. On pointe d’un doigt accusateur des bousculades ayant occasionné deux décès et des blessés graves. Aussitôt, le Ministre des sports en réaction a mis sur pied une commission d’enquête pour situer les responsabilités. C’est par note de service N°002/06/23 en date du lundi 19 juin 2023. On y lit : « A la suite des évènements survenus le samedi 17 juin 2023 lors du match Bénin vs Sénégal ayant occasionné plusieurs cas d’épanouissement, le décès de deux de nos concitoyens d’une part, et à la récurrence des difficultés liées à la gestion des flux humains lors des matchs internationaux d’autre part, le ministre des sports met en place une commission d’enquête administrative chargée de faire toute la lumière sur lesdits évènements en vue de situer les responsabilités organisationnelles ». Et cela n’aura pas suffi. Dans la même journée, la Fédération béninoise de football liée au ministère des sports, quoiqu’autonome, a, elle aussi, mis sur pied une commission d’enquête administrative aux mêmes fins. Alors que celle du ministère compte 05 personnes, celle de la FBF en compte 07. C’est ainsi douze personnes qui iront au front chacun dans son camp. Considérant que ces commissions ont besoin d’un budget de fonctionnement, on ne doute plus que qu’elle constitue de nouvelles charges créées au contribuable béninois. Ce qui dérange plus, ce n’est pas l’initiative des commissions mais leur stérilité. On se souvient encore du drame de Dassa pour lequel, une commission a été mise en place. A-t-on à ce jour les résultats du travail fait par cette commission ? A quoi ont-ils servi? Après les premières informations qui ont fait état de ce que le conducteur serait sur excès de vitesse et aurait été verbalisé à sa sortie de Parakou, quel élément nouveau la commission d’enquête également composée de cinq personnes et présidée par le Commissaire de Dassa-Zoumè, Séidou Abdel Aziz a apporté ? Aucune à ce jour. Qui sait si le drame au camp militaire de Toffo n’a pas lui aussi sa commission ? Le Bénin excelle malheureusement dans la mise sur pied de commissions qui n’apportent aucune information nouvelle et ne permet jusque-là de mieux faire. D’ailleurs, le Ministre des sports l’a reconnu dans sa note quand il soulignait la récurrence des difficultés liées à la gestion des flux humains lors des matchs internationaux. Ce drame n’est pas une première et le pays n’a jamais daigné pendre les dispositions pour y remédier. La réaction se limite à des lamentations, de supposées compassions et la mise en place de commissions qui pompent sans aucun doute les caisses de l’Etat. « Prévenir vaut mieux que guérir », dit-on et la priorité doit être à cela. Les commissions « médecins après la mort », on en a marre. Le professionnalisme doit être de mise. La mémoire des victimes mérite respect et non ces distractions et manœuvres dilatoires.  

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Rafiou Lawal 

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