Formation en langues, droit, climat…: Le Bénin déploie un programme pour renforcer les pratiques diplomatiques
Le ministère des Affaires étrangères déploie un plan ambitieux de formation pour ses agents, intégrant l’anglais, l’espagnol, le droit international et la diplomatie climatique. Objectif : doter le Bénin d’un corps diplomatique plus compétitif et polyvalent sur la scène internationale.
À l’heure où les relations internationales se complexifient, la diplomatie béninoise se dote de nouveaux outils pour affirmer sa présence dans les arènes régionales et mondiales. Le chef de la diplomatie, Olushegun Bakari, avait déjà posé les bases en janvier dernier en exigeant la maîtrise de l’anglais par tous les agents de son ministère. Il étend désormais cette exigence à d’autres compétences stratégiques, faisant de la formation un levier majeur de rayonnement. Le programme récemment validé introduit une nouveauté de taille ; l’espagnol, aux côtés de l’anglais, entre dans le cursus. Avec plus de 500 millions de locuteurs et un poids croissant dans les négociations multilatérales, la langue espagnole devient un atout dans les échanges avec l’Amérique latine et dans certaines enceintes onusiennes. Financé à hauteur de 61,271 millions de francs CFA sur le budget 2025, le plan sera confié à un cabinet spécialisé en ressources humaines agréé par le ministère du Travail et de la Fonction publique. Son contenu dépasse le cadre linguistique : les agents bénéficieront de modules en droit international, droit aérien, droit des investissements, mais aussi en diplomatie climatique, gestion de l’eau et gestion des crises migratoires. Les compétences transversales ne sont pas oubliées, avec des formations en gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), accords de libre-échange, management des services publics, protocole et organisation d’événements. Cette approche globale vise à préparer les diplomates à traiter des dossiers complexes et variés, dans un contexte de compétition accrue entre capitales africaines pour attirer investissements et partenariats. « Nous devons faire en sorte que le ministère des Affaires étrangères soit à la pointe de ce qui est envisagé pour le Bénin », avait déclaré Olushegun Bakari en janvier. L’objectif est désormais de doter le Bénin d’un appareil diplomatique capable de négocier et d’influencer sur plusieurs fronts, avec un atout supplémentaire, parler toutes les langues, au sens propre comme au figuré.
Joel Hounyè