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Transformation des systèmes alimentaires : Le FIDA mise sur les banques publiques de développement 

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Alvaro Lario, Président du FIDA, a rappelé l’importance des banques publiques de développement pour réformer des systèmes alimentaires peu durables. Leur contribution, représentant deux tiers des financements agricoles, pourrait accélérer l’accès à une alimentation nutritive pour des millions de personnes.

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À l’aube de changements majeurs dans la gestion des systèmes alimentaires mondiaux, les banques publiques de développement (BPD) se trouvent en position d’influencer cette transformation. Avec un potentiel financier estimé à 1 400 milliards d’USD par an, ces institutions détiennent les ressources nécessaires pour remodeler les pratiques agricoles globales, notamment dans les pays à faible et moyen revenu, où les défis alimentaires restent pressants. Alvaro Lario, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), a mis en lumière l’apport indispensable de ces banques à la veille du Sommet Finance en commun, prévu du 26 au 28 février au Cap, en Afrique du Sud. « À l’origine des deux tiers du financement officiel de l’agriculture, les banques publiques de développement, qui investissent dans l’agriculture du monde entier, peuvent jouer un rôle clé dans la transformation de systèmes alimentaires aujourd’hui non durables, qui exposent à la faim des millions de personnes », a-t-il déclaré. Lario insiste sur le fait que le potentiel de ces banques dépasse de loin celui de la microfinance ou de l’aide publique au développement, illustrant leur rôle central dans les efforts de durabilité, résilience et équité des systèmes alimentaires. Cependant, malgré leur importance, les petits producteurs agricoles, piliers de la production alimentaire, ne bénéficient que faiblement de ce flux financier global. En 2021, plus de trois milliards de personnes n’ont pas eu accès à une alimentation saine, tandis que quelque 730 millions souffrent de la faim. Lario pointe du doigt une contradiction : alors que ces producteurs sont essentiels pour la sécurité alimentaire, ils demeurent parmi les plus touchés par la pauvreté et la précarité. Pour remédier à cette situation, il est nécessaire de mobiliser des investissements supplémentaires estimés entre 300 et 400 milliards d’USD par an jusqu’en 2030. Pourtant, l’aide publique au développement dédiée à l’agriculture reste bloquée à seulement 4 à 6% des fonds globaux depuis vingt ans, atteignant 10,5 milliards d’USD en 2022, un chiffre bien en deçà des besoins. Le sommet Finance en commun offrira l’occasion de renforcer ces dynamiques. À cette fin, le FIDA signera un accord de collaboration avec la Development Bank of Southern Africa (DBSA) pour mobiliser des ressources supplémentaires et des expertises spécifiques. Cette initiative vise à intensifier les efforts de réduction de la pauvreté et d’adaptation climatique, en particulier en Afrique, où les besoins agricoles sont urgents et les solutions encore trop limitées. Le rôle de ces banques est donc appelé à s’amplifier, à condition que leurs actions et financements soient davantage orientés vers des systèmes alimentaires inclusifs et durables, bénéficiant en priorité à ceux qui en ont le plus besoin.

Rafiou Lawal

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