Coopération et développement : La BAD affiche un portefeuille de 1,3 milliard de dollars au Bénin
Dans une fiche d’information publiée le 19 août 2025, la Banque africaine de développement détaille ses interventions au Bénin. Croissance, agriculture, infrastructures et résilience sociale composent les axes majeurs de ce portefeuille actif couvrant 17 opérations.
Le Bénin s’impose progressivement comme l’un des terrains d’action privilégiés de la Banque africaine de développement (BAD). L’institution a dévoilé, à travers sa fiche annuelle, un portefeuille actif de 1,3 milliard de dollars réparti sur 17 projets, confirmant son implication dans des secteurs stratégiques tels que l’agriculture, l’industrialisation et les infrastructures. Sur le plan économique, la BAD relève une progression du PIB de 7,5 % en 2024, après 6,4 % en 2023. Une dynamique attribuée à la bonne tenue de l’agriculture, des services et de l’industrie. Les équilibres macroéconomiques s’en trouvent renforcés : une inflation contenue à 1,2 %, un déficit budgétaire ramené à 3 % et un déficit du compte courant réduit à 6,2 % du PIB. Des résultats que la Banque lie aux réformes structurelles et aux performances enregistrées dans la Zone économique spéciale de Glo-Djigbé (GDIZ). Le secteur agricole demeure un pilier. Entre 2020 et 2023, la production de riz est passée de 406 000 à 712 000 tonnes, tandis que le maïs a atteint 1,7 million de tonnes. L’anacarde illustre le changement d’échelle : son taux de transformation est passé de 19 % à plus de 40 %, porté par la GDIZ. En parallèle, le Projet de la vallée de l’Ouémé, financé à plus de 63 millions d’euros, accompagne 21 000 producteurs dans 14 localités.
Côté infrastructures, la BAD met en avant la première phase de la GDIZ, qui a déjà attiré 31 industries pour un investissement de 1,4 milliard de dollars et créé plus de 6 700 emplois directs. L’accès à l’électricité, en hausse de 36,5 % en 2020 à près de 40 % en 2023, illustre également les progrès enregistrés. Les investissements routiers réduisent les temps de trajet et renforcent la connectivité régionale, tandis que les programmes sociaux contribuent à faire reculer la pauvreté, passée de 38,5 % en 2019 à 36,2 % en 2022. La fiche met aussi en avant le volet climatique, avec des projets d’assainissement, de protection côtière et d’approvisionnement en eau. Mais elle rappelle un besoin annuel de 2,43 milliards de dollars pour financer la transformation structurelle et la résilience. Les priorités de la Banque s’inscrivent dans le Programme d’action du gouvernement 2021-2026 et dans le Document de stratégie pays 2022-2026. À travers ses financements et son accompagnement technique, la BAD entend consolider la position du Bénin comme hub régional, en phase avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Rafiou Lawal
