À fin juillet 2025, le Bénin affiche un taux de réalisation de 86 % de ses prévisions d’emblavures pour la campagne cotonnière. Si la performance reste solide, elle traduit toutefois une baisse par rapport à la saison précédente.
La campagne cotonnière 2025/2026 avance à grands pas au Bénin. Selon les données publiées par le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-PICA), le pays a déjà mis en culture 515 895 hectares à la date du 31 juillet, soit 86 % des 600 000 hectares prévus. Un résultat en léger recul de 5,4 % par rapport à la même période de la campagne précédente. Les chiffres révèlent que le mois de juillet a été particulièrement déterminant dans le rythme des semis, avec 29 % des emblavures réalisées sur cette seule période. À fin juin, les superficies cultivées ne s’élevaient encore qu’à 368 374 hectares. Dans la sous-région, les tendances restent contrastées. Le Mali, principal concurrent du Bénin, totalise 626 281 hectares emblavés, soit 93,2 % des prévisions, malgré une baisse de 9,8 % par rapport à l’exercice précédent. Le Sénégal tire son épingle du jeu en dépassant ses objectifs avec 21 623 hectares, soit 101,8 % des prévisions. À l’opposé, le Togo enregistre le taux le plus faible avec seulement 66 % des superficies prévues mises en culture. Le bulletin du PR-PICA met en avant plusieurs contraintes expliquant ces écarts. La pluviométrie insuffisante apparaît comme le facteur commun à l’ensemble des pays membres. Des causes spécifiques s’ajoutent : au Burkina Faso, l’insécurité a perturbé certaines zones de production, entraînant l’arrêt des activités de la société SOCOMA ; au Mali, les retards dans la livraison des intrants ont freiné les opérations de semis. Au Sénégal, la dynamique est restée conforme au calendrier agricole national, avec 54 % des emblavures réalisées au mois de juillet. Comparativement à la campagne 2024/2025, la tendance générale est marquée par une baisse des superficies cultivées, excepté au Burkina Faso (+11,5 %) et au Sénégal (+67,2 %). Sur les trois dernières campagnes, une régression annuelle des emblavures est observée au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Tchad et au Togo. Ainsi, si le Bénin conserve une position solide dans la filière, la progression des emblavures reste soumise aux aléas climatiques et logistiques, facteurs qui reconfigurent chaque année la compétition dans l’espace cotonnier ouest-africain.
Angelo DOWINHAN
