Développement du commerce agro-alimentaire au Bénin: WiLDAF-Bénin outille les femmes commerçantes transfrontalières sur leurs droits et obligations
L’hôtel No stress à Grand-Popo sert de cadre depuis ce mardi 24 et ce jusqu’au vendredi 27 juin 2025 à un atelier d’information et de formation des commerçantes transfrontalières et des femmes entrepreneures dans le domaine agro-alimentaire sur les droits et obligations en matière de commerce/les évolutions des politiques en vigueur/les règles et réglementations commerciales et en techniques de plaidoyer. Cette activité s’inscrit dans le cadre du projet « Appui à l’autonomisation et réduction des inégalités de genre dans le commerce transfrontalier des produits agro-alimentaires aux frontières Bénin-Togo et Togo-Ghana » initié par le WiLDAF-Afrique de l’Ouest en contribution au programme Ecowas Agricultural Trade (EAT), financé par la GIZ en collaboration avec la CEDEAO.
En Afrique de l’Ouest, les femmes commerçantes se consacrent principalement au commerce de produits agroalimentaires le long des corridors commerciaux. Elles représentent 60 à 90 % de la vie marchande. Cependant, malgré le rôle essentiel qu’elles jouent, les femmes commerçantes sont confrontées à l’inaccessibilité aux informations sur les opportunités commerciales et les accords régionaux de commerce, due au manque de vulgarisation et à l’indisponibilité des renseignements sur les lois et procédures du commerce transfrontalier dans les langues accessibles aux femmes. Outre cela, elles sont aussi victimes des tracasseries administratives, ce qui représente une difficulté supplémentaire pour elles. Cette situation entraîne la mévente, voire la péremption de leurs produits, ce qui contribue au gaspillage alimentaire et aggrave leur endettement. C’est conscient de ces difficultés que le réseau WiLDAF-Bénin organise en collaboration avec WiLDAF Afrique de l’Ouest cet atelier qui vise à contribuer à l’autonomisation des femmes commerçantes et entrepreneures dans le secteur agro-alimentaire transfrontalier, en leur fournissant des connaissances, des compétences et des outils essentiels pour défendre leurs droits, mieux comprendre la réglementation du commerce régional, et agir en tant qu’actrices de changement dans leurs communautés et espaces économiques. En un mot, il entend informer les participantes sur leurs droits et obligations en matière de commerce transfrontalier d’une part et présenter les principales lois, politiques et règlements encadrant le commerce transfrontalier en Afrique de l’Ouest en particulier au Bénin d’autre part. Au cours des travaux, les participants auront droit à des communications sur des thématiques telles que les droits sociaux et économiques des femmes commerçantes ; la lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) ; les réglementations en matière de commerce transfrontalier ; les opportunités d’accès au fonds de la CEDEAO et enfin sur les droits spécifiques des femmes commerçantes transfrontalières.
Dans mot de bienvenue, la Coordonnatrice nationale du réseau WiLDAF-Bénin Ahouéfa Françoise SOSSOU AGBAHOLOU a souligné que si les femmes sont informées, formées et organisées, elles deviennent des piliers de développement économique et social, non seulement pour leurs familles, mais aussi pour leurs communautés et pour le Bénin tout entier. A cet effet, elle les invite à participer activement, à poser des questions, à partager leurs expériences, et à saisir cette opportunité pour renforcer leur position de femmes leaders, commerçantes et bâtisseuses de ponts entre les frontières. Mme SOSSOU AGBAHOLOU a pour finir, exprimé sa profonde gratitude à la GIZ, dont le soutien financier a rendu possible la tenue de cet événement et la mise en œuvre des différentes activités du projet mais également au WiLDAF Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO), pour son appui technique de qualité tout au long du processus.
Ouvrant les travaux, la Secrétaire Exécutive (SE) de la Mairie de Grand-Popo, Cyrillia YEBE représentant le Maire, a indiqué que la commune de Grand-Popo accorde une attention particulière à la promotion de l’autonomisation économique des femmes. Raison pour laquelle, dans son Plan de Développement Communal (PDC), plusieurs actions concrètes ont été inscrites en faveur des femmes. Elle a par ailleurs, précisé que le développement local ne peut être effectif que si les femmes, qui sont des piliers de nos économies locales, sont pleinement outillées, valorisées et soutenues. C’est pourquoi, elle se réjouit de cette initiative portée avec l’appui des Partenaires techniques et financiers, et mise en œuvre avec l’accompagnement des organisations de la société civile, pour créer un environnement favorable à l’épanouissement des femmes commerçantes. « Je réitère l’engagement de la commune de Grand-Popo à poursuivre les efforts de collaboration, de facilitation et de mobilisation autour de toutes les actions en faveur des femmes », a-t-elle conclu.
C.N