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Comore – Fonds de la diaspora : Une économie sous perfusion dénoncée par le RIDJA-PACTEF

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Ce 23 juin, alors que les autorités comoriennes s’enorgueillissent de faire des transferts de la diaspora un « levier de développement » représentant 23 % du PIB, le Rassemblement pour l’Initiative de la Démocratie et la Justice en Afrique (RIDJA-PACTEF), par la voix de son président Me Saïd Larifou, dénonce une propagande d’État masquant l’agonie d’une économie « gangrenée par la corruption, l’arbitraire et la prédation ».

À travers un communiqué au ton incisif, le RIDJA-PACTEF démonte point par point l’illusion entretenue par le régime d’Azali Assoumani, mettant en lumière ce qu’il qualifie de faillite économique et morale de l’État comorien.

 

Des transferts de la diaspora présentés comme un miracle économique.

Le gouvernement comorien, relayé par La Gazette des Comores, a mis en avant ce 23 juin un slogan prometteur : « Transformer 23 % du PIB en levier de développement ». Mais pour le RIDJA-PACTEF, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tentative désespérée de maquiller une réalité accablante : l’État comorien vit sous perfusion, dépendant des envois d’argent de la diaspora et de l’aide internationale, sans structure économique propre ni vision d’avenir. « Ce que le régime vend comme une force est en réalité le symptôme de son échec systémique », déplore Me Larifou.

 

Un modèle de mendicité institutionnalisée

Le communiqué va plus loin, en dénonçant une économie de la dépendance soigneusement orchestrée. En l’absence d’une politique industrielle, agricole ou d’innovation sérieuse, les Comores, selon le RIDJA, vivent essentiellement de l’argent envoyé par ceux qui ont fui la misère et la répression. Les accusations sont graves : le régime aurait sciemment brisé toute dynamique économique locale, étouffant les initiatives privées, et transformé les citoyens comoriens en assistés structurels, dépendants des transferts familiaux de l’étranger.

 

Des fonds publics détournés, une élite prédatrice

Dans un réquisitoire sans appel, le RIDJA accuse les plus hautes sphères du pouvoir, le colonel Azali Assoumani, sa famille et ses proches, d’avoir pillé les aides internationales : fonds post-cyclone, aides COVID-19, prêts du FMI, financements de la Banque mondiale ou de l’AFD. Ces ressources, censées relever le pays, auraient été détournées, placées dans des paradis fiscaux ou absorbées par des projets fictifs. Pendant ce temps, les réalités de terrain sont criantes : des hôpitaux sans médicaments, des écoles délabrées, une jeunesse désœuvrée et une population à bout.

 

Un exil massif, une jeunesse sacrifiée

La jeunesse comorienne, observe le RIDJA, ne rêve plus de construire le pays, mais de le fuir. Loin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de bâtisseurs, l’État semble se satisfaire de l’exil de ses forces vives, tant que ces dernières continuent d’envoyer de l’argent. Pire encore, le gouvernement s’approprierait hypocritement ces transferts, les présentant comme fruits d’une politique économique qu’il n’a jamais mise en œuvre.

 

Institutions fantômes, administration à la dérive

Le communiqué pointe également l’inertie du ministère de l’Économie, réduit selon le RIDJA à une vitrine de façade, enchaînant ateliers, forums et présentations PowerPoint sans jamais engager de réformes structurelles sérieuses. « Pas de réforme fiscale, pas de stratégie agricole, pas de soutien aux PME… L’administration fonctionne dans l’abstraction, pendant que le peuple manque d’eau, d’électricité et de perspectives. » Le RIDJA dénonce également le mépris récurrent du pouvoir envers la diaspora, pourtant présentée comme pilier de l’économie. Insultée, marginalisée, privée de droit de vote et d’éligibilité, la diaspora est exploitée financièrement mais exclue politiquement. Cette contradiction illustre, selon Me Larifou, un système à bout de souffle, préférant la répression politique, le népotisme et la fraude électorale à une ouverture démocratique et inclusive.

 

Pour une refondation du modèle comorien

En conclusion, le RIDJA-PACTEF appelle à une refonte complète de l’architecture institutionnelle et économique du pays, avec : une vraie décentralisation et la reconnaissance des régions comme pôles socio-économiques ; une économie souveraine, portée par la production locale, l’innovation, l’agriculture et la jeunesse ; une rupture nette avec la corruption, le clientélisme et la répression d’État. Me Saïd Larifou annonce que la jeunesse comorienne fera entendre sa voix dans les prochains mois. Le message est clair : non à une économie de mendicité, oui à une souveraineté économique équitable, transparente et digne.

A.E

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