Egalité du genre et promotion des droits des femmes : Les nouveaux défis du réseau WiLDAF-Bénin 25 ans après 

Le Réseau WiLDAF-Bénin était en fête ce vendredi 30 mai 2025 à Cotonou. Il a commémoré ses 25 ans d’existence au service des droits des femmes. A cette occasion, les pionnières, membres et partenaires ont salué les acquis d’un engagement militant en faveur de l’égalité de genre et de la défense des droits des femmes et des filles.

Le réseau Wildaf-Bénin se lance dans de nouveaux défis. Ces défis ont été évoqués lors de la célébration des 25 ans d’existence du réseau vendredi dernier. Dans son mot de bienvenue, l’actuelle Coordonnatrice nationale, Ahouéfa Françoise SOSSOU AGBAHOLOU a égrené les avancées du réseau qui se résument entre autres à l’amélioration du cadre légal et institutionnel pour les droits des femmes ; la formation de milliers d’acteurs, l’autonomisation économique des bénéficiaires ; la création de Centres d’écoute et de prise en charge pour les victimes de violences basées sur le genre (CIPEC) etc. « Notre ambition reste intacte. Une de nos grandes perspectives est la construction du siège du réseau, un espace dédié à l’amplification de notre impact », a-t-elle ajouté.

A sa suite, Mme Geneviève BOKO NADJO, magistrate et première coordonnatrice du réseau a rappelé à l’assistance qu’elle a été sollicitée par feue Maître Grâce D’ALMEIDA afin de porter ce projet. Ce qui est devenu une réalité dans le temps. Elle a ensuite rendu un hommage mérité à Dr Kafui ADJAMAGBO-JONSHON, ex-coordonnatrice sous-régionale, sans qui le réseau n’aurait jamais vu le jour au Bénin. Elle a également souligné que sous sa présidence, le Bénin a adopté l’un des codes des personnes et de la famille les plus progressistes d’Afrique de l’Ouest ; les femmes rurales prennent la parole ; des textes protecteurs émergent ; l’Institut national de la femme (INF) est créé. « J’ai vu la parole des femmes gagner en légitimité. J’ai vu des hommes adopter une posture de masculinité positive », témoigne-t-elle. Toutefois, la pionnière a tenu exprimer ses inquiétudes. « Aujourd’hui, tout est monnayé. On ne fait plus rien gratuitement. Mon rêve, c’est que la corde nouvelle se noue à l’ancienne », a-t-elle martelé invitant ainsi la jeunesse à raviver la flamme du militantisme. Mme BOKO NADJO a pour clore ses propos, attiré l’attention des femmes sur l’urgence d’une vigilance collective. « J’ai entendu dire qu’on voudrait remettre en cause certaines dispositions du Code des personnes et de la famille. Qu’on évoquerait un retour à la polygamie sous prétexte que les hommes seraient moins nombreux que les femmes. Mesdames, vigilance ! 25 ans après sa naissance, WiLDAF-Bénin n’a rien perdu de sa force ni de sa pertinence. Le combat continue », a-t-elle lancé à une assistance conquise, mais aussi une invitation à la relève à défendre, bec et ongles, les acquis chèrement obtenus.

Tour à tour, les représentantes des ministères, les Partenaires techniques et financiers, les acteurs de la société civile et enfin les responsables d’organisations alliées ont tous salué l’apport du réseau. Henri Fadonougbo, Secrétaire général du Ministère de la justice et de la législation, a notamment évoqué la constance du plaidoyer de WiLDAF en faveur d’un meilleur accès au droit pour les femmes et les filles. Quant au représentant de la Maison de la société civile, il a souligné la place incontournable qu’occupe WiLDAF-Bénin dans le dispositif de veille citoyenne.

Dans son adresse, Mme Agnès Badou, Directrice adjointe de cabinet de la ministre des affaires sociales et de la microfinance, a transmis les félicitations du Gouvernement Talon au réseau. « 25 ans d’engagement, de formation, de sensibilisation et autres, WiLDAF-Bénin a contribué à transformer notre paysage juridique et social. L’État reconnaît votre apport dans les politiques publiques de genre et de protection », a-t-elle fait observer. Elle a pour finir, salué les partenaires qui ont accompagné le réseau depuis ses débuts et a encouragé WiLDAF-Bénin à poursuivre sur cette lancée afin de relever les nouveaux défis.

C.N