Reçu dans l’émission Zone Franche de Canal3 :Auguste Videgla parle des priorités politiques et économiques pour le Bénin
Invité sur le plateau de l’émission Zone Franche de Canal3, le professeur Auguste Videgla, acteur politique du Bloc Républicain et membre du bureau exécutif du parti, s’est prêté à un exercice de clarification sur des sujets majeurs de l’actualité nationale. Entre défense des réformes du Président Patrice Talon, explications sur le vote du budget 2025, et réponses aux critiques de l’opposition, l’universitaire a exposé avec éloquence sa vision d’une gouvernance axée sur le progrès socio-économique. Une occasion pour l’homme politique de réaffirmer l’engagement du Bloc Républicain à accompagner le développement du Bénin tout en répondant aux préoccupations des citoyens.
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Prof Auguste VIDEGLA, Vous êtes acteur politique, universitaire, membre du bureau exécutif du Parti Bloc Républicain. cela fait un moment, on vous a vu faire une émission par ici. Pourquoi avoir décidé maintenant de faire une émission?
Je vous remercie d’abord pour l’invitation. C’est un honneur que vous me faites. Vous savez, ce n’est pas à tout moment qu’il faut intervenir. Nous intervenons aujourd’hui pour apporter plus de clarifications sur l’état de notre nation, sur les avancées que le pays a connues depuis l’avènement du nouveau départ du président Patrice Talon, mais aussi les grands sentiers qui propulsent notre pays dans les nations en voie de développement véritablement et aussi améliore le bien-être du quotidien de nos concitoyens et de nos concitoyens. En tout cas, on verra bientôt par l’heure avec quel indicateur vous affirmez cela.
Nous allons commencer par l’actualité la plus récente au Parlement avec le vote du budget exercice 2025. À l’Assemblée nationale, on a voté le budget. Selon vous, en quoi ce budget va améliorer la vie des concitoyens et des concitoyens?
Effectivement, si vous le constatez, le vote du budget a tenu compte en grande partie des facteurs de bien-être sociaux, notamment tout ce qui est le budget de la santé qui a connu une augmentation, l’éducation, les services sociaux de base, etc., etc. Donc, ce budget est un budget qui s’inscrit dans la droite ligne de ce que le chef de l’État dit, un budget orienté vers le bien-être des Béninois et des Béninois. Donc, vous allez voir aussi d’un autre côté l’avancement des grands sentiers parce que sans un cadre de vie sain, nous n’avons pas le bien-être social. Donc, les grands sentiers aussi ont une place pour poursuivre les œuvres entamées pour améliorer le cadre de vie des Béninois. Donc, ce budget est social, un budget qui avance et qui renforce la position du Bénin, celle qui est un pays en pleine croissance avec des investissements dans tous les secteurs de la vie socio-économique, culturelle et sociale.
M. Vidigla, ce que vous dites là, c’est vrai, tous les mouvanciers le disent, mais ça sonne comme une incantation dans les oreilles des opposants, nous en avons reçu, qui nous ont dit qu’il n’y a rien dans ce budget-là qui augure d’un bon lendemain pour les Béninois. En tout cas, pour 2025, ils n’y voient pas grand-chose.
Ben, c’est normal, l’opposition est dans son rôle. Son rôle, c’est de rejeter tout ce qui est bon, parce qu’évidemment, lorsqu’on fait de la vraie opposition, on vient, on dit, dans le domaine de l’agriculture, voilà ce que le gouvernement a prévu. Voilà le budget prévu. Voilà ce que le gouvernement a dû faire. Si nous, on était gouvernement, voilà ce qu’on aurait fait pour le bien des Béninois. C’est comme ça qu’on fait une opposition responsable, auquel le peuple doit croire.
Mais lorsqu’on vient sans élément, sans indicateur, sans chiffre, sans élément comparateur, dire que telle chose n’est pas bien, c’est facile de le dire. Mais en réalité, c’est pas très responsable. Ce budget qui a été réfléchi pour le bien-être des Béninois dans leur assemble a fait que l’ensemble des programmes qui ont été démarrés par le gouvernement depuis 2016 bientôt connaissent un bond en avant et qu’à l’horizon 2026, on a un achèvement pour la majorité des projets entamés dans le domaine social, culturel, économique, etc.
Mais selon vous, quel est le rôle d’une mouvance responsable? Puisqu’à écouter vos amis de l’opposition, c’est que vous votez, tête baissée, les yeux fermés, le document vient, on n’y prend pas vraiment le temps de voir ce qu’on y met et puis on vote et ça passe. C’est aussi ça le rôle de la mouvance?
Non, contrairement à ce que vous pensez, d’abord une mouvance veut dire que ce sont les partis politiques qui participent à la gouvernance du pays. Donc avant même l’élaboration du budget, ils ont été impliqués. C’est eux qui ont donné les différentes orientations aux différents ministres pour faire les grandes lignes de ce budget, avant que le budget de l’État ne soit compilé et envoyé au Parlement. Donc avant même que ce budget arrive, l’ensemble des partis politiques soutenant l’action du gouvernement, évidemment, ont défini les grandes priorités du pays, qui pour, il faut faire une route à Malanville, qui pour, il faut implanter une usine de transformation d’Anacarde à Bemberekè, qui pour, il faut créer un centre de santé ou un hôpital de zone peut-être à Panhouignan. Donc les acteurs politiques connaissent leur environnement, leur zone, leur séquence électorale.
Ils ont exprimé un certain nombre de besoins des populations parce que les intermédiaires entre les populations, les besoins des populations et le gouvernement, ce sont les élus, les élus du peuple. Et le gouvernement a tenu compte des orientations, des recommandations recueillies par l’individu à la base pour élaborer son budget qui est essentiellement tourné vers le bien-être économique, culturel, social de nos concitoyens.
Quand vous insistez sur le mot bien-être, on se pose des questions. Vous savez, on a demandé aux Béninois de serrer la ceinture depuis 2016. Chaque année, on n’a jamais cessé de constater vraiment que dans les marchés, dans la vie des Béninois, que le quotidien n’a pas vraiment changé. Nous ne continuons pas à vivre la cherté des produits dans les marchés.
Je vous dirais qu’en réalité, c’est un point de vue un peu abstrait, la cherté de la vie. Lorsque vous allez aux États-Unis aujourd’hui, on vous dirait que la vie est chère. D’ailleurs, même le camp démocrate a perdu les élections. Une partie à cause de ça, vous suivez ça tout le temps. Vous allez à Dakar, on vous dira la même chose. L’ancien régime est tombé parce qu’on dit la vie est chère. Mais la vie ne va pas continuer à être chère. Vous allez à Abidjan, c’est la même chanson. À Lomé à côté, à Ouagadougou, partout, la vie est chère. La vie est chère parce qu’il y a des facteurs exogènes qui ont concouru à ce que les produits de première nécessité, qui sont pour la plupart des produits importés de l’extérieur, ont connu une revalorisation en matière de prix. Vous avez la guerre en Ukraine. D’abord, vous aviez auparavant, il y a 4 ans de cela, le Covid qui est venu renchérir le coût des produits de première nécessité. Ensuite, il y a eu la guerre en Ukraine. Il y a eu des facteurs liés à la production pétrolière. Il y a beaucoup de facteurs qui ont contribué au renchérissement du coût de la vie. Mais depuis l’Antiquité, si nous constatons, au temps de nos grands-parents ou de nos parents, dans les années 60, le coût de la vie n’était pas le même. Moi, je me rappelle, en ce moment, on achetait le ciment pratiquement à moins de 1000 francs. La tente de ciment, pour construire, aujourd’hui, la tente de ciment est à 80 000. Donc plus la vie avance, plus les éléments constitutifs même de la vie prennent un coup. Le carburant augmente, les routes qui sont faites, etc. Donc nous estimons que serrer la ceinture est devenu peut-être un point de vue psychosocial pour nos concitoyens. Mais en réalité, un fonctionnaire gagne son salaire régulièrement. Le mécanicien qui va à son atelier va continuer à réparer des voitures et des motos. Par exemple, à la fin d’une journée, si on doit gagner 5000 francs CFA et que le prix d’un litre d’huile végétale doit coûter environ 2000 francs, vous voyez que 2000 francs des 5000 francs, c’est beaucoup pour un citoyen qui se chigne toute une journée pour avoir 5000 francs.
Il y a à côté le riz, il y a à côté le charbon, il y a à côté peut-être l’eau qu’il faut acheter au quartier, à la pompe, ainsi de suite, c’est beaucoup, non?
Non, nous estimons que c’est beaucoup, mais cela fait partie, je viens en introduction, je vous ai dit, vous partez à Abidjan, c’est le même refrain, partout, parce que le monde évolue avec un certain nombre d’exigences. Nous devons travailler beaucoup plus fort, beaucoup plus vite pour nous adapter aux évolutions qui s’opèrent sous nos yeux sans que nous ne le voyons. Vous savez, pour que l’agriculteur produise un produit de base, il y a des intrants. Les intrants sont importés. Nous importons 99%, voire presque 100% de nos intrants agricoles. Si les intrants agricoles connaissent une revalorisation du prix à l’importation, ça va agir sur le paysan qui l’achète. S’il l’achetait à 10 francs, aujourd’hui, il l’achète à 15 francs. À la vente de sa récolte, il va évidemment augmenter l’argent. L’industriel qui transforme ses produits issus de son agriculture va aussi augmenter.
Voilà un peu la chaîne économique qui subit une valorisation du coût où le consommateur, le citoyen, au finish, voit qu’il est obligé de dépenser un peu plus pour les mêmes services ou les mêmes besoins quotidiens qu’il ne dépensait avant.
Ça fait un moment que nous avons connu la COVID, la guerre en Ukraine et tous ces chocs exogènes dont vous parlez.
Est-ce qu’il n’est pas temps de nous y accommoder, de chercher des solutions en interne, de mettre en place, disons, un mécanisme pour atténuer ces chocs extérieurs qui viennent ? Parce que si vous avez autour de vous des économistes, vous avez autour de vous des experts comme vous, universitaires, vous pouvez présager déjà au regard des indices au plan international ce qui peut nous arriver même en six mois, en un an, on peut le faire et prendre des mesures en interne. Je vous remercie, M. Franck, mais nous devons être très responsables en tant qu’État. En tant qu’État, il n’y a pas d’État de providence. L’État de providence ou l’État sociocommuniste n’existe pas. L’État n’a pas de richesses à aller donner aux populations. C’est bien au contraire les populations qui concourent à renforcer l’assistance de l’État pour que l’État, à son tour, investisse dans les besoins sociaux.
Donc c’est pour dire qu’il n’y a pas d’État de providence. L’État fait déjà ce qu’il peut au niveau des produits de première nécessité, le sucre, le riz, les farines de blé pour que le pain n’explose pas, etc., les intrants agricoles, donc même le carburant. Si l’État n’apportait pas une certaine bonification au niveau du carburant – et ça coûte très cher à l’État, je peux vous le dire –, nous allions acheter l’essence à plus de 1 000 francs ou 1 500 francs, c’est-à-dire le litre. C’est parce que l’État amortit le choc des différences de prix sur le marché international et prend en compte cela pour pouvoir atténuer les dépenses au niveau de la population. Donc les produits de première nécessité sont pour la plupart du temps bonifiés. L’État apporte un concours financier pour diminuer les prix. Au niveau du carburant douanier, ces produits connaissent un taux d’imposition douanier assez faible pour permettre aux populations quand même de ne pas avoir à subir de plein fouet un peu cette fluctuation.
On ne constate pas cela. Enfin, ça ne rejaillit pas sur le panier de la ménagère. C’est toujours fort sur le marché. Vous y allez. Aujourd’hui, vous monnayez 10 000 francs CFA. Ça finit tout de suite. On ne comprend pas.
Oui, Comme je l’ai dit, vous savez par exemple la tomate. Nous produisons la tomate au Bénin. Ce n’est pas le gouvernement qui produit de la tomate. Le gouvernement n’a pas de champ de tomate. Nous sommes d’accord. Mais lorsque vous constatez que la tomate se vend à un prix extrêmement prohibitif usurier, vous dites quoi ? D’où vient le problème ? Est-ce que c’est le gouvernement ? Non.
C’est en réalité les commerçants. Ce sont nos populations qui produisent la tomate. Ce sont les commerçants qui achètent les tomates et qui viennent les revendre.
E.S