Le 8 décembre 2024, le président Patrice Talon a marqué une étape historique dans la gouvernance du Bénin en instaurant pour la première fois des ministres conseillers au sein de son gouvernement. Cette décision, inédite dans l’histoire politique du pays, vise à renforcer l’action gouvernementale tout en recentrant la dimension politique au cœur des prises de décision.
Pourquoi des ministres conseillers ?
Le chef de l’État a expliqué que ces nouveaux postes sont conçus pour combler les lacunes entre les exigences techniques et politiques des ministres sectoriels. Dans un pays en construction comme le Bénin, les ministres doivent souvent intervenir sur des questions stratégiques qui nécessitent une expertise approfondie. Ces ministres conseillers joueront donc un rôle complémentaire, apportant une vision globale et holistique en appui aux ministres en poste. Ils sont également choisis sur proposition des partis politiques, soulignant l’importance de l’action politique dans l’exécution des projets gouvernementaux.
Une réforme saluée, mais aussi critiquée
Si cette initiative est perçue par certains comme un outil pour mieux structurer l’action gouvernementale et renforcer les capacités des ministères, d’autres y voient une manœuvre politique pour récompenser les alliés du pouvoir. Les critiques estiment également que ce dispositif pourrait alourdir les dépenses publiques. Toutefois, le gouvernement défend cette mesure comme un investissement stratégique, affirmant qu’elle permettra une meilleure coordination entre la vision politique et les réalités techniques.
Une transformation pour le développement
Avec cette réforme, le président Talon souhaite également corriger ce qu’il appelle « l’absence de devoir de reddition des comptes » de certains responsables techniques dans les actions stratégiques. Selon lui, ce modèle de gouvernance assure une interaction constante entre techniciens et politiques, tout en garantissant une gestion axée sur les résultats pour répondre efficacement aux attentes des citoyens.
L’instauration des ministres conseillers marque une évolution dans l’organisation de la gouvernance au Bénin. Si les retombées concrètes de cette réforme restent à observer, elle traduit néanmoins une volonté de moderniser et d’adapter l’appareil gouvernemental aux défis contemporains du pays.
Angelo D.
