Economie et croissance durable: FAGACE et FERDI forment à l’investissement d’impacts en Afrique 

Le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique (FAGACE) en collaboration avec la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI) et l’appui financier de l’Agence française de développement (AFD) tient les 12 et 13 novembre 2024 à Cotonou, un séminaire de haut niveau au profit des banques et structures de financement sur l’investissement d’impact au service des économies africaines. Hugues Oscar LOKOSSOU, Directeur Général de la Caisse Autonome de Gestion de la Dette, représentant le Ministre de l’Économie et des Finances a prononcé l’ouverture des travaux en présence du Directeur Général du FAGACE, Ngueto Tiraïna YAMBAYE, du Président du Conseil d’Administration de la FERDI, Patrick GUILLAUMONT et de la Directrice de l’AFD (PROPARCO) au Bénin, Laure WEISGERBER. 

Renforcer les capacités des participants en matière d’investissement d’impact, promouvoir les mécanismes de garantie du FAGACE en soutien pour soutenir les PME africaines, créer un cadre de collaboration pour faciliter le financement des projets structurants en Afrique puis stimuler l’implication des institutions financières dans l’investissement à fort impact social et environnemental. Ce sont là les principaux objectifs du séminaire de formation initié par le FAGACE en collaboration avec la Fondation pour les études et recherches sur le développement international (FERDI). Dans son mot de bienvenu, Dr Ngueto Tiraïna YAMBAYE, Directeur général du FAGACE en s’adressant aux acteurs des secteurs bancaire et financier, a souligné que ce séminaire leur permettra d’affiner leurs outils de gestion des risques et de découvrir de nouvelles perspectives pour l’avenir de ces institutions à travers les solutions d’investissement d’impact. En effet, « ce rendez-vous est une occasion unique pour vous d’enrichir vos compétences, d’échanger avec des experts reconnus, et de repartir avec un ensemble d’instruments robustes pour contribuer encore davantage au financement et à la transformation de nos économies » a laissé entendre le DG FAGACE qui a ajouté : « C’est également une chance inestimable de resauter avec vos paires et de créer des collaborations futures ». C’est pourquoi, il a invité l’assistance à en profiter pleinement. Car, « à travers cette formation, vous aurez l’opportunité de plonger dans les enjeux clés liés à l’investissement d’impacts, d’explorer des modèles innovants et de se familiariser avec les meilleures pratiques du secteur ». Pour le pays hôte et actionnaire du FAGACE dont il abrite le siège, abriter un tel évènement n’est point le fruit du hasard. A en croire le représentant du ministre d’Etat, ministre de l’économie et des finances chargé de la coopération, « cette initiative reflète la volonté du Bénin, en tant qu’actionnaire du FAGACE et hôte du séminaire, de promouvoir un développement inclusif et durable pour toute l’Afrique ». Selon le représentant du ministre d’Etat, « l’investissement d’impact représente un outil stratégique pour transformer nos économies de manière inclusive et durable ». Ce séminaire est le fruit de la collaboration entre le FAGACE et la FERDI, laquelle collaboration vise la transformation des économies africaines à travers la mobilisation de ressources financières destinées à des projets à forte valeur ajoutée. Les Petites et moyennes entreprises, maillon essentiel du tissu économique des pays africains ne seront pas du reste ainsi que les infrastructures. Fort de son rôle dans le financement des économies en Afrique, le FAGACE s’associe donc à la FERDI pour un cadre de réflexion et d’apprentissage aux acteurs du secteur bancaire et financier. C’était également l’occasion pour la FERDI de se faire davantage connaître ses acteurs mobilisés pour ce séminaire. C’est en effet le Président du Conseil d’Administration, Patrick GUILLAUMONT qui a présenté la Fondation qui apporte son expertise académique et ses réseaux pour soutenir cette dynamique à laquelle œuvre le FAGACE. En abordant les mobiles du séminaire, Patrick GUILLAUMONT explique qu’il s’agit également de donner des bases rigoureuses à l’analyse d’impact qui doit guider les politiques publiques et les activités de tous les agents qui sont engagés dans des activités privées pour le développement. Pour sa part, Laure WEISGERBER, Directrice de l’AFD au Bénin rappelé l’intérêt de l’AFD a accepté de soutenir l’évènement qui s’inscrit dans le cadre de l’institut de clermontois de développement international à travers la FERDI et le Global Network international et qui vise à déployer des activités de recherche et de formation à destination des acteurs du Sud en particulier des pays d’Afrique francophone. Elle a dit la conviction de l’AFD qui estime qu’au-delà du financement, le succès du partenariat pour le développement passe par l’amélioration des compétences des cadres en matière de gestion de projet et d’outils objectifs de développement, le renforcement de capacité de recherche des chercheurs et institutions partenaires au Sud sur des questions de développement durable ainsi que des capacités au débat public. Il faut noter que ce séminaire qui dure deux jours, jette les bases d’un avenir économique plus inclusif et résilient pour le continent africain.

De la notion d’investissement d’impact

Canal additionnel de financement du développement, l’investissement d’impact est apparu dans les années 2000 et n’a depuis cessé, cesser de gagner en ampleur et visibilité. Le dernier rapport du Global impact investing network note que l’investissement d’impact représente plus de 1 000 milliards de dollars en 2022 (Hand, Ringel & Danel, 2022). La croissance du secteur devrait se poursuivre. Une nouvelle étape a été franchie en 2021 lors du Sommet sur le financement des économies africaines, qui a mis en avant le financement de l’entreprenariat et des PME en Afrique, avec un fort composant impact. Cette forme d’investissement vise à obtenir des résultats d’intérêt général à travers des investissements lucratifs. Il se distingue ainsi à la fois des investissements lucratifs, qui cherchent à maximiser les retours financiers, même s’ils s’expriment dans la légalité et respectent l’éthique des affaires ou assument une responsabilité sociale, comme des investissements non lucratifs qui par définition n’attendent pas de retours financiers, même s’ils peuvent avoir des retombées commerciales ou économiques pour ceux et celles qui les conduisent. L’investissement d’impact se différencie aussi de l’investissement socialement responsable, qui caractérise les sociétés cotées, et la responsabilité sociétale des entreprises qui traite des conditions sociales, environnementales et éthiques de la conduite des entreprises lucratives. Cependant, on note des relations conceptuelles et opérationnelles étroites avec l’entrepreneuriat social tout comme l’économie sociale et solidaire. L’investissement d’impact, c’est aussi une série d’acteurs dont les fonds d’investissement à impact et les entreprises à mission, qui se définissent un mandat sociétal auquel leur modèle économique est subordonné. En raison des nombreux défis qui se posent au monde et surtout à l’Afrique, on ne peut donc se passer de cette forme d’investissement.

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