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Marché mondial des matières premières : Le surplus pétrolier pourrait amortir l’impact d’un conflit élargi au Moyen-Orient 

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Le dernier rapport de la Banque mondiale prévoit une baisse significative des prix mondiaux des produits de base d’ici 2026, soutenue par une surabondance pétrolière historique. Malgré les tensions géopolitiques au Moyen-Orient, les marchés pourraient échapper à une flambée des prix, grâce à un excès d’offre estimé à 1,2 million de barils par jour en 2025.

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La surabondance de pétrole qui se profile à l’horizon pourrait servir de bouclier face aux tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Selon le rapport Commodity Markets Outlook publié par la Banque mondiale le 29 octobre 2024, l’offre mondiale de pétrole devrait excéder la demande de 1,2 million de barils par jour l’an prochain. Ce niveau record n’a été dépassé qu’à deux reprises : lors de l’effondrement des cours en 1998 et pendant les confinements mondiaux liés à la pandémie de COVID-19 en 2020. La situation trouve en partie son origine en Chine, où la demande pétrolière s’est stabilisée depuis 2023, affectée par un ralentissement industriel et une adoption massive des véhicules électriques et du gaz naturel liquéfié. En parallèle, des pays hors OPEP+ augmentent leur production, tandis que l’OPEP+ détient toujours d’importantes réserves, estimées à 7 millions de barils par jour. Le rapport souligne que les prix du Brent, qui devraient atteindre une moyenne de 73 dollars en 2025, pourraient ne pas être durablement affectés par une escalade des conflits au Moyen-Orient. Si une réduction de l’offre mondiale de 2 % (environ 2 millions de barils par jour) venait à se produire, le prix du Brent pourrait momentanément grimper à 92 dollars avant de se stabiliser autour de 84 dollars par baril. Cette flexibilité repose sur la capacité des autres producteurs à réagir rapidement en augmentant leur production. Outre le pétrole, les prix des denrées alimentaires, bien que prévus à la baisse de 9 % en 2024 et de 4 % supplémentaires en 2025, resteront élevés. Selon Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, « la chute des cours des matières premières pourrait amortir certains chocs géopolitiques », mais cela n’efface pas les difficultés que rencontrent les pays en développement, où les prix alimentaires ont augmenté deux fois plus vite que dans les économies avancées. En 2024, plus de 725 millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire à travers le monde. Alors que les prix mondiaux de l’énergie devraient fléchir de 6 % en 2025, les économies en développement pourraient tirer profit de cette tendance pour revoir leurs politiques de subventions aux combustibles fossiles. Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque mondiale, voit dans cette dynamique une opportunité pour les décideurs politiques : « Ils disposent d’une occasion unique pour ajuster leurs stratégies économiques face à la baisse des prix des matières premières, tout en luttant contre l’inflation. ». Le rapport met également en lumière la volatilité actuelle des marchés de l’or, dont le prix devrait atteindre un niveau record en 2024, avec une hausse de 21 % par rapport à l’année précédente. Alors que les métaux industriels devraient rester stables, les incertitudes liées à la Chine continuent de peser sur les perspectives des marchés mondiaux.

S.T

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