Après plusieurs heures d’audience devant la chambre des libertés et de la détention, Olivier Boko et Oswald Homeky ont été placés sous mandat de dépôt, déclenchant la réaction immédiate de leurs avocats. Ces derniers pointent du doigt une décision qu’ils jugent hâtive, en l’absence de preuves matérielles suffisantes.
Respect de la procédure judiciaire
Maître Ayodele Ahounou, avocat d’Olivier Boko, a précisé que la procédure avait suivi son cours habituel. Il a rappelé qu’une instruction préparatoire est obligatoire dans les affaires criminelles de cette envergure, conformément à la législation béninoise. Ainsi, trois personnes ont été placées en détention provisoire, tandis que deux autres sont poursuivies sous contrôle judiciaire.
L’audience s’est déroulée en trois étapes : présentation devant le parquet spécial, comparution devant la chambre d’instruction, et décision de la chambre des libertés sur la nécessité de la détention provisoire. « Il est important de souligner que la chambre des libertés ne se prononce pas sur le fond de l’affaire, mais uniquement sur l’opportunité de maintenir les accusés en détention », a expliqué l’avocat.
Absence de preuves matérielles
Maître Ahounou a vigoureusement défendu Olivier Boko en insistant sur l’absence de preuves tangibles qui le lient à une tentative de déstabilisation de l’État. « Le dossier ne révèle aucun fait concret impliquant M. Boko dans un quelconque complot ou acte contre la sûreté de l’État. Même le colonel, présenté comme le meneur, n’a jamais évoqué une telle implication », a-t-il affirmé.
L’avocat a déploré que la décision de maintenir son client en détention repose sur des présomptions plutôt que sur des éléments concrets. Cependant, la chambre a décidé de poursuivre la procédure en maintenant la détention provisoire, tout en précisant que l’instruction devait se poursuivre.
Des accusations lourdes
Les charges qui pèsent contre Olivier Boko et Oswald Homeky pour l’heure sont : atteinte à la sûreté de l’État, complot, blanchiment de capitaux et corruption d’agent public. Maître Ahounou et son confrère Maître Charlos Agossou, défenseur d’Oswald Homeky, continuent néanmoins de plaider pour une mise en liberté sous contrôle judiciaire. Ils dénoncent des accusations qu’ils estiment infondées à ce stade de la procédure.
La réaction d’Oswald Homeky
Maître Agossou a également réagi à la situation de son client, Oswald Homeky, qui se dit « surpris » par les accusations dont il fait l’objet. Selon l’avocat, Homeky ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés, d’autant plus qu’ils proviennent d’une personne qu’il considère comme un ami proche. Ce dernier aurait pourtant joué un rôle clé dans les accusations portées contre lui.
La suite de la procédure
Malgré l’absence de preuves matérielles selon leurs avocats, Olivier Boko et Oswald Homeky ont passé leur première nuit en détention. L’instruction du dossier se poursuivra dans les semaines à venir. Les avocats des deux hommes se préparent à défendre avec vigueur leurs clients, espérant démontrer que les accusations portées contre eux sont sans fondement.
Rafiou Lawal