Deuxième rencontre de concertation la DN-BCEAO Bénin et APBEF : Un contexte économique favorable au Benin, une situation soutenable dans l’Uemoa
La Direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour le Bénin et l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Bénin ont tenu hier à Cotonou, la deuxième rencontre de concertation au titre de l’an 2023. A l’occasion, la situation économique du Bénin a été examinée suivie d’une présentation sur la sécurité du système d’informations du Bureau d’information sur le crédit. Au terme de la séance, le Directeur national de la BCEAO pour le Bénin Emmanuel Assilamehoo et le Président de l’APBEF, Lazare Noulékou ont donné un point de presse à Cotonou.
Trois points étaient au menu de la deuxième réunion de concertation entre la BCEAO et l’Apbef hier à Cotonou. Il s’agit de l’examen de la situation économique et financière du Bénin, une présentation du Bureau d’information sur le crédit (BIC) sur le dispositif de sécurité du système d’informations de la structure et des questions liées au fonctionnement et à l’activité des banques au Bénin sur le dernier trimestre. Selon le Directeur national de la BCEAO pour le Bénin, l’activité bancaire s’est déroulée dans un contexte général un peu plus détendu qu’au premier trimestre qui a mis en exergue la révision au plan mondial de la croissance. C’est une amorce non négligeable à la suite des crises successives en l’occurrence le conflit russo-ukrainien et la pandémie du coronavirus qui continuent par impacter diversement l’activité économique. Dans l’Uemoa, la situation reste cependant reluisante. «Au plan régional nous avons une situation soutenable avec des taux de croissance de l’ordre de 7% et un taux d’inflation en baisse». C’est un remarquable effort a-t-il souligné, sachant que quelques mois en arrière, l’Union a enregistré des taux d’inflation avoisinant les 8% voire 9%. Cette embellie est due en partie aux mesures prises par la BCEAO, notamment la révision à la hausse des taux directeurs. L’impact a été la détente des prix et une maîtrise progressive de l’inflation, aujourd’hui 5,5% avec des efforts continus pour atteindre environ 4% au terme du premier semestre. La Banque centrale nourrit l’espoir que voir la situation revenir à la normale, 1 à 3% d’ici les prochaines années. C’est d’ailleurs ce qui a motivé le maintien des taux directeurs par la Banque centrale à la dernière réunion.
Un contexte économique favorable au Bénin
Le Bénin garde une belle trajectoire. «Au Bénin, le contexte économique est favorable», a déclaré le DN/BCEAO pour le Bénin annonçant que le taux de croissance projeté reste de l’ordre de 6,5% en 2023 avec le plus bas taux d’inflation dans l’Uemoa en dépit de la légère détérioration ces derniers mois (2,1% à fin mai contre 1,8% à fin avril). Cette dégradation résulte de plusieurs situations dont entre autre, la suspension de la subvention du carburant au Nigéria, qui a induit une hausse des demandes au niveau des banques confrontées à quelques difficultés de mobilisation de ressources pour financer l’activité bancaire. La banque centrale joue certes son rôle en injectant de la liquidité, elle ne saurait dépasser les limites. C’est pourquoi déjà, la BCEAO a instruit les banques à privilégier dès maintenant, le recyclage des ressources. Face à la situation, le Président de l’APBEF Lazare Noulékou a souligné que l’inflation est « importée » en raison du fort taux d’importation. A l’en croire, développer des unités et solutions locales de production serait un début de solution. Quant au dispositif sécuritaire du système d’informations des BIC qui les informent sur leur clientèle, il reste un meilleur recours des banques pour s’informer sur leur clientèle d’où la nécessité pour elles de s’assurer de la sécurisation et de la fiabilité des données qu’il leur fournit. En pêle-mêle, le Directeur national de la BCEAO est revenu sur le prétendu rapport sur les transferts d’argent via émetteurs de monnaie électronique transmis par la BCEAO aux autorités béninoises. Il n’en est rien a souligné Emmanuel Assilamehoo, renvoyant au communiqué de la banque sur le sujet. Nonobstant, la BCEAO est préoccupée par le sujet et y travaille. Abordant l’impact de la suspension de la subvention du carburant, la Banque y travaille également. Le Directeur National a salué les efforts de l’Etat béninois qui dans l’anticipation avait déjà œuvré à multiplier les stations-services sur le territoire. Toutefois, cela ne manquera pas d’impacter les activités partant des prix du transport qui croissent. Le Président de l’APBEF a, lui aussi, reconnu les efforts des importateurs de pétrole qui ont résolu en amont le problème avec l’installation de stations-services. L’approvisionnement en quantité suffisante reste le défi et dans ce cadre, les dispositions sont en cours et il a promis que les banques joueront leur rôle. « Les importateurs ont suffisamment de limite de crédit pour pouvoir adresser cette situation» a-t-il rassuré. En retour, la TVA, le PIB du Bénin vont s’accroître pour un mieux-être économique.
O. Chester
