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Reçue sur l’émission FANM SE POTO MITAN d’Edwina PAUL à la radio-télé RTL (Radio Télé Lafwa) : Frantzie SIMÉON suite à son kidnapping en Haïti partage ses impressions.

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S’il y a une émission qui ravive les cœurs en Haïti en ces temps où le pays est frappé par les aléas climatiques et les kidnappings de parts et d’autres, c’est bel et bien l’émission radiophonique  » FANM SE POTO MITAN  » de la philanthrope Edwina PAUL. Cette dame au cœur angélique qui n’est plus à présenter en Haïti est très connue pour ses actions dans le social au profit des couches défavorisées et des femmes vulnérables. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle a initié ce programme radiophonique qui positionne la femme comme le pilier de la société Haïtienne. Mieux il s’agit d’une émission qui va à l’écoute des femmes fortes et femmes battantes d’Haïti histoire de raviver la flamme de l’amour dans les cœurs brisés, touchés par les aléas de la vie. L’émission  » FANM SE POTO MITAN  » du dimanche 13 février 2022 restera à jamais graver dans les esprits pour sa spécificité. Edwina PAUL l’animatrice principale a reçu sur son plateau Madame Frantzie SIMEON victime il y a quelques semaines d’un kidnapping. L’émotion était à son comble au cours de l’émission. 

L’invitée d’Edwina PAUL venait ainsi de s’exprimer pour la première fois après avoir été victime d’un kidnapping.

 

À cœur ouvert, sans langue de bois, Frantzie SIMÉON, Haïtienne de nationalité, journaliste culturelle et productrice d’émissions audiovisuelles, cette mère de famille a fait part de sa mésaventure aux aimables auditeurs de l’émission  » FANM SE POTO MITAN « .

« J’ai été kidnappé en Haïti dans mon pays au mois de septembre 2021 » a laissé entendre Frantzie SIMÉON d’entrée de cette émission. Et parlant de ses sentiments après un si douloureux événement, elle confie :

« C’est un sentiment qui vous laisse totalement abasourdi, dévasté. C’est un événement que je ne souhaite à personne de toute sa vie. C’est quelque chose de difficile à vivre et pénible à surmonter. Et même quand on essaie de recoller les morceaux il reste une partie de vous à l’endroit où on avait été retenu en captivité.

En ce qui me concerne, j’ai été kidnappée, blessée dans mon âme, ma chair et mon corps, ma santé après ma libération en a pris un gros coup. Et jusqu’à présent ce n’est pas facile de remonter la pente. Il fallait d’abord prendre des soins de santé et rafistoler les morceaux qui étaient vraiment en lambeaux. Maintenant, côté santé ça va mieux mais côté moral on tient bon car il faut rester forte malgré tout, même si ce n’est pas facile ». À en croire, l’invitée d’Edwina PAUL, le kidnapping est un phénomène qui a pris malheureusement de l’ampleur en Haïti depuis quelques années. Beaucoup de personnes sont kidnappées. Des femmes, des enfants, toute catégorie confondue, des médecins, avocats, cadres, personne n’est à l’abri du kidnapping et les rançons sont énormes. « Tout comme de nombreuses victimes avant moi, j’ai été libérée après une forte rançon collectée par des amis, des gens proches, des gens de la diaspora, de la famille éloignée » a déclaré Frantzie SIMÉON. On en ressort totalement décapitalisé et endetté. Elle poursuit : « Nous sommes de nombreuses femmes en Haïti à subir ce phénomène qui fait tellement de mal à la société, qui brise des familles, des vies. Vous êtes dévasté économiquement, moralement, physiquement ». Selon elle, dire qu’on aurait aimé que ça cesse tout simplement, serait un vœu pieux. « Il faudrait que les dispositions drastiques nécessaires soient prises par les autorités en place pour mettre fin à ce phénomène qui détruit des vies. Le comble c’est qu’en Haïti si vous êtes kidnappé une première fois ça ne veut pas dire que vous ne pouvez pas l’être une deuxième fois. Beaucoup ont été deux ou trois fois kidnappés par des gangs lourdement armées » a insisté l’invitée de l’émission  » FANM SE POTO MITAN « . Le fait de venir en parler sur un plateau de radio est un grand risque à en croire l’invitée d’Edwina PAUL.

« Il y a un phénomène attaché au kidnapping en Haïti : c’est le lourd silence observé par les victimes après leur libération, un sentiment d’insécurité réel et constant.

Il ne faut pas en parler car il n’y a pas de garantie de sécurité, c’est très risqué pour la victime et ses proches, certains quand ils le peuvent laissent le pays et prennent l’exil ailleurs malgré eux, on ne sait jamais car les ravisseurs toujours en action en toute impunité peuvent encore revenir, ceux qui ne peuvent quitter le pays après ce drame continuent à vivre dans la peur» a-t-elle souligné.

A travers l’émission  » FANM SE POTO MITAN  » d’Edwina PAUL, on a partagé beaucoup d’amour, envoyé des messages de confiance de solidarité. On a essayé de ramener les gens à de meilleurs sentiments. Ils ne sont pas dénués d’amour. Ils ne savent pas peut-être comment aimer » va-t-elle expliquer par la suite. Selon elle, POTO MITAN, c’est le pilier central de toute construction.  » FANM SE POTO MITAN  » c’est tout à fait logique et bien illustré. Les femmes haïtiennes ont fait de la résilience, un mode de vie, cette force qui leur permet de se relever malgré tout.

« Nous sommes des femmes poto mitan » s’est-elle réjouie.

Elle a remercié Edwina PAUL de lui avoir accordé cette entrevue. « cela m’a permis de parler de ce phénomène en Haïti qui doit cesser. Ça ne peut pas continuer. Il faut que les gens puissent mener une vie normale, vaquer à leurs occupations sans s’inquiéter, sans s’attendre à être brutalement et subitement jetés dans une voiture pour être amenés quelque part d’où ils ne savent s’ils vont revenir un jour car il y a des gens qui ne reviennent pas. Il y en a qui sont tués. Il y en a dont on n’a plus de leurs nouvelles et c’est l’enfer pour leurs familles. Je remercie Dieu de m’avoir donné la vie. Je prie pour tous ceux qui sont encore en captivité au moment où nous parlons présentement. Je dénonce cela et je demande que ça cesse et que les gens vivent en paix » a-t-elle indiqué avant de remercier chaleureusement toutes les personnes l’ayant soutenue en ces moments difficiles de sa vie. Elle a également remercié une association de femmes en Haïti associée à une autre dans l’international qui lui ont apporté leur soutien en la faisant déplacer pour l’Europe afin de suivre les traitements médicaux que son cas réclamait. « Je remercie tous ceux qui m’ont soutenu dans cette épreuve douloureuse. Je remercie Dieu, les prières, les actions de solidarité etc » a précisé Frantzie SIMÉON. À l’endroit des Haïtiens elle va conclure par ces mots forts « Haïtiens nous sommes un peuple fier, nous sommes la première république noire indépendante du monde. Nous avons montré aux autres le chemin de la liberté. Nous avons écrit en lettre de feu que quelqu’un ne devrait jamais être mis en esclavage et nous avons cassé les chaînes de l’esclavage. Je souhaite que mes compatriotes comprennent qu’avec tout ce symbole, tout ce qu’on représente sur la terre, on ne peut pas nous autres mettre en captivité nos propres frères et sœurs. Peu importe la raison, personne ne devrait être kidnappé. Je vous remercie ».

 

L’émission FANM SE POTO MITAN, c’est avec Edwina PAUL au commande sur la Radio-télé Lafwa. Prenez donc le rendez-vous.

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