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Repas sains et nutritifs dans les cantines scolaires : Jardin et clapier mis à contribution à l’EPP Adjrako

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A l’Ecole Primaire Publique Adjrako, commune de Zè dans le département de l’Atlantique, le jardin et l’unité d’élevage de lapins (clapier) contribuent à la préparation de repas sains, équilibrés et nutritifs servis aux apprenants dans le cadre du Programme National d’Alimentation Scolaire (PNASI).

A 02 kilomètres environ de ‘’Zè plaque’’,  un rond-point identifiable par les nombreuses vendeuses de fruits en l’occurrence d’ananas installées au bord du goudron dans la commune de Zè, se trouve l’Ecole Primaire Publique (EPP) Adjrako. Cette école créée en 2009 bénéficie du Programme National d’Alimentation Scolaire (PNASI) à partir de la rentrée scolaire 2019-2020. Mais beaucoup de choses ont changé dans le fonctionnement de la cantine depuis que madame Lydie Tindo épouse Adjagba  y est nommée directrice en septembre 2020. « Nous avons commencé l’élevage du lapin en janvier 2021 avec deux (02) lapins. Aujourd’hui (jeudi 18 novembre 2021, Ndlr), nous sommes à quatorze (14) lapins. Il faut trois à quatre mois pour que les lapins grandissent », informe Lydie Tindo épouse Adjagba, directrice de l’EPP Adjrako. « Pour les deux lapins qu’on a eu au début, c’est grâce à l’aide de la médiatrice et du superviseur de la zone (Zè). Ce sont nous les trois qui avons sorti l’argent pour le démarrage de l’unité de production de lapins », précise-t-elle.

Selon les explications de la directrice, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) envoie les denrées telles que maïs, riz, pois jaune ou haricot blanc, huile et sel iodé mais le clapier (élevage de lapins) permet d’enrichir avec la protéine animale le repas servi aux deux cents cinquante (250) écoliers et écolières de l’EPP Adjrako. « Lorsqu’on élève le lapin, trois mois après, on dispose d’une viande très riche. Cette viande contribue à la bonne santé des enfants. Cela réduit également les dépenses en achat d’autres protéines comme le poisson ou les œufs », explique Valentin Kpadonou, un parent d’élève qui s’est porté volontaire pour assurer le fonctionnement de l’unité d’élevage de lapins. Chaque matin, Valentin Kpadonou passe à l’école. « Je donne de la provende, de l’eau ainsi que des médicaments aux lapins », indique-t-il. L’unité d’élevage s’est même agrandie lorsqu’une lapine a mis bas sept (07) nouvelles têtes au petit matin de ce jeudi 18 novembre 2021. Tout ceci sous les mains expertes du parent d’élève volontaire. Mais le soin apporté aux lapins ne s’arrête pas là. Valentin Kpadonou garde les lapins en son domicile pendant la période des vacances où l’école est fermée. « Quand les lapins grandissent, on prend pour préparer du ‘’amiwo’’ (pâte rouge, Ndlr) aux enfants. Les enfants mangent la viande de lapin accompagnée de ‘’amiwo’’ chaque trimestre », selon la directrice de l’école.

Un Jardin scolaire

« A l’EPP Adjrako, le riz est accompagné du ‘’Moringa’’, un légume riche en fer, calcium et en vitamine C », indique Anicette Houngnon, médiatrice de la zone Zè pour le Programme National d’Alimentation Scolaire. Le ‘’Moringa’’, la grande Morelle communément appelée ‘’Gboman’’, du piment, etc. ces léugumes proviennent du jardin installé sur le domaine de l’école. « On n’achète pas de légumes avant de préparer les repas. Les légumes proviennent du jardin de l’école. Pour l’entretien du jardin, les élèves ont été organisés en équipes de dix (10). Il y a une équipe qui vient arroser dans la matinée déjà à 7 heures tous les jours  et quelques fois en soirée. Un maître en collaboration avec la maîtresse-responsable de la cantine assure le suivi de l’entretien », détaille Lydie Tindo épouse Adjagba, directrice de l’EPP Adjrako.

Des mets variés

De commun accord avec les bonnes dames de la cuisine, la directrice a mis en place un menu varié à partir de mets locaux. J’ai appris moi-même aux cuisinières à faire du ‘’Ablo’’ (mets local, à base de riz ou du maïs, fermenté et sucré, Ndlr) avec le riz que le PAM (Programme Alimentaire Mondial) Bénin nous envoie », confie la directrice. Ce jeudi, c’est du ‘’Ablo’’ accompagné de friture de tomate enrichie aux poissons fretins qui est au menu du déjeuner des apprenants. « On prépare de ‘’Kom’’ (sorte de pâte de maïs). Les mercredis, nous servons du ‘’Adowè’’ (mets local à base de haricot moulu, Ndlr) accompagné de pain. On prépare aussi du ‘’Ata’’ (sorte de gâteau) avec du haricot ou pois jaune. Nous préparons aussi ‘’Atassi rouge’’ (riz mélangé à du haricot rouge, Ndlr) accompagné de friture », indique la directrice.

La protéine animale ou végétale en partie, les légumes qui entrent dans la préparation de repas sains, équilibrés et nutritifs sont obtenus grâce à l’apport de l’unité d’élevage de lapins et du jardin scolaire. Si l’arrosage des plants du jardin constituait auparavant un casse-tête à cause du manque de source d’eau dans l’école. Ce problème a été réglé définitivement grâce à l’appui d’Une ONG. « On n’avait eu de problème pour le jardin parce que les enfants traversaient le goudron pour puiser de l’eau. Par jour, on prend de l’eau jusqu’à 500 FCFA avant d’arroser. Maintenant, c’est règlé. J’ai écrit à la mairie et la mairie nous a envoyé une ONG qu’on appelle GAÏN. C’est l’ONG GAÏN qui nous a fait le forage qu’on a commencé par utiliser depuis le mardi passé (16 novembre 2021, Ndlr). Après le forage, la communauté a acheté le tank de réserve d’eau et le groupe électrogène pour faire fonctionner le système d’alimentation d’eau du forage. Ce qui a facilité l’arrosage des plants du jardin », confie la directrice. L’EPP Adjrako est située au bord du goudron mais est sans clôture. La cuisine de l’école est encore en matériau précaire. Lydie Tindo épouse Adjagba, la directrice plaide pour que ces infrastructures soient construites à l’EPP Adjrako.

 Par Marc MENSAH

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