Learder de l'information

Lutte contre l’oisiveté et le chômage : L’auto-emploi, la bouée de sauvetage

0 643

 

Si l’on pose la question de savoir qui veut demeurer dans l’oisiveté et le chômage ou qui veut attendre toujours de l’État, plusieurs répondront : ‹‹ Pas moi en tout cas ››. La preuve en est que devant la paupérisation de l’économie béninoise, beaucoup n’ont pas attendu de trouver un emploi. Et ce, du moment où tout le monde ne peut pas être salarié dans l’administration publique ou dans le secteur privé. C’est pourquoi, armés de courage et de détermination, plusieurs ont décidé de créer eux-mêmes leurs emplois. Ils sont généralement jeunes et pour la plupart nantis de diplômes universitaires.

 

‹‹ Lancez-vous dans l’auto-emploi, et point vous ne regretterez ››. Voici ici un adage qui apparaît comme une lueur d’espoir qui vient réconforter toute personne ayant l’ambition de s’auto-employer.

La crise économique entamée dans la pays africains depuis des décennies a contribué à créer de nouvelles situations rendant la jeunesse parfois incertaine. Au Bénin, on remarque qu’un certain nombre de personnes se trouvent entre une situation d’inactivité et de chômage. Parmi elles, beaucoup désirent travailler mais ne sont pas comptabilisées parce qu’elles ont trop peu de chance de se trouver un emploi, ou parce qu’elles ont renoncer, par découragement, à rechercher un emploi. Ou encore parce qu’elles subissent un phénomène de discrimination.

C’est le cas de Noé SEGNANGBO. Le découragement n’est pas une solution, a-t-on l’habitude de dire. Titulaire d’une licence en lettres et en communication, ce jeune dont la demande des heures de vacances en Français dans certains lycées et collèges d’Abomey-Calavi a tourné court à des injustes et des rejets de tout genre pour faute connaissance amicale ou parentale, l’a vite compris en se reconvertissant au commerce des divers : articles hommes-femmes, produits des services des réseau GSM et autre. ‹‹ Je ne suis pas né pour subir l’oisiveté et le chômage. Je veux montrer aux gens que je ne perds pas courage face aux difficultés dont j’ai été victime. Ce que je fais aujourd’hui me permet de satisfaire à mes besoins ››, nous a-t-il confié. C’est à croire que les recettes de son activité lui permettent d’être optimiste dans le futur.

De la couture à la coiffure en passant par la teinture traditionnelle et la gestion des boutiques, le constat est le même. Pour Eunice YEDEDJI (Licenciée en Anglais), fabricante de parures, ‹‹ les temps sont difficiles, aucune manne ou bonheur ne tombera du ciel ou ne viendra aussitôt de l’État sans qu’un effort ne soit consenti. Donc, il faut créer pour survivre ››. Sa spécialité, c’est d’abord les colliers et les sacs au féminin. ‹‹ Je fabrique divers articles : sacs, chapeaux, porte-clés, cravates à base des bijoux. Et puisqu’il s’agit des fabrications locales, plusieurs viennent s’en procurer ››, ajoute-t-elle.

De l’autre côté, on entend dire que le taux de chômage est ainsi bien plus élevé parmi les non diplômés. Pourtant, Illiassou Dafia Kora Chabi, titulaire d’une licence en Géographie à l’Université de Parakou est victime de l’oisiveté et du chômage. Très tôt compris que l’emploi n’est pas forcément réservé après les études, ce jeune habitant du quartier Tranza de Parakou a décidé de rompre avec la mendicité et l’oisiveté en devenant autonome. Il s’oriente désormais dans la vente de l’essence de contrebande. ‹‹ Je suis toujours au domicile familial. Et je ne peux concevoir qu’à l’âge adulte mes parents, ayant également leurs propres problèmes, continuent à me nourrir ››, a-t-il déclaré. Au jour d’aujourd’hui, ce jeune ne regrette pas de ne pas travailler dans un bureau. La finalité pour lui est de toujours gagner de l’argent. Il ne serait aucun doute que plusieurs iraient à son école du moment où il affirme : ‹‹ Ce que certaines catégories d’enseignants béninois peuvent gagner en un mois, moi, je l’ai en deux semaines ››. Et la liste n’est pas exhaustive.

De nos investigations, nous avons rencontré André SINANGNISSIRE, titulaire d’une licence en Chimie-Biologie-Géologie (CBG) de l’Université d’Abomey-Calavi. Habitant actuellement à Guessou-Sud dans la commune de Bembèrèkè, il fait de la vente de l’essence de contrebande sa principale activité. Interrogé, il nous confie : ‹‹ J’ai plusieurs fois passé en vain les tests d’aspiranat qu’organise le gouvernement. Puisque ce n’est pas la fin du monde, j’ai préféré m’investir dans la vente en espérant bien admir la prochaine fois. N’attendons pas toujours de l’État ››.

Contrairement aux jeunes filles qui s’adonnent à la prostitution, Alice Jeannie OGOU se dit pas question. À Zogbadjè, village universitaire d’Abomey-Calavi, elle fait de la vente des tissus de pagnes, son métier. À ce jour, elle affirme faire souvent des recettes assez importantes. ‹‹ J’ai démarré avec un faible capital. Je gagne peu et parfois rien. Mais un jour, j’ouvrirai une boutique. J’en ai la certitude. Faire ainsi, c’est mieux que la prostitution ››. Des propos qui conforment que la femme peut et doit réussir dans la vie si elle veut. Rien n’est impossible. A force de travailler et faire preuve de persévérance et de rigueur, on finit par s’affirmer dans la société.

Comme il est bon de savoir que certaines personnes n’aiment pas convoiter les fruits du labeur des autres ! Lorsqu’il finissait ses études, Aliou ADAMOU MOUSSA était âgé. Après tant de recherches d’activités à la Nouvelle Cimenterie du Bénin (NO.CI.BE) et des jobs quotidiens au Port Autonome de Cotonou (PAC), il se spécialise dans le business. ‹‹ C’est mieux de toujours se lancer dans la vie. Chacun a sa chance, chacun a son étoile. Mais apprendre de ses erreurs et capacités seraient mieux. Ainsi, on s’en sort ne serait-ce qu’avec soixante pour cent (60%) à la longue ››, a-t-il martelé.

C’est aussi le cas de Sylvain Stanislas BESSAN qui est pour l’instant à son compte. Le crédo de ce fabriquant de tableaux d’art est : ‹‹ Créer le beau et livrer à moindre coût ››. Pour ce dernier, inutile d’attendre toujours de l’État. S’ingérer dans d’autres activités est aussi un atout. Il n’y a pas de sot métiers, il n’y que de sottes gens. L’essentiel, c’est d’oser et d’avoir foi en soi ››.

Chaque jeune est alors appelé à se battre en s’auto-employant et à s’imposer dans un domaine d’activité fixe. Seul motif donc de fierté et satisfaction ou d’épanouissement. Le plus difficile, c’est de commencer. Mais l’important, c’est de persévérer, puis suivra aisément le reste.

 

Guy GBINIBOU ANDÉMI.

Leave A Reply

Your email address will not be published.