Année scolaire 2025-2026 : Les exigences de l’UNAPEEB pour une école apaisée

 

UNION NATIONALE DES ASSOCIATIONS DES PARENTS

D’ELEVES ET D’ETUDIANTS DU BENIN (UNAPEEB)

Enregistrée sous le n° 2004/0409 DEP-ATL-LITT/SG/SAG-Assoc  du 15 septembre 2004, publiée au JORB,

115è Année n° 22 du 15 novembre 2004 et  sous le n° 2023 /3500/DEP-LITT/SG/SAG-Assoc  du 24 avril 2004, publiée au JORB,  136è Année n° 12 du 15 juin 2025. 02 BP : 117 Porto-Novo Tél : (00229) 64 29 93 99 / 90 91 72 50  E-mail : unapeeb2003@yahoo.fr

 

 

POINT DE PRESSE RENTREE SCOLAIRE 2025-2026

 

1- Avant tout propos, il convient de rappeler que l’orientation de l’Ecole au Bénin, n’a pas fondamentalement changé depuis la colonisation. L’Ecole est restée coloniale, avec toujours dans une langue étrangère au milieu des apprenants et des programmes non adaptés à ces milieux et orientés à servir l’ex-colonisateur. Conséquences, elle est devenue une machine à produire des chômeurs et des  fournisseurs de « l’immigration choisie » pour des pays développés.

Cette école étrangère à nos milieux et valeurs culturelles positives ne libère pas le cerveau et les mains de ceux qui doivent être chargés de transformer ces milieux. En conséquence, au lieu d’être des bases essentielles d’émancipation et de développement, elle reproduit plutôt le système d’aliénation et d’asservissement des nouvelles générations.

2- A ce titre, elle ne pouvait que se dégrader de jour en jour. Ainsi, la situation de l’école béninoise déjà inquiétante s’aggrave de jour en jour. Il s’agit de :

– Le manque criard d’infrastructures scolaires et même celles existantes sont dans un état de délabrement très avancé. Le comble est que non seulement les classes volantes sont en nombre écrasant mais les apprenants sont obligés de transporter les tables et bancs de salle en salle pour pouvoir suivre les cours. Il n’est pas rare de voir des apprenants obligés de s’assoir â même le sol pour suivre les cours dans certains collèges.

Absence totale de bibliothèques et de laboratoires, de salles informatiques, dans les collèges et là où il y en a, dans la plupart des cas on en fait des salles de cours. Des faits qui montrent le niveau de la ruine de l’école.

– Le maintien à l’école publique des taxes d’écolage. Les frais d’écolage (contributions, livres, fournitures) sans parler de l’entretien des enfants pèsent de plus en plus lourdement sur les parents pauvres et ce malgré la gratuité progressive de l’école affirmée dans notre constitution. La démission des pouvoirs et notamment celui de Talon et l’écrasement des parents par de multiples taxes injustes ont accru l’abandon de l’Ecole. Un enfant sur trois abandonne les classes avant le CM2. L’abandon au niveau secondaire est devenu un problème préoccupant qui a été le sujet des journées pédagogiques à la rentrée 2023-20024 sans aucune solution. Pire les « contributions scolaires », véritables taxes d’accès à l’Ecole ont mis hors des classes des élèves par leur renvoi lors des compositions de devoir surveillé pour non-paiement de ces taxes injustes. Les notes de services et les arrêtés ministériels contre ces renvois sont apparus comme de la duperie des populations et des apprenants.

– La situation de précarité dans laquelle végètent les enseignants appelés Aspirants aux Métiers d’Enseignants (AME) est une calamité pour l’Ecole de par leur nature de  » prestataire » officiellement décidée par le gouvernement. Et cette catégorie, sans aucune perspective de carrière, constitue près de 80 % de l’effectif des enseignants. Voilà le comble de la destruction de l’Ecole. Le chef de l’Etat, le Président Patrice TALON lui-même a annoncé le reversement de ces enseignants en nombre majoritaire dans nos écoles, collèges et lycées. Depuis décembre 2022 que le chef de l’Etat a fait cette annonce d’espoir pour l’amélioration des conditions de travail et de vie de ces enseignants, le reversement est resté une promesse pendant trois années scolaires sans suite. A ces AME qui attendent d’être reversés dans la fonction publique pour un soulagement, des dizaines de milliers d’enseignants Agents Contractuels de Droit Publics de l’Etat (ACDPE) et Fonctionnaires de l’Etat (FE) attendent d’être formés depuis dix ans.

– La qualité des enseignements dispensés dans ces écoles, collèges et lycées ne rassure personne sur l’avenir des enfants. En témoignent les appréciations des résultats de fin d’année scolaire 2024-2025 aux examens nationaux que sont le CEP, le BEPC et le BAC. Rappelons ces résultats qui sont respectivement : Certificat d’Etudes Primaires (CEP) avec 89,81% ; Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) avec 77,25% et le Baccalauréat 73,02%. Les parents, même les enseignants se plaignent constamment du niveau des apprenants en général et même des candidats admis se voient étonnés de leur réussite. Ces appréciations confirment la ruine de l’école constatée par tous.

Au vu de tout ce qui vient d’être cité et qui plombe davantage l’Ecole, l’Union Nationale des Association des Parents d’Elèves et d’Etudiants du Bénin (UNAPEEB) pense qu’il est bien possible d’arrêter la saignée si tous les acteurs de l’école se mettent dans le combat contre cette ruine en regardant dans la même direction, celle de l’avenir radieux du pays c’est-à-dire des citoyens de demain qui sont les enfants d’aujourd’hui. Elle plaide pour une résolution rapide afin que l’école béninoise ne soit pas ensevelie. Ainsi, il faut :

1-  que le gouvernement mette les moyens nécessaires afin que les résultats des examens nationaux soient désormais en adéquation avec le niveau de nos enfants.. Il faut ainsi construire les infrastructures nécessaires (salles de classe bien meublées en nombre suffisant, bibliothèques et laboratoire équipés convenablement). Il ne faut pas adapter les épreuves d’examens au niveau de la ruine de l’école. Il faut également la suppression pure et simple pour tous les élèves sans distinction de sexe, des frais de contribution scolaire dans les établissements publics à la maternelle, au primaire et au secondaire par le gouvernement avec à la clé  une subvention mise en place à temps pour permettre aux écoles, collèges et lycées de faire face aux obligations de l’école pour une instruction de qualité ;

2-   le reversement de tous les enseignants (AME) dans la fonction publique courant ces vacances afin que ceux-ci connaissent la joie de faire le travail à eux demandé avec efficacité. Il faut également la formation des dizaines de milliers d’autres enseignants (ACDPE et FE) en attente d’être formés ;

3-  que l’Ecole soit réorientée sur nos valeurs et l’émancipation de notre jeunesse avec l’instruction obligatoire à travers nos langues nationales.

Tout ceci ne sera possible que si les parents d’élèves se lèvent comme un seul homme pour exiger la résolution de ces différentes difficultés qui se posent à l’Ecole chez nous.

    Cotonou, le 11 septembre  2025  

                                   Pour le BEN/UNAPEEB,

                                   Le premier Vice-président,

                                  

                                   Léandre DOUSSOH

 

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