La Bourse du Travail de Cotonou accueille, du 8 au 15 août 2025, la 3ème édition du Marché Ouvrier de l’Innovation et de l’Emploi (MOIE). Portée par la CGTB avec l’appui de la WSM et d’autres centrales syndicales, à savoir la CSA Bénin, la COSI Bénin, l’UNSTB et la CSPIB, cette foire annuelle met en lumière le savoir-faire des maîtres artisans et petits producteurs du Bénin. Une vitrine économique, mais aussi sociale, pour ceux qui font battre le cœur de l’économie informelle.
Dans l’effervescence de la Bourse du Travail, les sons des marteaux, le parfum des épices et les éclats des étoffes racontent une autre histoire du travail au Bénin. Celle des métiers manuels, de la créativité enracinée, de l’ingéniosité quotidienne des artisans et petits producteurs. C’est à eux que s’adresse le Marché Ouvrier de l’Innovation et de l’Emploi (MOIE), un espace pensé pour leur donner visibilité, reconnaissance et opportunité économique. Pour sa 3ème édition, la foire initiée par la Confédération générale des travailleurs du Bénin (CGTB), en collaboration avec la WSM, ONG belge engagée pour le travail décent, s’inscrit dans la continuité d’une action structurante pour les acteurs de l’économie informelle. Elle bénéficie également du soutien de quatre autres centrales syndicales affiliées à la CSI Afrique : la CSA Bénin, la COSI Bénin, l’UNSTB et la CSPIB. À travers le MOIE, les organisateurs poursuivent un objectif clair : accroître les revenus des producteurs locaux et valoriser les produits du terroir. Dans un pays où l’artisanat représente environ 13% du PIB (source : INSAE 2008), ce type d’événement prend tout son sens.
Une vitrine pour consommer local et renforcer la solidarité
Le MOIE est pensé à la fois comme un marché et une vitrine. Il permet aux exposants couturiers, mécaniciens, herboristes, cuisiniers, fabricants de produits d’hygiène, restaurateurs ou encore artisans du bois et du métal de rencontrer un public nouveau, d’écouler leurs productions, mais aussi de mieux cerner les attentes des consommateurs. Un dialogue entre tradition et modernité, entre main-d’œuvre qualifiée et débouchés économiques, qui encourage la consommation locale. Au-delà de l’enjeu économique, cette foire est aussi un geste politique et social. Elle témoigne d’une solidarité syndicale renforcée envers celles et ceux qui n’ont ni bulletins de salaire ni couverture sociale, mais dont le travail soutient des familles entières et participe à la résilience de l’économie nationale. Le programme WSM 2022-2026, soutenu par le gouvernement belge, ambitionne justement de renforcer les droits et la protection des travailleurs de l’économie informelle. Dans ce cadre, la CGTB joue un rôle de catalyseur. Par des formations, des activités de sensibilisation et des initiatives comme le MOIE, elle contribue à formaliser, structurer et valoriser les petits métiers qui restent souvent à la marge des politiques publiques. Le succès des deux précédentes éditions du MOIE a démontré l’utilité d’un tel espace. Cette 3ème édition, prévue du 8 au 15 août 2025 à Cotonou, entend consolider les acquis. Les organisateurs veulent inscrire la foire dans une dynamique pérenne et annuelle. Une ambition qui répond aux attentes des artisans, désireux de trouver des canaux de vente plus réguliers, mais aussi d’un public de plus en plus sensible au « consommons local ». Alors que le Bénin multiplie les initiatives pour la transformation de son tissu économique, le MOIE rappelle une évidence : la relance ne se fera pas sans les petites mains, ni sans une économie solidaire et inclusive. Entre les allées du marché, chaque produit raconte une histoire de savoir-faire, de transmission, d’espoir. Et c’est bien là, la plus belle des vitrines.
A.E