Miracle hôtel de Bohicon a servi de cadre les 13 et 14 mai 2025 à un dialogue politique national sur la thématique de financement des activités économiques des femmes rurales au Bénin. Organisée par le Réseau WiLDAF-Bénin en partenariat avec l’ONG « Femmes Actrices de Développement Communautaire » (FADeC-ONG), cette activité s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Justice Economique pour les Femmes Rurales en Afrique de l’Ouest » (JEFRAO) financé par African Women Development Fund / Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF).
« L’accès des femmes aux ressources de production » est le thème de ce dialogue politique national qui vise à créer un cadre de discussion entre les représentants de l’État, des institutions financières, des organisations de femmes, des groupes AVEC (Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit) et autres acteurs pertinents. Selon ONU FEMMES et le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, d’ici 2030, plus de 340 millions de femmes et filles vivront encore dans l’extrême pauvreté et près d’une femme sur quatre souffrira d’une insécurité alimentaire modérée ou grave. Cette précarité est exacerbée par les changements climatiques, qui rendent encore plus difficile leur accès aux ressources essentielles. C’est fort de cela que le réseau WiLDAF Afrique de l’Ouest (WiLDAF-AO), a initié le projet JEFRAO dont l’objectif est de réduire les inégalités systémiques ; encourager les institutions financièreset enfin renforcer le pouvoir économique des femmes.
Dans son mot de bienvenue, la Coordonnatrice Nationale du réseau WiLDAF-Bénin, Ahouéfa Françoise SOSSOU AGBAHOLOU a laissé entendre que ce conclave va permettre aux participants d’échanger, de partager leurs expériences et surtout de définir des stratégies concrètes pour améliorer l’accès des femmes aux ressources de production en général et en particulier celles financières. A cet effet, elle a fait appel à leur expertise et à leur engagement pour influencer les différentes politiques relatives à l’accès des femmes auxdites ressources notamment au financement et garantir leur meilleure inclusion dans les dispositifs d’octroi et de remboursement des crédits. Mme AGBAHOLOU a pour finir, remercié particulièrement les ministères et les différentes institutions pour leur engagement en faveur de cette noble cause de même que WiLDAF-AO pour son appui technique et l’AWDF pour son soutien financier qui permet la mise en œuvre de cette initiative.
Dans son adresse, la Directrice Exécutive de l’ONG FADeC, Pauline CONDE a d’entrée de jeu, remercié le réseau WiLDAF-Bénin pour son accompagnement permanent dans l’exécution du cahier de charge de FADeC et le rassure de ne ménager aucun effort pour la satisfaction des bénéficiaires. Elle a ensuite sollicité la disponibilité habituelle des participants à cet atelier à continuer à œuvrer pour l’amélioration des conditions de la femme surtout en milieu rural.
Ouvrant les travaux, Mr Marcellin ZOHOUN, Président de la commission des affaires domaniales et environnementales, représentant le maire de la commune de Bohicon, a fait observer que la promotion des groupes AVEC, l’appui à l’accès aux terres agricoles, la facilitation du crédit rural pour les femmes, l’introduction de nouvelles technologies agricoles adaptées sont autant de résultats qui méritent d’être salués. Il a par ailleurs, félicité très sincèrement le réseau WiLDAF-Bénin et son partenaire FADeC-ONG pour leur détermination, le travail assidu sur le terrain et leur plaidoyer constant pour les droits économiques des femmes. « Au nom de la commune de Bohicon, je vous assure de notre soutien total et notre engagement à accompagner toutes les initiatives visant à renforcer l’autonomisation économique des femmes dans notre commune », a-t-il conclu.
Pendant deux jours, le dialogue politique national s’est tenu autour de la problématique cruciale de l’accès des femmes aux ressources de production. Cette rencontre a rassemblé des acteurs institutionnels, des organisations de la société civile, des femmes entrepreneures et agricultrices, ainsi que des partenaires techniques et financiers. Les échanges ont permis de dresser un état des lieux de la situation actuelle, en mettant en lumière les multiples obstacles que rencontrent les femmes, notamment les effets des normes sociales, des coutumes traditionnelles et des inégalités persistantes dans le secteur agricole et informel.
Une table ronde et des travaux en groupes ont permis de croiser les regards, d’approfondir les analyses et d’identifier des pistes concrètes d’action. Il en ressort plusieurs recommandations fortes, parmi lesquelles : Intégrer l’équité de genre dans toutes les politiques et programmes relatifs à l’accès aux ressources de production ; Mobiliser et sensibiliser les hommes à travers une approche de masculinité positive ; Alléger les conditions d’accès et de remboursement des crédits en tenant compte des besoins spécifiques des femmes ; Encourager la diversification des activités génératrices de revenus (AGR) chez les femmes ; Renforcer l’organisation des femmes en groupements et soutenir la formalisation des initiatives communautaires telles que les AVEC ; Solliciter l’appui des structures techniques comme les ATDA et la DDAEP pour accompagner la structuration des coopératives féminines ; Établir des partenariats pour une meilleure orientation des femmes vers les opportunités disponibles ; Renforcer les textes de loi garantissant l’accès des femmes aux ressources et veiller à leur application effective. Ce dialogue a jeté les bases d’une dynamique de collaboration renforcée entre les différents acteurs pour faire avancer l’autonomisation économique des femmes et promouvoir une gouvernance plus équitable de l’accès aux ressources productives.
C.N