Santé, agriculture, industrie : Le Bénin mise sur l’énergie atomique pour booster le développement

Le décret n°2025-136 du 19 mars 2025 consacre la création de la Commission béninoise de l’énergie atomique, un organe multisectoriel destiné à promouvoir les applications pacifiques du nucléaire dans la santé, l’agriculture, l’industrie et l’environnement.

Face aux enjeux technologiques et de souveraineté énergétique, le Bénin s’engage résolument dans l’exploration des potentialités du nucléaire. Le gouvernement a entériné, à travers le décret n°2025-136 du 19 mars 2025, la mise en place d’une Commission de l’énergie atomique. Cette instance devra coordonner les efforts du pays en matière de développement et d’utilisation des technologies atomiques à des fins pacifiques. S’appuyant sur les dispositions de la loi de 2018 relative à la sûreté radiologique et à la sécurité nucléaire, cette commission a pour vocation de traduire les ambitions nationales en politiques publiques concrètes. L’article 2 du décret précise que la mission centrale de cet organe est d’”élaborer les documents de politique nationale dans le domaine de l’énergie atomique… et de développer les synergies nécessaires entre les ministères et autres organismes publics”. La composition de la Commission reflète cette orientation interdisciplinaire. Elle comprend un coordonnateur, un rapporteur et dix membres issus de plusieurs ministères (Santé, Énergie, Environnement) ainsi que du monde académique et de la société civile. Le coordonnateur, également officier de liaison avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), incarnera l’interface du Bénin avec les grandes institutions nucléaires internationales, tandis que le rapporteur assurera le suivi des programmes régionaux de recherche. Pour garantir la compétence des membres, le décret instaure un mécanisme rigoureux de désignation : les candidatures seront ouvertes par appel public sous l’égide du Secrétariat général de la Présidence. Les nominations, validées en Conseil des ministres, concerneront des mandats de cinq ans renouvelables. Précision importante : les membres exerceront leurs fonctions « cumulativement avec leurs activités professionnelles habituelles », ancrant ainsi la commission dans une logique de transversalité. Au moment où les enjeux liés à la santé, à l’environnement ou à la sécurité alimentaire appellent des solutions technologiques innovantes, le Bénin se dote d’un instrument de pilotage stratégique pour tirer parti du nucléaire dans une optique de développement durable.

D.D

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