Dans une tribune sobrement intitulée « Le génie de Djogbénou brillera encore pendant longtemps », Christophe AGBODJI dresse le portrait d’un homme d’État discret mais déterminant. Publiée sur sa page Facebook, cette prise de parole se veut un acte de mémoire autant qu’un plaidoyer pour une lecture lucide de l’histoire récente du Bénin.
« Joseph Djogbénou est de ceux dont l’empreinte ne se mesure ni à l’écho des clameurs ni aux caprices du vent populaire », écrit-il en ouverture. Un ton grave, presque poétique, pour dire l’importance qu’il accorde à la trajectoire de celui qui fut ministre de la Justice, puis président de la plus haute juridiction du pays.
Loin de l’image du politicien classique, Djogbénou y est présenté comme un homme de devoir, attiré non par la lumière mais par l’effort : « Il a préféré l’ombre des chantiers difficiles […] au tumulte des foules », insiste AGBODJI. Le cœur de son propos repose sur les réformes qu’il a portées, souvent dans la discrétion mais avec une conviction assumée. Des réformes qui, selon lui, ont contribué à une transformation en profondeur des institutions et à une gouvernance plus responsable.
Face aux critiques dont l’ancien président de la Cour constitutionnelle fait parfois l’objet, l’auteur répond sans détour : « Certains n’ont d’autre ressource que l’invective, d’autre arme que le mensonge, d’autre plaisir que de salir ce qu’ils ne peuvent égaler. » Et d’ajouter, avec une pointe de solennité : « Le mépris des hommes utiles est une trahison de la patrie. »
Mais au-delà de la défense d’un homme, cette tribune se veut un appel plus large : celui de la reconnaissance du mérite, du refus de la démagogie, et du respect de l’engagement public. Elle invite aussi à dépasser les querelles de circonstance pour mesurer le poids réel des idées et des actes dans le temps long.
« Joseph Djogbénou n’a peut-être pas été compris de tous. Les grands esprits ne le sont jamais dans l’instant », écrit AGBODJI en conclusion, persuadé que l’histoire finira par trancher avec équité. « Le nom de Djogbénou continuera de briller – non comme une étoile filante, mais comme une lumière fixe, patiente, inaltérable. »
Un texte fort, qui s’inscrit dans une dynamique de réhabilitation intellectuelle, à un moment où la scène politique béninoise est plus que jamais traversée par des tensions de mémoire et de narration.
Angelo DOWINHAN