À partir de janvier 2025, le Bénin impose des obligations fiscales strictes aux plateformes numériques, exigeant la déclaration des transactions réalisées par leurs utilisateurs. Cette réforme, prévue par la loi de finances 2025, vise à renforcer la transparence et à améliorer la collecte des recettes fiscales dans un secteur en pleine expansion.
Le Bénin entre dans une nouvelle ère fiscale. Dès janvier 2025, les plateformes numériques opérant sur le territoire devront se soumettre à des obligations inédites. Ce secteur, jusqu’alors relativement peu régulé fiscalement, représente un enjeu de taille pour les autorités béninoises, alors que l’économie numérique continue de croître à un rythme soutenu. S’inspirant des pratiques déjà en vigueur pour les opérateurs téléphoniques, la loi de finances pour 2025 introduit une obligation de déclaration rigoureuse pour les plateformes de commerce en ligne, de location de biens, ou encore les services de transport collaboratif. En modifiant l’article 475 du code général des impôts, le gouvernement ambitionne de mieux capter les flux financiers générés par ces plateformes. Les plateformes devront fournir, chaque année, un état récapitulatif détaillé des transactions effectuées par leurs utilisateurs. Qu’il s’agisse de ventes, de locations ou de services, l’administration fiscale pourra ainsi suivre ces activités en temps réel et s’assurer de l’application correcte des taxes. L’objectif est clair : mettre fin à la dissimulation de revenus et garantir une concurrence fiscale équitable. Cette nouvelle obligation ne vient pas sans conséquence. Les plateformes qui omettraient de déclarer ou transmettraient des informations incomplètes s’exposent à des amendes allant de 100 000 à 1 000 000 de francs CFA, selon la gravité des infractions. Cette mesure, calquée sur le modèle de régulation des télécoms, traduit la volonté de l’État béninois de s’assurer que l’ensemble des acteurs de l’économie numérique joue selon les mêmes règles. Avec cette réforme, le Bénin se dote d’un cadre fiscal plus rigoureux pour mieux encadrer la montée en puissance de l’économie numérique, tout en garantissant une collecte de recettes plus juste et efficace pour le développement national.
A.S