Le Nigeria, géant de l’Afrique de l’Ouest, est confronté à une crise de violence d’une ampleur sans précédent, selon un rapport récemment publié par le Bureau national des statistiques. Cette étude intitulée « Enquête sur la criminalité et la perception de la sécurité » révèle des chiffres troublants : entre mai 2023 et avril 2024, plus de 600 000 assassinats et 2 millions de kidnappings auraient été recensés dans le pays.
Basée sur une enquête menée auprès de 12 000 foyers à travers cette nation de plus de 220 millions d’habitants, l’étude met en lumière l’ampleur des défis sécuritaires, notamment dans les régions du Nord-Ouest et du Nord-Central, où les activités des groupes armés surnommés « bandits » font des ravages. Le kidnapping, devenu une industrie criminelle florissante, aurait généré plus d’un milliard d’euros pour les ravisseurs, dépassant même le budget de la défense nationale.
Cependant, ces statistiques suscitent de vives interrogations. Plusieurs experts ont remis en cause leur fiabilité, pointant les difficultés méthodologiques dans un contexte aussi complexe. Le cabinet indépendant SBM Intelligence, basé à Lagos, présente des données bien plus modestes : seulement 7 568 kidnappings enregistrés entre juillet 2023 et juin 2024, avec des rançons estimées à 7 millions d’euros.
Ces divergences soulignent la complexité d’évaluer l’insécurité au Nigeria, où l’absence de données fiables complique toute analyse approfondie. Alors que le phénomène du banditisme s’aggrave, le rapport met en lumière un défi majeur pour les autorités : restaurer la confiance et la sécurité dans un pays où la violence continue de briser des vies.
Les prochaines étapes pour les décideurs seront cruciales. L’ampleur des violences rapportées, qu’elles soient exagérées ou non, appelle à des actions urgentes pour protéger les citoyens et restaurer la stabilité.
Angelo D.