Afrique subsaharienne : Les envois de fonds des migrants en hausse de 6,1 % en 2022

La hausse des transferts des migrants à destination des pays à revenu faible et intermédiaire durant l’année écoulée s’explique notamment par le niveau élevé des cours du pétrole dans les pays du Golfe et la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis et dans les économies avancées.
Les envois de fonds des migrants vers les pays d’Afrique subsaharienne ont augmenté de 6,1 % en 2022 pour s’établir à 53 milliards de dollars, selon un rapport publié mardi 13 juin par la Banque mondiale. Cette hausse s’explique en grande partie par le fort accroissement des transferts de la diaspora vers le Ghana (+12 %), le Kenya (+8,5 %), la Tanzanie (+25 %), le Rwanda (+21 %) et l’Ouganda (+17 %). Les flux à destination du Nigeria, qui constituent environ 38 % du total des montants envoyés par les travailleurs migrants vers la région, ont augmenté de 3,3 % pour atteindre 20,1 milliards de dollars. Le coût moyen d’un transfert de 200 dollars vers la région était de 8 %, en moyenne, au quatrième trimestre de 2022 contre 7,8 % un an auparavant, soit près du triple de la cible de 3 % fixée par les Objectifs de développement durable (ODD). Selon les projections pour 2023, l’augmentation des remises migratoires vers l’Afrique subsaharienne ne devrait pas dépasser 1,3 %. La faible croissance prévue de ces envois de fonds reflète le ralentissement attendu de la croissance économique dans les principaux pays développés où sont installés la majorité des expéditeurs de fonds. A l’échelle de l’ensemble des pays à revenu faible et intermédiaire dans le monde, le rapport fait état d’une augmentation de 8 % des envois de fonds des migrants durant l’année écoulée, à 647 milliards de dollars. En 2022, ces envois de fonds ont bénéficié du niveau élevé des cours du pétrole dans les pays membres du Conseil de coopération du Golfe, des importants transferts de fonds de la Fédération de Russie à des pays d’Asie centrale, et de la robustesse du marché du travail aux Etats-Unis et dans les économies avancées où travaillent les migrants.
Au niveau des régions de destination, les remises migratoires ont augmenté de 0,7 % en Asie de l’Est et Pacifique, de 19 % en Europe et Asie centrale, de 11,3 % en Amérique latine-Caraïbes, de 12,2 % en Asie du Sud et de 6,1 % en Afrique subsaharienne. Elles ont diminué de 3,8 % dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Pour 2023, la Banque mondiale prévoit une augmentation de 1,4 % des remises migratoires à destination des pays à revenu faible et intermédiaire, à 656 milliards de dollars en 2023, dans la perspective probable d’un ralentissement de l’activité économique dans les pays d’origine de ces fonds qui limitera les possibilités d’emploi et de progression salariale chez les travailleurs migrants.

E.S

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