Navire échoué à Fidjrossè : la CRIET accorde une liberté provisoire partielle dans une affaire aux multiples rebondissements
Le dossier du navire échoué à Fidjrossè continue de susciter l’attention au Bénin. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a ordonné, ce jeudi 19 décembre 2024, la mise en liberté provisoire de huit (8) des quatorze (14) membres de l’équipage du navire incriminé. Cette décision est toutefois conditionnée au paiement d’une caution d’un million de francs CFA par prévenu.
Une liberté partielle sous conditions
Bien que cette décision marque une avancée notable pour certains prévenus, elle ne concerne pas tous les accusés. Le capitaine du navire, cinq autres membres de l’équipage, un contrebandier présumé, ainsi que trois officiers de la marine béninoise resteront en détention. Parmi eux figurent l’ancien commandant de la base navale de Cotonou, le commandant de la base fluviale, et un officier supérieur de la marine. Leur demande de mise en liberté provisoire a été rejetée par la cour, qui a fixé la prochaine audience au 23 janvier 2025.
Des accusations graves
Les 18 prévenus dans cette affaire sont poursuivis pour des infractions variées. Les fonctionnaires de l’État sont accusés d’abus de fonctions, tandis que les membres de l’équipage doivent répondre des chefs de navigation sans titre et d’infractions aux règles maritimes. De son côté, le contrebandier est poursuivi pour trafic de produits pétroliers, une activité qui reste problématique dans la région.
Cette affaire a éclaté suite à l’échouage du navire SPSL à Fidjrossè, le dimanche 30 juin 2024. Lors des opérations de saisie qui ont suivi, l’État béninois a confisqué plus de 200 000 litres de gasoil illégalement transportés par le navire.
Une bataille judiciaire en cours
Lors de la première audience tenue le 14 août 2024, la CRIET avait pris une décision majeure : le démantèlement du navire à la charge de son propriétaire. Cependant, la défense du propriétaire a immédiatement fait appel de cette décision, plongeant l’affaire dans un nouveau cycle judiciaire.
Une affaire symptomatique
Cette affaire illustre une fois de plus les défis auxquels le Bénin est confronté en matière de lutte contre la contrebande et la navigation clandestine. L’échouage du SPSL met en lumière les failles du système de surveillance maritime et soulève des questions sur la porosité des réseaux maritimes de la région.
La décision de la CRIET d’accorder une liberté provisoire à certains membres de l’équipage témoigne d’une volonté de respecter les droits des accusés tout en poursuivant les investigations. Toutefois, le maintien en détention des autres prévenus montre également la fermeté des autorités face à des infractions jugées graves.
En attendant la prochaine audience prévue en janvier 2025, ce dossier reste un test crucial pour les institutions judiciaires béninoises dans leur capacité à lutter contre la criminalité économique et maritime.
S.F