Avec 68,2 % des exportations dirigées vers le marché asiatique en 2024, le Bénin confirme la place dominante de cette région dans ses échanges extérieurs. L’Europe et l’Afrique restent loin derrière, respectivement à 10,8 % et 15,1 %, révélant une forte dépendance commerciale.
Le commerce extérieur béninois a poursuivi sa progression en 2024, porté par une dynamique marquée mais concentrée. Selon les données disponibles, les exportations ont atteint 674,7 milliards FCFA (1,2 milliard de dollars), soit une hausse de 5,5 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, cette croissance repose principalement sur un seul marché : l’Asie, destination de 68,2 % des ventes à l’étranger. Cette concentration géographique illustre le poids déterminant de la demande asiatique pour l’économie béninoise. En comparaison, l’Europe n’a absorbé que 10,8 % des exportations, tandis que l’Afrique représente 15,1 %. Dans ce dernier cas, la CEDEAO capte 9,3 % des flux, dont 6,1 % en direction des pays de l’UEMOA et 3,2 % vers les autres membres. Des signaux positifs sont néanmoins relevés sur certains corridors régionaux, notamment vers le Burkina Faso, la Guinée-Bissau et le Mali, où les exportations béninoises ont progressé. La hausse des ventes à l’étranger s’explique principalement par deux catégories de produits. D’une part, les résidus et déchets des industries alimentaires, ainsi que les aliments préparés pour animaux, qui contribuent à hauteur de +4,3 points à la croissance. D’autre part, les graines et fruits oléagineux, dont la part représente +3,9 points. Si la progression du commerce extérieur témoigne d’un dynamisme réel, la dépendance à un marché unique demeure une source de fragilité. Une éventuelle baisse de la demande asiatique pourrait en effet peser lourdement sur les performances du Bénin à l’export. Les résultats observés sur les corridors ouest-africains constituent dès lors une piste de diversification qui pourrait renforcer la résilience du pays face aux fluctuations internationales.
Honoré DANVOEHOU