Rapport Pays 2025 de la Banque Mondiale : Le Bénin dans le top 3 des économies africaines à la croissance rapide en 2024
Avec une croissance de 7,5 % en 2024, le Bénin se hisse parmi les économies les plus dynamiques du continent, selon le Rapport Pays 2025 de la Banque mondiale. L’institution identifie plusieurs axes pour transformer cette performance en développement durable, entre stabilité politique, innovation et transformation structurelle.
Dans un environnement mondial marqué par des incertitudes économiques et géopolitiques persistantes, le Bénin continue d’afficher des indicateurs solides. Publié le 23 juin, le Rapport Pays 2025 de la Banque mondiale place le pays parmi les trois économies africaines à la croissance la plus rapide, avec un PIB en hausse de 7,5 % en 2024 contre 6,4 % en 2023. La performance est alimentée par une dynamique positive dans les trois secteurs de l’économie. Le primaire progresse de 5,9 %, soutenu par une campagne cotonnière réussie avec 650 000 tonnes produites. L’industrie et la construction se distinguent avec une croissance de 10 %, portée par les industries manufacturières (+8,1 %) et le bâtiment (+12,4 %). Les services ne sont pas en reste : +7,5 %, avec une forte contribution des TIC (+10,5 %) et du secteur bancaire (+7,5 %). La demande intérieure reste le moteur principal, selon la Banque mondiale, qui relève une progression de 11 % des investissements publics et privés, dans la continuité d’une hausse de 16 % en 2023. Les perspectives pour 2025 et 2026 restent solides : 6,4 % et 6,8 % de croissance respectivement. L’inflation devrait rester sous la barre des 2 % grâce à la bonne tenue attendue des campagnes agricoles, tandis que le déficit budgétaire serait contenu à 3 % du PIB en 2025, puis 2,6 % en 2026.
Au-delà de la performance, la Banque mondiale insiste sur la nécessité d’accélérer le rythme de transformation structurelle. Elle appelle à renforcer la présence de l’État dans les zones sensibles, à favoriser un climat politique stable autour des élections de 2026 par un dialogue inclusif, et à investir dans la digitalisation des services fiscaux, tout en bannissant les paiements en espèces dans l’administration. À moyen et long terme, l’institution met l’accent sur des chantiers structurants : infrastructures climato-résilientes, agriculture durable, industrialisation via des partenariats public-privé, digitalisation des marchés publics, innovation financière et outils de financement en monnaie locale, notamment les obligations durables. Pour la Banque mondiale, « le défi sera de maintenir cette trajectoire tout en garantissant une croissance inclusive et résiliente ». Le rapport appelle le Bénin à mieux valoriser son capital physique, humain et institutionnel afin de convertir cette dynamique en richesse partagée et en stabilité durable.
Angelo D.